De la Mongolie à la Chine en train, c'est tout un programme
- Ronan
- 6 juil. 2017
- 6 min de lecture

Nous quittons Beijing et la Chine en fin de matinée avec, il faut l'admettre, beaucoup de plaisir. Les mésaventures bureaucratiques n'ont pas aidé à nous fait regretter la Chine en même temps !

Dans le train, c'est grand luxe : contre toute attente, nous sommes dans le même wagon, même compartiment de quatre (que nous partageons avec un couple d'allemands fort sympathique). Si c'est pas de la chance ça !

Oui, car ce voyage se fait à quelques jours seulement du Nadaam - festival mongol qui célèbre trois arts de la Mongolie : tir à l'arc, lutte et courses de chevaux. Étant le plus grand festival du pays, tout le monde se rend dans la capitale et aux alentours à cette occasion ce qui a rendu complexe la réservation de billets de train. Bref. On a réussi ! C'est parti pour 26 heures de train. Au moins, nous sommes allongés sur nos couchettes respectives et pour une fois ça fait du bien!!!.
Nous partageons notre repas confectionné avec un amour chez Jean-Baptiste et Céline (ainsi qu'un excellent gâteau au chocolat, merci Céline !!!) avec nos copains de chambre avant de réaliser que les repas étaient compris dans le billet de train. Bon, la cuisine n'est pas fameuse, on aura l'occasion de la tester le soir même malheureusement pour nos papilles.
Dans l'après-midi, il fait une chaleur torride dans les wagons, c'est étouffant. Nous traversons la Mongolie interne et arrivons assez tôt à la frontière. C'est là que les choses sérieuses commencent. Les douanes montent à bord du train. Nous ne serons jamais autorisés à descendre du train d'ailleurs.
Une chance que nous n'ayons pas choisi l'option "si je n'ai pas mon visa à Beijing, je le ferai à la frontière" car ce plan n'aurait pas fonctionné. Plusieurs étapes à la vérification des papiers, trois personnes différentes viendront nous voir : une première pour nous réveiller, ouvrir la porte et allumer la lumière de notre compartiment ; la deuxième pour récupérer nos documents et la troisième deux heures plus tard pour nous rendre nos documents. Ouf, on commençait à avoir peur. Ils trouvaient bizarre le fait que je n'ai pas de tampon d'entrée dans le pays (ils continue jusqu'au bout). Heureusement que j'avais le document du Consulat et les anciennes copies de visa et de passeport... entre temps, le train a fait quelques allers retours pour aller changer les rails. Et oui, les rails ne sont pas les mêmes en Chine et en Mongolie ce qui implique un changement des rails.
Le train est long. Cela prendra entre quatre et cinq heures. Nous ne pourrons pas sortir du train mais pourrons tout de même admirer le travail des ouvriers depuis le train, apercevant parfois des voyageurs à côté de nous, sur un wagon perché à trois mètres de hauteur !
Quand nous ne sommes pas occupés à observer les ouvriers travailler, nous tentons de dormir (oui, il est deux heures du matin dans l'histoire !). Mais le changement des rails demande beaucoup de petits mouvements brusques et arrêts brusques qui secoue chaque compartiment de manière à vous empêcher de dormir bien comme il faut. Au bout d'un moment, je ne saurais dire combien de temps exactement, nous finissons par repartir en gare pour récupérer nos passeports puis repartons de plus belle, direction la frontière mongole.
Ah non, on change encore d'autres rails. Allez la quatrième sera la bonne, cette fois, c'est la douane mongole qui nous réveillera par intermittence. Je finis par m'endormir à 3h45 du matin et me réveille paniquée à 8h "mon ptit cul, ils ne nous ont pas rendu nos passeports !!!". Si si, me dit-il, tu dormais à point fermé quand ils sont venus à 4h15. C'est donc ça...
À notre réveil, les steppes mongoles s'étalent sous nos yeux. Des kilomètres, non, des hectares de plaine s'étendent à perte de vue.

Parfois, un squelette vient donner un peu de relief à ce paysage désertique.
À mesure que nous montons vers le nord, nous apercevons quelques yourtes, quelques camps, puis de nouveau le désert et rien pendant des heures ! Puis, vers 14h30, nous apercevons une ville, elle est immense ! C'est Ulaanbaatar ou UB comme ils disent.

Gigantesque ville calée dans la vallée entre les montagnes. Nous traversons partiellement la ville et sans le doute le "ger district". "GER" signifiant "yourte", nombreux sont les ruraux venus s'installer en ville mais ayant tenu à garder leur habitat traditionnel. Alors au lieu de maisons en "dur", ce sont des lotissements de yourtes qui entourent la capitale ! Incroyable !

Nous arrivons vers 15h. Des dizaines d'agences sont sur le quai, à cueillir les touristes qui n'auraient pas encore réservé de tour. On pensait qu'il fallait absolument réserver en avance, on avait visiblement été mal informés ! Notre agence n'est pas là mais une sympathique jeune femme d'une autre agence les appelle pour leur dire que nous sommes arrivés. Et hop, en taxi tout le monde.
Cet après-midi là, nous ne ferons pas grand chose sinon visiter les alentours de la guesthouse située en plein centre-ville et nous renseigner pour une possibilité de homestay. Mais nous en parlerons demain avec Julien qui nous vient tout droit de Paris pour prendre un peu l'air ! En attendant, ce soir c'est Indien (Namaste) ! Oui, on a pas pu résister !


Le lendemain matin, nous retrouvons Julien endormi dans le salon de la guesthouse. Le temps d'un gros bisou pour lui souhaiter la bienvenue, de prendre notre petit déjeuner et on file visiter de nouveau. Les quelques rues beaucoup trop empruntées par les voitures ne nous emballent pas plus que cela. Les bâtiments sont sans grand intérêt de ce côté ci de la ville. Enfin, c'est notre point de vue ! Nous finissons malgré tout par atterrir au monastère de Gandantegchinlin, charmant monastère bouddhiste de style tibétain. Il est dédié à Megjid-Janraiseg ("le Seigneur qui regarde dans toutes les directions") et abrite notamment une immense statue de cette divinité mesurant 26m de hauteurs est ornée d'or, d'environ 2300 pierres précieuses et de 20 kilos de vêtements de soie, cette statue pesant près de 20 tonnes

Pour la petite histoire, le 13e Dalaï Lama résida dans l'un des temples de ce monastère en 1904 ! Monastère qui échappera à la destruction communiste dans les années 1930 mais qui sera toutefois fermé entre 1938 et 1944.
Une petite mésaventure arrivera à mon Roro en ce lieu symbolique. Alors que nous visitions les différents temples, une gamine âgée d'à peine 10 ans se dirige vers lui. D'abord pour lui toucher le bras, puis le pincer (à ce stade, on pensait qu'elle était intriguée par sa couleur de beau, ou sa barbe peut-être ?!), puis elle lui tape violemment sur le torse (là, on se dit qu'il y a quelque chose qui cloche), avant de lui cracher dessus (là, on est sans voix et on ne bouge pas tellement cette scène est un peu inhabituelle). Bah enfin, qu'est-ce qui lui prend à cette petite ?! Elle se fait rappeler à l'ordre par une mongole qui a vu toute la scène d'un peu plus loin. Ce n'est donc pas un rituel bouddhiste de Mongolie, c'est bel et bien une incivilité qu'elle vient de faire. On la laissera partir se faufiler parmi quelques fidèles entassés dans le temple à côté de nous et on repartira sans rien dire !
Le midi nous mangeons à la même table mais les uns après les autres. Il faut croire qu'ils ne doivent pas être équipés de plus d'une poêle... Malgré cela, le repas est excellent et à un super rapport qualité prix. On y perd d'ailleurs Julien qui ne se remet pas de son décalage horaire, s'endormant quasiment dans son assiette. Une sieste s'impose ! Pendant ce temps-là, nous avançons sur le blog. Et au passage, on réserve pour le homestay. Demain, nous partons pour quelques jours afin d'en savoir un peu plus sur la culture mongole. Un homestay, il y avait longtemps ! Avant de partir, nous faisons quelques courses histoire de ne pas arriver les mains vides : des légumes achetés "au cul du camion", un sac de 5kg de riz et quelques fruits. On est prêts pour commencer l'aventure mongole. Départ annoncé demain, 9h.
PRATIQUE
Côté Restaurant (Oulan Bator)
Namaste : très bon Restaurant Indien. On y retrouve les saveurs indiennes.
Côté visites
Gandan temple : tarif d'entrée : 4000 MNG. Visite rapide
Place
Plein de musées
Côté pratique
Faire du homestay : renseignez-vous auprès de votre guesthouse, ils ont généralement des contacts. Précisez bien ce que vous souhaitez faire car la famille ne parlera sans doute pas anglais. Nous sommes passés par Khongor
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