top of page
  • Ronan

En route vers le Centre de la Mongolie : chutes, paysages verdoyants, hot springs, White lake et un


Après une nuit fraîche et très humide, on peut le dire, la laine de mouton c'est vraiment le top en termes d'isolant ! Nous ne ressentirons pas l'once d'un frisson sous nos yourtes. En revanche, quelques insectes se sont invités à la fête pour profiter de notre chaleur corporelle que nous aurions tous aimé garder pour nous seulement, égoïstes que nous sommes ! Bref, nous dormirons bien malgré tout - sauf Lucas qui passera sa nuit à chasser les bêtes.

Nous dégustons notre petit déjeuner à 8h, toujours dans un restaurant où nous avons presque la sensation d'être des privilégiés tant être assis sur une chaise avec de vraies assiettes nous paraît incroyable.

Après quoi, nous partons vite car, pour changer, une longue journée nous attend. Trois cents kilomètres de piste pour être précis. Nous nous arrêterons uniquement pour déjeuner vers 15h avant de continuer notre route. Le paysage a déjà considérablement changé. Il faut dire que nous venons tout juste de quitter le désert. Nous traversons désormais une vallée d'herbe verte quand, quelques kilomètres plus tôt, nous étions encore dans le désert de Gobi et ses immenses étendues de sable et de tas d'herbe cramée. Qu'il est bon de revoir un peu de verdure... avec ce changement de décor arrive également le vrai changement de température ! Alors que nous avançons dans le centre de la Mongolie, les chevaux sont de plus en plus nombreux, se mêlant ainsi aux moutons, aux chèvres et aux yaks !




Côté paysage, nous sommes entourés de rochers qui sont comme posés sur le sol donnant un aspect mystérieux et cabossés à cet endroit magique. Comme si des trolls ou des elfes allaient sortir soudainement.

Puis, plus nous avançons dans la vallée, plus les montagnes s'élèvent vers les cieux. Les gouttes qui nous accompagnaient depuis un petit moment - depuis deux bonnes heures de piste mouvementée - nous quittent pour laisser place au soleil qui illuminera notre arrivée au campement situé à à peine 500m des chutes d'eau.

Alors que nous sommes sur le point d'arriver à bon port, un moment magique, l'un de ceux qui restent gravés dans votre mémoire à jamais. A bord de notre van russe, nous croisons un énième groupe de chevaux. Parmi ce groupe, un étalon noir se trouve un peu à part. Il prend peur à notre arrivée et entame alors une course épique tentant de nous semer, crinière au vent. Le voici à une dizaine de mètres de nous, au triple galop avec en toile de fond des montagnes qui s'élèvent à perte de vue. Le spectacle est superbe et nous paraît tout droit sorti d'un film. C'est beau.



Le temps de prendre quartier dans notre yourte et nous chaussons nos baskets pour aller voir celles pour qui nous avons fait tant de chemin : les chutes d'Ulaan Tsutgalan. Tsaki nous avait annoncé un kilomètre pour nous y rendre, nous sommes bien loin du compte. En seulement 5 minutes, nous arrivons aux chutes. Moins impressionnantes que ce que l'on pensait y découvrir, ces chutes sont situées au cœur d'un petit paradis sur terre. Ajoutez à cela des conditions météorologiques incroyables avec un ciel gris d'un côté et des rayons de soleil de l'autre, et vous aurez quelque chose de sensationnel. Un régal pour nos yeux et nos esprits.







Nous nous délectons de cette nature verdoyante que nous attendions avec impatience... Le paradis existerait-il vraiment ?!

Nous décidons de ne pas descendre ce soir dans le canyon mais de revenir tenter notre chance demain car, pour l'heure, il nous faut déjà rentrer à la yourte. Le diner nous attend ! Cela n'empêchera pas mon ptit cul de prendre quelques photos au passage.

Un bon repas au frais nous attend ce soir, suivi de jeux avec des enfants Mongols pour certains, entraînement à la canne pour d'autres ou encore discussions avec Tsaki.

Nous décidons de l'heure du petit déjeuner et partons rejoindre Morphée qui nous tendra grand ses bras ce soir. Nous dormirons bien, au frais, au vert !


Faux départ le lendemain matin ! Nous voulions initialement aller marcher dans les alentours tôt ce matin, mais la motivation n'y était pas et le temps non plus d'ailleurs. Ce sera donc grass' matinée pour tout le monde et petite escapade en haut de la colline voisine afin de pouvoir profiter pleinement du paysage.



Courte distance de 130 km aujourd'hui dont une quarantaine sur l'asphalte ! Victoire pour nos fessiers !

Nous allons aujourd'hui dans l'ancienne capitale de l'empire Mongol construite sous le règne du célèbre Gengis Khan dans les années 1200 ; lui même fondateur de l'Empire Mongol entre 1155 et 1227, rien que ça ! Encore aujourd'hui, Gengis Khan est vénéré par le peuple Mongole. De nombreuses statues trônent à travers le pays, l'aéroport de la capitale porte même son nom. Il faut dire que, grâce à son génie politique, naîtra l'un des plus empire jamais connu. Il rassemblera plusieurs tribus nomades de l'Asie de l'Est et de l'Asie centrale sous l'identité commune "mongole" dont il deviendra le "chef suprême" (signification de Tchingis Khagan). À son apogée, l'Empire Mongol couvrira près de 33 millions de kilomètres carrés, s'étendant de la Méditerranée au Pacifique et de la Sibérie à l'Inde et l'Indochine. L'ennemi numéro un de la Chine et sa descendance seront à l'origine de la chute de quelques dynasties en Chine.


Que ferons-nous à Kharkhorin, la capitale oubliée de la Mongolie ?

Un peu de culturel pardi ! Si, au premier coup d'œil, la ville de Kharkhorin n'a que peu d'intérêt visuel, son passé caché vaut que l'on s'y attarde une journée ou deux. De la glorieuse époque du Moyen-Age, il ne reste plus rien, sinon quelques reliques archéologiques qui nous serons présentées dans le musée de la ville où une guide retracera la longue et tumultueuse histoire de l'Empire Mongol, ces guerriers hors pair et ce peuple ouvert d'esprit. Dans une maquette reproduisant la ville au 13e siècle, on aperçoit églises chrétiennes, temples bouddhistes et mosquées. Trois religions qui se côtoient, respectant les croyances de chacun. C'est beau quand on sait où nous en sommes aujourd'hui.















Après ces réflexions, nous partons vers le monastère bouddhiste appelé "Erdenet Zuu", construit en 1560. Premier monastère bouddhiste de Mongolie, il a subit les ires du communisme et a vu quelques dizaines de temples tomber les uns après les autres. On y apprendra pendant notre visite que le 4e Dalaï Lama était Mongol. Le terme "Dalaï" vient d'ailleurs de la langue mongole et signifie "océan", "Lama" signifie "maître spirituel". Pour rappel, le Dalaï Lama d'aujourd'hui est le 14e dalaï lama connu. Faut dire qu'ils commencent plutôt jeune dans la profession !




Le lendemain, contre notre gré (enfin si c'était volontaire mais sur le papier ça avait l'air bien), nous subissons un spectacle (subir, c'est peu dire), une cacophonie horrible assortie à des danses où les danseurs ont tout sauf le rythme dans la peau. Une heure de supplice tant visuel qu'auditif. D'autant que la narration est en Mongol et que nous ne comprenons rien à l'histoire qui se trame sous nos yeux. Même Tsaki notre guide est perdue. Cela parle de la religion Bouddhiste qu'elle ne maitrise pas (pourtant Bouddhiste de religion par ses parents nous confie-t-elle).


Nous profitons des rayons du soleil à Kharkhorin avant de prendre la route après le déjeuner en direction des "Tsenkher Hot Springs".




La première partie de la route se fait sur une route goudronnée. Ce doit être la saison de la tonte des moutons car nous voyons passer quelques camions surchargés de laine, ils en perdent beaucoup en route d'ailleurs, allant parfois même jusqu'à en semer sur les panneaux de direction tant les camions sont larges. Un peu dangereux quand on y pense. Si vous voyez une touffe de laine perchée à deux mètres de hauteur sur un panneau de direction au bord de la route, c'est normal !


Nous quittons ensuite la route pour nous enfoncer dans le centre ouest de la Mongolie. Les paysages qui défilent sont incroyables : une plaine d'un vert venu d'ailleurs, parsemée de petites buttes et collines sur lesquelles broutent des milliers de moutons, chevaux, yaks, chèvres et vaches (le "top 5" des animaux de la Mongolie en somme !). Au loin, des montagnes s'élèvent un peu plus pour aller toucher les quelques nuages blancs qui habillent ce ciel bleu. Puis, nous continuons d'avancer, traversant une petite dizaine de cours d'eau, parfois plutôt profonds, nous offrant une séance de "vidéo gag" pas très drôle pour le chauffeur de la moto mais parfaite pour nous ! Le pauvre a fait tomber son deux-roues dans l'eau, noyant par la même occasion la bête ! Oups, va falloir attendre un peu avant de redémarrer... Heureusement qu'ils sont une bonne quinzaine de motards, ils devraient s'en sortir.


Nous continuons notre chemin et sommes entourés d'arbres, c'est beau, c'est vert, c'est reposant et vivifiant à la fois. On espère que le camp sera dans le même esprit. Ah bah non, ce n'est pas exactement ce que nous espérions. Dans notre camp, des dizaines de yourtes sont là, autour des hot springs qui ne nous font pas vraiment rêver. L'installation est artificielle à part la source mais bon, maintenant que nous sommes là, nous nous baignerons tout de même dans ces eaux brûlantes. Après tout, on est jamais contre un bon bain !


Petite balade autour du camp avec Ariane, quelques exercices face au Ovoo, puis c'est déjà l'heure du diner. Il y a des jours comme ça où l'activité ne bat pas son plein... Durant le diner, nous assistons à une spectaculaire bataille aérienne d'aigles qui tentent de se voler leur nourriture en vol. Impressionnant. Nombreux dans la région, ils sont domestiqués par certaines familles pour la chasse, allant parfois jusqu'à tuer des loups nous dira Tsaki, enfin, des bébés loups. Nous restons quelques minutes à observer les deux géants du ciel avant de les voir disparaître jusqu'à n'entendre que leurs cris. Fabuleux moment que nous offre la Mongolie une fois de plus.

Le coucher de soleil sera également magique, accompagné de nuages nuancés de violet et de bleu (pour changer !). Demain, nous partons pour Terkhiin Tsagaan Nuur (White lake) et le Khorgo Uul volcano où nous resterons deux nuits. Une pause "van" nous fera le plus grand bien ! Et lorsque l'on découvre le lac, nous ne sommes pas déçus de pouvoir y rester plus longtemps.


Dès notre arrivée, après avoir slalomé quelques heures entre les rochers, croisant les doigts très fort pour que les pneus s'en sortent indemne, nous partons à la découverte des alentours avec Roro et Lucas. En chemin, nous croisons un troupeau de yaks accompagnés de femmes Mongoles. Ces dernières récupèrent le lait des mamans yaks, attirant les petits dans un enclos en bois afin de ne pas être dérangées par un coup de tête jaloux de bébés yaks pendant la traite.




Un vrai moment d'authenticité que nous nous efforçons de ne pas briser en restant à une distance raisonnable. Alors que Roro prend l'un d'eux en photo, Lucas s'approche un peu trop et se fait charger par le mâle dominant. Oups, pas une bonne idée de rester dans les parages, on va filer grimper sur notre montagne du coup !



De l'autre côté de la montagne, nous avons une vue imprenable sur la vallée avec un "hameau" ou une étable installée au milieu de nulle part. Ils ne risquent pas d'être dérangés par les voisins au moins...


Nous revenons avec un peu de retard pour le souper comme disent nos copains québécois. Puis, c'est football party pour Julien, discussions avec nos voisins sympathiques pour d'autres ou avec notre chauffeur qui ne parle pas beaucoup mais qui aime la compagnie et Roro lui rendra bien ! Après quoi, nous jouerons aux cartes (notre activité préférée le soir).

Le lendemain matin, nous filons escalader la montagne après avoir longé le lac. La vue d'en haut est magnifique. Nous sommes perchés sur un rocher et avons une vue à 360° sur le lac, les montagnes.




Nous en profitons pour faire quelques vues aériennes avec le drone d'Olivier. C'est vrai que, vu du ciel, ce paysage offre une toute autre dimension qu'il aurait été dommage de ne pas filmer !

De retour à la yourte, nous mangeons un mets pas très fameux à base d'algues puis, en avant pour l'aventure chevaleresque. Nous ferons une bonne balade à dos de chevaux pour nous rendre jusqu'au Khorgo Uul volcano où il y a bien plus de touristes qu'il y a neuf ans, nous raconte Olivier. On s'y attendait un peu. Mais bon, on ne peut pas en vouloir, ce paysage gagne à être connu. Bien plus impressionnant en vrai qu'en photo, ce volcan est désormais inactif et est occupé par un petit lac.



Quelques aventuriers ont osé s'aventurer au fond du volcan pendant que d'autres préfèrent l'admirer depuis les airs (enfin depuis le drone quoi !). Nous restons une vingtaine de minutes à admirer le paysage puis repartons vers nos montures. Sur le chemin du retour, malgré le sol jonché de pierres volcaniques n'aidant pas vraiment à une marche rapide, nos chevaux sont beaucoup moins fainéants qu'à l'aller - celui d'Ariane s'était quand même couché à deux reprises alors que nous allions vers le volcan, au pas - et courent volontiers dans les champs, motivés par le mot "choo" grave sifflé par nos deux guides. Même si Ariane, Lucas et moi-même sommes loin derrière, délaissés par notre accompagnateur qui doit nous trouver trop lents, les autres galopent loin devant, cheveux et chevaux au vent. De vrais Mongols en devenir !

Nous nous offrons une baignade bien méritée à notre retour, quoiqu'un peu bouleversée par les nuages qui ont décidé de cacher notre soleil, pourtant présent tout au long de notre balade pour le plus grand plaisir des UV qui se sont régalés avec certains...

Nous nous enfermons ensuite dans la yourte car l'eau est bien (vraiment) fraîche et le temps se gâte ! Ariane nous lance même un petit feu qui nous réchauffera rapidement. Puis, Tsaki nous amènera notre excellent diner, le soleil reviendra ensuite et nous jouerons aux cartes pour terminer la journée.

Demain, le réveil sonne à 7h car nous avons 300 kilomètres à faire. Que de la piste, la journée risque d'être très longue. D'autant que nous n'avons plus de biscuits pour faire passer le temps...

Après une longue journée de van - nous on a l'habitude mais certains commencent à s'impatienter, voire même à devenir désagréable -, nous arrivons à Moron, ville dortoir.




Tsaki nous amène diner dans un restaurant chic à la décoration fabuleusement dorée avec très mauvais goût et une moquette posée sur un sol ondulé, de toute beauté. On adore ! Nous logeons dans une jolie guesthouse (enfin dans des yourtes en pleine ville) avec des toilettes "design" à l'odeur nauséabonde.

Une tempête s'annonce, nous nous réfugions rapidement dans la yourte pour y jouer aux cartes pendant que certains usent abondamment du wifi et la borne d'électricité gentiment mise à disposition ! Aaaaaah le wifi, quelle belle invention ! On se dit qu'il est tout de même dommage de s'éterniser sur des smartphones dans un tel pays mais qu'importe, on est pas tous égaux et puis, après tout, chacun vit sa vie comme il l'entend !

Moron sera seulement une étape vers notre avant dernière étape : le lac Khovsgol


31 vues0 commentaire
bottom of page