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  • Ronan

Depuis la Yol Valley jusqu'au monastère d'Ongiin Khiid : dernières escapades dans le désert



Pendant trois jours, nous continuons notre périple dans le désert de Gobi, flirtant par moment avec les 40 degrés. Il fait chaud et, malgré la poussière, nous roulons toutes fenêtres ouvertes pour essayer de trouver un peu de "fraîcheur". Nous avons quitté la belle Yol valley ce matin et ses vertes collines pour nous enfoncer dans le désert de sable. Sur notre gauche se profile déjà une barrière naturelle de sable, des dunes gigantesques sur lesquelles nous irons crapahuter ce soir. Pour l'heure, il est 13h30, nous arrivons déjà à notre yourte. Après-midi libre pour tout le monde. Oui, sauf qu'avec une température pareille, autant vous dire qu'on fuit un peu le soleil. Parce que, pour nous rafraîchir, nous n'aurons que nos bouteilles d'eau potable avoisinant, elles aussi, les 40 degrés...

Nous nous évadons toutefois pour aller découvrir la yourte voisine construite non pas en bois mais en pierre. Ceux-là ne doivent sans doute pas être des nomades. En chemin, nous croisons quelques ossements de chameaux et de chèvres. Punaise, les tibias de chameaux, ça rigole pas !




























L'après-midi se passera doucement, nous discuterons ensemble pendant que notre pauvre Lucas restera couché, terrassé par une fièvre aux origines inconnue qui durera tout de même deux ou trois jours (par cette température, le pauvre n'est vraiment pas au top de sa forme). Un bel après-midi à admirer notamment les toilettes au loin qui sont, pour une fois, assez propres ! Un trou dans le sol, une cabine en taule et un joli sol en lino s'il vous plait ! Bah oui, on s'occupe comme on peut...


Après discussion, nous décidons qu'il est plus sage de partir avant 21h car nous risquons de manquer le coucher de soleil en haut de la dune. Nous partons donc à 20h. Nous devions initialement nous rendre à Kogorin Els (qui signifie "dune chantante") à dos de chameaux. Sauf que nos montures sont introuvables... Pas grave, c'est en van que nous nous y rendons. Le soleil est déjà bien bas, il va falloir grimper vite.

Roro coupe et n'emprunte le chemin de personne ce qui lui vaudra une pente plus qu'abrupte d'ailleurs. De notre côté, nous optons pour le côté gauche qui s'avère être abrupte aussi. Punaise, je ne pensais pas galérer à ce point dans cette montée ! À chaque pas, nous reculons de deux pas. Nous montons en plus pieds nus ce qui n'aide en rien car les grains de sable commencent à sérieusement m'irriter la voûte plantaire. Mais on tient bon. Je rattrape Olivier, Lucas et Ariane partis un peu avant moi. C'est avec ma petite Ariane que je continue l'ascension. Deux pas, deux secondes de pause, trois pas, trois secondes de pause, quatre pas, quatre secondes de pause, cinq pas... ah non ça c'est trop ! Bah oui, on fait ce qu'on peut ! Nous atteignons le sommet, vingt bonnes minutes plus tard, alors que le soleil est en train de finir sa course de l'autre côté de la dune au loin.

Il était moins une ! Un peu plus et nous manquions ce magnifique spectacle.




En contrebas, les couleurs se teintent de rouge alors que, devant nous, le soleil commence à disparaître. Le temps de reprendre notre souffle et je pars rejoindre mon ptit cul et Julien situés sur l'autre dune. Ils doivent mourir de soif et c'est moi qui ai emmené les deux bouteilles d'eau (portées dans le débardeur de Julien transformé pour l'occasion et par mes soins, en baluchon). Je cours donc à leur secours ! De là, le nom de la dune prend tout son sens ! "Dune chantante"... Le vent souffle sur les crêtes, provoquant des écroulements partiels des dunes. Avec une telle quantité, l'onde sonore se réverbère sur les kilomètres de dunes dans un grondement qui pourrait faire peur d'ailleurs, s'apparentant à un bruit d'avion de ligne en approche. Autant vous dire qu'on ne fait pas nos malins sur la crête de notre dune !

Nous restons quelques instants perchés, savourant ainsi notre effort, admirant la vue des deux côtés de cette immense barrière de sable. De l'autre côté, au loin, nous apercevons des yourtes. On se dit que cette barrière devait être un sacré rempart contre les envahisseurs à l'époque !

Puis, nos rêveries terminées, il est temps de redescendre car la nuit tombe vite et, bien sûr, nous n'avons pas pris la frontale ! LA descente sera beaucoup plus facile et plus marrante que la montée, vous vous en doutez ! On s'élance à grandes enjambées dans le sable, nous enfonçant parfois jusqu'à mi-mollet, et tombant parfois sur un endroit dur comme la pierre mais très glissant de ce fait... Une bonne partie de rigolade ! Avec tout ce sable, il est temps de passer à la douche. Ah bah non, il n'y a pas de douche ! Il est temps de passer aux lingettes alors ! Nous sacrifierons tout de même une bouteille d'eau à trois pour enlever les grains de sable persistants...

Ce soir-là, la chaleur est telle que nous décidons d'installer la moustiquaire de tente dehors avec mon ptit cul, profitant ainsi du magnifique ciel étoilé et de ses étoiles filantes. Le vent soufflera beaucoup, invitant de nombreux grains de sable entre nos dents. Miam miam !


Le lendemain matin, nous sommes réveillés tôt par le soleil qui se lève aux aurores (5h30) et par la chaleur qui monte très vite. À 7h30, la tente est donc déjà rangée. Ne manque plus que le petit déjeuner. Après quoi, nous partons sur nos montures "camélidées" que deux jeunes sont allés chercher un peu plus loin dans le désert.



La sortie sera courte et un peu décevante. Nous ferons seulement une trentaine de minutes de chameau, tous attachés à la file indienne sur nos montures quatre étoiles. Sont beaux nos ptits chameaux, mais avec leurs bouts d'os dans les naseaux et la tête dans l'arrière train de leurs camarades, nous ne serons pas super enjoués par cette balade. Passons. Nous prenons le déjeuner après cette folle aventure et prenons la route qui sera longue. Très longue et très chaude. Nous ferons une petite halte au beau milieu de la steppe pour offrir un peu d'essence à des touristes Mongols tombés en rade.

Puis, après quelques heures de piste, nous arriverons à notre campement vers 17h. Découverte des toilettes - c'est toujours le petit jeu à l'arrivée dans chaque camp -, jeux de carte et énigmes lancées par notre animateur scout Julien. Voici donc nos seules activités de l'après-midi. Puis, viendra le moment d'aller admirer ce pour quoi nous sommes ici : Bayanzag aussi appelé "Flaming Cliffs". Cette majestueuse suite de falaises de grès doit son nom de "collines flamboyantes" aux couleurs qu'elle offre lors du coucher de soleil. Du rouge au orange, nous nous régalons devant ce beau spectacle. Une fois de plus, la Mongolie nous fait un beau cadeau !



Situé en Mongolie dans la partie nord-ouest du désert de Gobi, cette région - province Ömnögovi - est célèbre pour les importantes découvertes de fossiles qui y ont été faites dans les années 1920. Nous ne verrons pas ces fameux œufs de dinosaures emportés dans les musées Mongols, loin des steppes arides, mais nous profiterons malgré tout de ce paysage grandiose peuplé par des milliers de chèvres et de moutons.





Voulant profiter du lever de soleil, nous tentons le lendemain matin une escapade en mini van mais notre chauffeur dort à point fermé dans le van. N'osant pas le réveiller, nous retournons à nos pénates.






C'est ainsi que, le 17 juillet, nous partons en route pour notre dernière étape dans le désert de Gobi : Ongiin Khiid. Sur la piste, les paysages sont similaires à ceux que nous voyons depuis deux jours : désertiques. Oui, c'est très grand la Mongolie, alors le temps que les paysages ne daignent évoluer un peu et il peut se passer des centaines de kilomètres ! Sur le chemin, nous nous arrêtons grignoter quelques dumpings faits avec beaucoup d'amour dans un petit village où, déjà (ou enfin ?!), nous voyons apparaître quelques Mongols aux habits traditionnels.

Puis, nous arrivons sur le site de Ongiin Khiid vers 14h. Ce site plein d'histoire a été fondé dans les années 1760. Il était, à son apogée, constitué d'une trentaine de temples bouddhistes et habité par un millier de bonzes. Quand vint l'apogée du communisme, le bouddhisme fut sévèrement réprimandé, ou désintégré pourrait-on dire. En 1939, l'armée détruisit ce site religieux, massacra 200 moines, força certains à rejoindre leur armée quand d'autres réussirent à s'enfuir pour aller se réfugier plus loin dans la campagne, devenant fermiers. Mais l'armée n'avait pas dit son dernier mot. Un fleuve coulait à l'époque près des temples et des villages, dans le creux de la vallée, faisant bénéficier les fermiers d'une source d'eau indispensable dans cette zone aride. L'armée fit modifier la trajectoire du fleuve, asséchant ainsi les plaines et obligeant les fermiers (et bonzes) à se rapprocher des villes. Un meilleur contrôle des populations était ainsi assuré.



Nous marcherons à travers le temps, dans ces ruines où il ne reste que quelques murets éparses, laissant nos esprits vagabonder.

Après quoi, nous partons vers le camp touristique situé à une dizaine de kilomètres de là. Nous arrivons les premiers, parfait pour la douche ! Nous n'aurons pas à faire la queue et sommes assurés d'avoir de l'eau. Trois jours sans une goutte d'eau, vous vous doutez bien que nous l'attendions comme le Messi cette douche ! On y fait la rencontre de la "dame pipi" la plus gentille qui soit. Toujours le sourire aux lèvres, un petit brin de femme qu'on aura plaisir à voir et à embrasser ! Il y a des personnes comme ça que l'on pense connaître depuis toujours, même quand on ne parle pas la même langue ! Cet après-midi là sera consacré aux cartes puis au chargement de l'électronique. Mais attention, seulement entre 21h et 23h ! Nous aurons également droit à un petit accès wifi pendant ce laps de temps. De quoi nous offrir une bonne partie de rigolade en regardant des vidéos québécoises hilarantes ! Merci ma ptite Ariane, rien que d'y penser j'ai le sourire aux lèvres !


Les premières gouttes de pluie tombent ensuite sur nos têtes. Tant mieux, ils sont en pleine sécheresse ici apparemment. Le niveau de l'eau n'a jamais été aussi bas (il est en fait inexistant...), dommage on rêvait de se jeter dans une rivière ! Allez, demain nous partons pour les chutes de l'Orkhon, sur un malentendu, on pourra peut-être s'y baigner ! Nous quittons le sud et le désert de Gobi pour nous rendre dans la région centre de la Mongolie. Changement de paysage, changement de température, changement d'ambiance pour notre plus grand plaisir !



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