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  • Ronan

Depuis le parc Baga Gazriin Chuluu à la Yol Valley : escapade à travers le désert de Gobi



La grande aventure commence aujourd'hui. Nous partons pour une vingtaine de jours en immersion totale en sillonnant les steppes mongoles. Nous faisons connaissance avec nos compagnons de route : Ariane et Olivier, un couple de Québécois et Lucas, un Autrichien. Notre petit groupe a l'air parfait ! On va bien s'entendre, ça se sent ces choses là !

Notre véhicule nous attend déjà : un van six places intérieur polaire orange et vert, avec quelques franges en guise de déco pour les fenêtres. Impeccable. Contre toute attente, il sera assez confortable et encaissera plutôt bien les centaines de trous sur les routes et les pistes que nous prendrons sur les quarante derniers kilomètres. Malgré tout, les fessiers en prendront pour leur grade après ces longues journées passées à rouler. Car, en moyenne, nous parcourrons entre 150 et 300 km par jour, parfois durant 9 heures.

Les premières heures de route se passent sans trop de grande nouveauté au niveau des paysages : des plaines à perte de vue et quelques yourtes éparses. Nous ne croisons que peu de vie, sauf quelques troupeaux de chèvres, chevaux ou vaches qui broutent paisiblement ou qui décident souvent (très souvent) de s'aventurer sur la route pour traverser ou y faire une petite sieste. Notre chauffeur est très prudent, elles n'ont donc pas de soucis à se faire (on arrivera tout de même à rentrer dans une vache à la fin du séjour mais franchement, elle l'a cherché !).















Nous nous arrêtons à midi pour déjeuner. Nous profitons d'ailleurs d'être dans un restaurant pour commander un plat sans viande. Tant qu'à faire, si on peut n'en manger qu'une fois par jour, c'est mieux! En guise de boisson, nous avons le plaisir de goûter notre premier thé au lait avec du sel. Une boisson locale qui a son caractère dira-t-on et qui ne fait pas franchement l'unanimité du côté de nos papilles ! Mais Tsaki, notre guide, voyant nos drôles de têtes nous rassure en nous disant que celui-ci n'est pas un excellent exemple.

Après ce déjeuner, nous reprenons la route et quittons enfin l'asphalte pour nous enfoncer à l'intérieur des terres.

Les paysages commencent à changer. Il y a plus de relief, nous apercevons des chameaux et autres troupeaux d'animaux qui mènent leur vie comme bon leur semble. Puis, après une bonne heure de piste sur laquelle notre chauffeur s'en donne à cœur joie avec le volant - fabriqué avec un pneu de vélo -, nous arrivons dans le Colorado de la Mongolie : le parc National Baga Gazriin Chuluu dont le profil ressemble fortement à ce que l'on pourrait voir aux Etats-Unis. Qu'il est plaisant de voir du relief et un peu de végétation. Enfin !





Nous sortons faire une petite marche, traversant ce qui pourrait presque s'apparenter à un oasis tant il est rare de voir des arbres, qui plus est très verts, dans le coin ! C'était ici un monastère habité par deux moines bouddhistes au 19ème siècle. Aujourd'hui abandonné, certains locaux continuent de laisser quelques offrandes autour du "Ovoo", sorte de tas de pierres orné de drapeaux de prières autour duquel il est de coutume de tourner trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre pour que le vœu soit exaucé.

D'autres haltes suivront, notamment une où nous découvrirons une petite grotte ou encore une autre où un trou naturel formé dans la montagne retient les eaux de pluie. Une eau qui aurait des vertus incroyables, magiques même : elle pourrait guérir certains maux, notamment au niveau de la vue. On ne pourra pas essayer, la source s'est tarie ! Pas de bol, moi qui voulais une opération gratuite... Cinq kilomètres plus loin, nous arrivons à notre campement pour la nuit. Et notre chambre : une superbe yourte pour six personnes ! Il nous reste deux heures avant le diner. Cela nous laisse le temps à tous de vaquer à nos occupations : sieste pour certains, balade ou lecture pour d'autres ou encore épilation à la pince pour les plus vaillants (devinez qui ?!).

Après le diner, nous aurons le plaisir d'observer un coucher de soleil digne du "Roi Lion". C'est toute la palette de couleurs allant du blanc au rose en passant par le bleu et le jaune oranger (surtout le jaune oranger) qui teinteront le ciel et les nuages ce soir. À cela s'ajoute le doux bruit des criquets, puis celui des vaches qui rentrent au bercail. Au loin, nous apercevons un troupeau de chevaux au galop. Ils rentrent eux aussi pour aller passer la nuit près de leur yourte. Une première soirée parfaite au pays des Mongols.








Après une courte nuit passée - le manque d'activité commence déjà à se faire sentir, il faut vraiment qu'on marche ! - nous reprenons la route en direction cette fois-ci d'un canyon appelé "White stuppa" pour une raison toute simple : d'en bas, les formations géologiques ressemblent à des stuppas.

Nous commençons avec une quarantaine de kilomètres de piste où la plaine qui s'étend devant nous ne change pas vraiment de visage. Cela nous permet de fermer les yeux en ayant moins de scrupules...

Nous ferons ensuite une courte halte dans la ville suivante, Mandalgovi, où mon ptit cul s'éclatera à prendre ses premiers portraits d'enfants avant de repartir vers notre destination : le Tsagaan Suvraga canyon (white stuppa).




Il faut admettre que ce lieu a un petit quelque chose d'extraordinaire ! Sous les eaux maritimes il y a quelques millions d'années (et non pas 2000 années comme annoncé par notre jeune Tsaki), la vallée faite de collines en premier plan est aujourd'hui très sèche et nous offre, contre toute attente, des couleurs inattendues. Autour, une falaise s'est formée laissant apparaître des stuppas naturellement creusées dans la roche aux mille nuances. Un bel endroit où nous nous perdrons une heure durant, trop heureux de pouvoir gambader en pleine nature !


Notre guide Tsaki nous annonce que notre campement est à quelques kilomètres seulement, nous l'apercevons depuis le Tsagaan Suvraga Canyon. Chouette, de la marche en perspective. Nous laissons le van partir sans nous et profitons de cet instant pour nous détendre les jambes une heure durant jusqu'au camp où nous sommes accueillis par un groupe de chameaux. Dommage, on arrive trop tard pour les poils longs, la saison s'est achevée en mai pour le poil d'hiver... Certains gardent encore quelques restes avec quelques dreadlocks en laine qui pendent de manière assez disgracieuse, il faut l'admettre. La laine a déjà été vendue, une laine chère et pour cause : elle est bigrement efficace.


Tous les petits sont attachés près des yourtes et ne se promènent la journée qu'en présence de la famille qui nous accueille dans son campement (il ne faudrait pas qu'ils se perdent en route car la steppe est grande et aride). Les adultes, quant à eux, peuvent aller et venir comme ils le veulent. À la manière des chèvres et moutons de notre première famille, les chameaux partent très tôt le matin et reviennent en fin d'après-midi pour rester avec leurs petits.

Après avoir dégusté un petit thé, nous partons une fois de plus dans nos différentes occupations, observant pour notre part un somptueux paysage offert par dame nature : imaginez un peu une steppe vert pomme avec quelques collines à l'horizon. Un ciel bleu foncé/gris absolument incroyable et quelques rayons de soleil illuminant les quatre yourtes situées à deux ou trois kilomètres de notre campement. Des rayons de soleil qui viendront intensifier la couleur des nuages. Sublime. Décidément, les ciels de Mongolie ont un petit quelque chose de particulier...




Le lendemain, nous partons en direction de la très jolie Yol Valley. La route est longue, secouée, poussiéreuse. Le paysage ne change pas beaucoup jusqu'à ce que, contre toute attente, quelques montagnes s'élèvent au loin. Enfin ! Du relief, du vrai ! Mais avant d'aller gambader au milieu des montagnes, nous laissons le van russe se reposer quelques minutes car le moteur chauffe. Une belle occasion pour nous de contempler les chevaux mongols, crinière au vent.


Dix kilomètres nous attendent selon Tsaki. Trop heureux d'enfin pouvoir marcher et nous dégourdir les jambes dans cette nature qui nous prend de court. Un paysage tout à fait inattendu défile sous nos yeux ébahis. Nous passons en fait dans un canyon, longeant le cours d'un ruisseau que de nombreux mongols occupent pour le week-end.



Tsaki nous a fait prendre ce chemin car, disait-elle, c'est beaucoup moins emprunté dans ce sens-là. Et elle a tout à fait raison ! Nous sommes les seuls à remonter le ruisseau, croisant de nombreux campements de Mongols venus passer quelques jours en famille au calme (des gens de la ville sans doute) et surtout au bord de l'eau ! Autour de nous, les montagnes s'élèvent, abruptes. Olivier en profite pour prendre quelques images avec son drone, drone qui trouvera son public sous les yeux ébahis des enfants de la famille chez qui nous logeront le soir-même. Mais revenons-en à notre Yol Valley !


Tsaki nous raconte qu'un mois plus tôt, un des endroits où nous passons était encore envahi par la glace. Mais les grandes chaleurs sont arrivées vite cette année, effaçant toute trace de glacier. Un glacier qui est pourtant quasi infranchissable à une certaine période de l'année, barrant ainsi ce passage et obligeant soit à escalader, soit à faire un long détour pour passer de l'autre côté de la Yol Valley. Et cet autre côté, c'est la Suisse ! Enfin, en apparence bien sûr ! Après avoir marché deux heures durant, nous arrivons de l'autre côté du canyon, dans une immense vallée surplombée par d'immenses montagnes à l'herbe bien verte. On s'y croirait ! Mais les quelques chevaux que l'on croise avec des selles bien mongoles nous rappellent que nous sommes bien en Mongolie.


Pour arriver jusqu'à notre campement - en yourte bien entendu - nous reprenons le van conduit par notre chauffeur discret que nous adorons tous mais dont le nom nous échappera jusqu'au bout en raison d'une prononciation inimitable ! Nous avions dit la veille à notre guide que nous souhaitions un peu d'échange avec les familles chez qui nous logions car, jusqu'alors, nous n'avons fait que les apercevoir. Nous voici conquis lorsque nous arrivons chez notre nouvelle famille : les enfants sont très joueurs et ne nous lâcherons pas d'une semelle ! Au programme : lutte mongole, course, drone et pause "dragon ball-Z" ! Bah oui, avec un coucher de soleil pareil, on a pas pu s'en empêcher...























Ce soir-là, un soir de 14 juillet, nous profitons pleinement du ciel étoilé qui se dévoile. Nous l'aurons eu notre feu d'artifice à nous ! C'est, avec le ciel du désert d'Atacama au Chili, un des plus beaux ciels que nous ayons jamais vu ! Pas de pollution lumineuse à des centaines de kilomètres à la ronde, seulement des steppes et des montagnes. Autant vous dire que la Voie lactée sera plus nette que jamais et les étoiles à l'horizon seront visibles (oui, oui, visibles !). Essayez un peu ce soir, vous ne verrez que des lumières à l'horizon, pas des étoiles...



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