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  • Ronan

Le lac Khövsgöl, perle bleue perdue dans l'extrême nord de la Mongolie et le mystérieux monastèr



Sur le chemin qui nous mène au Khövsgöl lake, nous croisons de plus en plus de végétation et la pluie bien entendu car, on a rien sans rien... Espérons tout de même que le temps sera plus clément avec nous car nous sommes supposés rester trois jours. Heureusement, Dame nature est de notre côté et nous offrira trois magnifiques journées ensoleillées nous permettant de profiter pleinement de ce lieu incroyable.

Car oui, le lac est incroyable. Deuxième plus grand et le plus profond lac de Mongolie, ce dernier mesure 136km de long et 36km de large. Ses eaux terriblement froides sont gelées quatre mois par an. Il s'y joue d'ailleurs des jeux d'hiver entre les Tsaatans (éleveurs de rennes) et autres tribus du Nord. Aussi connu sous le surnom de "Perle bleu foncé", son âge est estimé à plusieurs millions d'années. Situé dans une région sèche, ce lac représente à lui seul 1% de l'eau potable mondiale où vivent de nombreuses espèces de poissons. Un patrimoine dont il faut prendre grand soin... Et lorsque l'on voit les bateaux à moteur naviguer dessus et faire des effets d'accélération en plein virage pour impressionner les touristes qui sont à son bord, on se demande vraiment s'ils ont conscience de leur patrimoine. Et que dire des poubelles environnantes ?!

Toujours est-il que ce lac au bleu intense porte très bien son surnom.



Notre campement, situé tout près d'une presqu'île, est idéalement placé pour nous offrir un joli terrain de marche. Devant nous, des dizaines de yaks se délectent de la bonne herbe, certains ne prêtent même pas attention à nous. D'autres, en revanche, sont très (voire trop) intéressés, allant jusqu'à nous charger pour certains. La première fois, nous mettons cela sur le compte du chien qui nous accompagne. Quant à la seconde... Délit de faciès, je présume !




Recouverte de pinacées, cette presqu'île nous offre une belle escapade au cœur de la nature de ce parc national grand de plus de 800 000 hectares. Nous nous y promenons et profitons pleinement de ces instants qui, nous commençons à le sentir, ne serons déjà bientôt plus qu'un souvenir.

Lors de notre première journée, à 10h, encouragés par le soleil qui brille déjà haut dans le ciel, nous partons chevaucher vers les rennes des Tsataans.




Une escapade en elle-même que nous apprécierons beaucoup mais dont l'objectif laisse songeur. Nous sommes déçus. Très déçus. Nous nous imaginions déjà le désastre, mais nous sommes loin d'imaginer la mascarade qu'ils ont fait autour de ces animaux et de groupe de nomades. Nous apprenons ainsi que ce groupe qui pose avec des étrangers est un groupe de Tsaatan qui, chaque année en avril, migre aux abords du lac pour mettre en scène son troupeau. Une mascarade que nous ne prendrons pas la peine de photographier, ne cautionnant pas du tout ce cirque. Nous repartons donc comme nous sommes venus ici, à dos de cheval et au trot, voire au galop lorsque nos montures veulent bien accélérer le pas !


Nous sommes heureux de repartir vers ce magnifique lac que nous ne pouvons nous empêcher d'admirer tant son eau est pure et calme.







L'après-midi devait être consacrée à l'équitation mais le temps est magnifique et nos genoux ne sont pas tout à fait habitués à chevaucher plus de cinq heures (ce que nous avons quasiment fait le matin). Nous décidons donc d'opter pour une toute autre activité : le kayak. Quelle merveilleuse idée nous avons eu. C'est un délice. Malgré la fraîcheur de l'eau et la légère brise qui se lève, cette balade sur cette eau claire, transparente, au bleu turquoise par endroits est reposante, exquise... Les montagnes nous entourent, triomphantes. De là viennent en hiver des litres et des litres d'eau provenant directement des sommets enneigés. Au Nord, à seulement 150km de là, c'est la Russie ! L'idée nous frôle l'esprit de nous échapper en kayak pour partir visiter le sud de cet immense pays mais bon, ça fait un peu loin. Et puis, nous n'avons pas nos passeports sur nous alors à quoi bon ? On se ravise, il va bientôt falloir rentrer, il faut s'y faire, alors on profite une heure durant de cet état de plénitude et de bien-être profond. Quelle journée incroyablement belle !



Le lendemain, notre petite Ariane est malade. Nous attendons un peu pour donner le feu vert à Tsaki qui attend de nos nouvelles pour partir en bateau sur l'île, de l'autre côté du lac. Mais l'état de notre copine ne s'améliore pas vraiment, une balade en bateau ne serait pas très judicieuse. Nous partons donc sans notre couple de Québécois, à la conquête de l'autre rive du lac.

C'est à bord d'un tout petit bateau que nous naviguons une trentaine de minutes. Sur l'île, l'eau est superbe bien que plutôt glacée !

Pendant que nous regardons, affligés, les va et viens des touristes, nous nous laissons tenter par une baignade dans un lac situé à 1690m d'altitude dont la température avoisine les 10°C (voire moins). Ça pique un peu au premier plouf mais au deuxième on s'habitue. Ah bah non en fait, c'est toujours aussi froid !



De retour au campement, Ariane se sent un peu mieux mais c'est pas non plus la folie. Nous décidons de retarder un peu notre départ le lendemain et de la laisser se reposer avant de prendre la route pour le monastère d'Amarbayasgalant. Cela nous laisse deux heures pour aller faire une courte balade à cheval. Courte et en petit comité car seuls Julien et moi serons de la partie avec notre jeune guide. On m'a donné un cheval fainéant et gros qui a visiblement besoin de plus d'exercice et de moins d'herbe. Enfin, c'est ce que me fait comprendre notre ami lorsque je lui dis que mon cheval respire bizarrement en marchant, j'ai même peur qu'il s'effondre dans les côtes c'est dire ! Cette balade nous offrira un autre visage du parc. Nous longerons le lit sec d'une des cent rivières qui viennent se jeter dans le lac Khövsgöl au printemps. À noter d'ailleurs que, si une centaine de rivières se jette dans le lac Khövsgöl, ce dernier rejoint le lac Baikal (plus grande réserve d'eau douce liquide au monde, situe en Russie) via une seule et même rivière appelée Eg. Le lac Khövsgöl est entouré d’une douzaine de sommets qui culminent à plus de 2000 mètres d’altitude et sont recouverts de forêts de pins.



Cette même forêt que nous pourrons admirer depuis une colline au terme de notre balade équestre. En chemin, nous apercevons d'ailleurs le plus bel Ovoo que nous ayons vu jusqu'alors. Joliment orné de drapeaux de prières, quelques touches y ont été ajoutées : une peau de loup, un costume entier ayant appartenu à un important personnage d'une des quatre tribus du lac et deux petites statues en bois. Un autre Ovoo croisé en chemin était orné d'une tête de cheval (son poil était encore intact, ça nous a fait un drôle d'effet en le voyant !).




De retour de notre jolie promenade où nous avons eu la chance d'avoir une vue imprenable sur le lac et les sommets nous faisant face, nous avalons rapidement notre déjeuner et partons dans la foulée pour une guesthouse perdue au beau milieu de nulle part, simple étape vers notre ultime escale : le monastère. Seulement trois heures après notre départ, nous assistons à une scène désastreuse : un accident survenu deux heures plus tôt. Les victimes étaient avec nous ce matin même, le chauffeur était un bon ami de notre chauffeur. Il n'est plus. Les deux touristes et la guide s'en sont sortis avec quelques égratignures. L'état de la voiture, alors sur le toit, nous laisse penser que c'est un miracle que ces derniers soient encore en vie.

Sauvés en partie par leur ceinture de sécurité. Et nous qui n'en avons pas dans notre van... Ce qu'il s'est passé ? Un homicide : trois Mongols éméchés se sont crus dans un jeu vidéo, poussant la voiture à plusieurs reprises pour faire sortir la jeep de la route. Une histoire dure que nous avons du mal à entendre, à voir et qui nous fait nous poser beaucoup de questions encore aujourd'hui. Nous devions partir en même temps qu'eux ce matin là... C'est le cœur gros que nous reprenons la route, dans le silence. Un silence qui sera stoppé par la vache que nous heurtons trois heures plus tard, à 20km/h. Plus de peur que de mal, la vachette se relèvera aussitôt ! Notre klaxon en revanche restera enfonçé dans la carlingue ! Ça fera bien rire notre chauffeur d'ailleurs.

Nous arrivons enfin à bon port, passons une nuit dans une hutte en bois. Pour la première fois depuis longtemps, on dort mal.


Le lendemain, nous partons en direction du monastère d'Amarbayasgalant. Situé dans un cadre enchanteur où le mot sérénité prend tout son sens, un lieu qui porte divinement bien son nom de "Monastère de la Tranquille Félicité". En effet, l'environnement naturel de ce monastère se devait d'être propice à l'harmonie et la sérénité. L'isolement de ce lieu entouré de montagnes et de vallées et l'absence de routes goudronnées pour le rejoindre ont épargné le monastère de bien des maux. Car, pour le trouver, il faut remonter des vallées et des pistes difficiles. Un chemin non connu de tous qui préserve le monastère de bien des choses et bien des gens.




Construit au 18ème siècle, il possède en son sein une bonne dizaine de bâtiments qui sont protégés d'une enceinte de murs rouges, surmontés de tuiles de céramique vernies.

Le Monastère quant à lui est remarquable. Érigé en 1770 et détruit partiellement en 1937, il ne compte qu'une seule et même pièce, le centre est consacré à la prière et est décoré avec goût grâce à des centaines de drapeaux de prières confectionnés par les moines. Quelques pousses d'herbes ça et là sur le plancher font sourire Ariane. Comme si la terre acceptait ce lieu et se l'appropriait par la même occasion. Sur la colline, plus haut, surplombe une immense statue ainsi qu'une stupa.


Dans le village règne une ambiance saine. Une habitante de notre guesthouse était en pleine séance avec un moine bouddhiste lorsque nous sommes arrivés. Un moment de vie que nous observons pudiquement depuis la barrière.













Le soir venu, Tsaki nous avait promis un barbecue. Pas vraiment typique en Mongolie, cette technique culinaire est ici utilisée pour les grandes occasions. Mais aujourd'hui, c'est notre dernier jour avant le dur retour à Oulan-Bator. C'est donc une belle occasion pour festoyer, non ?! Leur barbecue est assez particulier. Loin d'être une grille sur laquelle nous posons la viande, c'est sur un foyer embrasé qu' est posé un immense wok avec un peu d'eau au fond. Dans le feu, quelques grosses pierres sont jetées. Lorsque ces mêmes pierres deviennent rouges, elles sont posées dans le wok. Mais attention, pas toutes en même temps, car entre chaque pierre viendra s'entreposer un morceau de viande ou quelques légumes (les légumes sont ajoutés pour nous, parce que, traditionnellement, ils ne mangent pas de légumes en Mongolie). Les pierres chaudes dans le wok humide remplissent la pièce de vapeur. On se croirait dans un sauna aux saveurs de mouton, parfait ! Une fois toute la viande et les pierres posées dans le wok, celui-ci est recouvert. Une heure durant, la mixture va mijoter ! Ce sera excellent ! Fort en goût mais excellent !

Le jour suivant sera un peu la fin du voyage pour nous. De retour à Oulan Bator, nous prendrons notre dernier diner avec Ariane, Olivier, Lucas et Julien.


Ce soir-là, par hasard, nous croisons deux amis de Paris à Oulan-Bator. Une belle coïncidence qui nous conduira au bar du coin où nous parlerons de la Mongolie et de nos voyages respectifs !

Dans une semaine, nous serons de retour en France après plus de 13 mois sur les routes du monde. Quel sentiment étrange...


- FIN -

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