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  • Ronan

A Beijing, on mange des petits plats Français avec la famille, on marche sur la grande Muraille à Gu


C'est avec grand soulagement que nous arrivons à Beijing. Avec un peu d'avance pour ma part, ce qui me permet de profiter d'un excellent repas avant mon ptit cul. Et quel repas ! Céline et Jean-Baptiste m'offrent du Français au menu. Et je dois avouer que ça fait un bien fou ! Quant à cette petite bouteille de vin, elle passera comme une lettre à la poste, hein Jean-Baptiste ?! Malgré la fatigue qui se fait sentir, nous restons à papoter longtemps. Bah oui, dix ans ça en fait des choses à dire !

Le lendemain, nous retrouvons mon ptit cul qui débarque comme une fleur à 10h du matin après avoir passé une magnifique nuit allongé a même le sol dans le train (bah oui, je ne pouvais pas lui prêter mon épaule je n'étais pas là !) qui s'est transformé le temps d'une nuit en un fumoir aquarium géant, "à tel point qu'on ne voyait pas la porte de l'autre côté du wagon" me dit Roro, "tu te rends compte, avec tous les enfants et tout ?!".

Mon ptit cul retrouvé, nous profitons d'un petit déjeuner de roi avec pain grillé (ça fait un an qu'on en a pas mangé, un an !), de croissant, de céréales, de yaourts... miam, on se régale !!! Après ce festin, nous partons en route pour l'unique, la majestueuse, la gigantesque, celle qui fait partie de patrimoine mondial de l'Unesco, j'ai nommé la Grande Muraille de Chine !


Mais avant les images, un peu d'histoire... la grande muraille c'est en fait un ensemble de fortifications militaires chinoises construites, détruites, puis construites à nouveau, plusieurs fois et à plusieurs endroits entre le 3e siècle av. JC et le 17e siècle ap. JC pour marquer et défendre la frontière nord de la Chine. Différents tronçons furent d'abord érigés, tronçons qui seront reliés entre eux pour former une immense muraille frontalière constituant une ligne de défense continue contre les fréquents raids menés par les Mongols au nord. Cette réunification des différents tronçons sera ordonnée par l'empereur Qin Shihuang, premier empereur de Chine entre 247 av. JC et 221 av. JC. Atteignant près de 5 000km de long, elle devint alors célèbre sous le nom de la "Grande Muraille aux 10 000 li" (un li = 500 mètres). La plupart des dynasties qui suivirent celle des Qin renforcèrent la Muraille, allant parfois jusqu'à la consolider en érigeant une deuxième Muraille en parallèle sur des centaines de kilomètres, quand d'autres tronçons seront naturellement formés par la nature (une falaise, une montagne, une rivière...).

Elle reste aujourd'hui encore la structure architecturale la plus importante jamais construite par l'homme en longueur, en surface et en masse. En 2009, l'estimation de la taille de la Grande Muraille est reconsidérée, prenant en compte les barrières naturelles notamment. L'Administration d'Etat chargée du patrimoine culturel déclare alors une longueur de 8851,8 km dont 6 259,6 km de murs, 359,7 km de tranchées et 2 232,5 km de barrières naturelles (montagnes et rivières). En moyenne, la muraille mesure entre 6 et 7 mètres de hauteur et 3 à 4 mètres de large. C'est une moyenne. Car là où nous foulerons la muraille, certains pans se sont entièrement écroulés, obligeant le passant à faire quelques détours voire même un tantinet d'escalade pour pouvoir poursuivre son chemin. Là où nous sommes, c'est Gubeikou. Jean-Baptiste et Céline nous ont organisé un super week-end à trois heures de voiture de chez eux pour nous faire découvrir ce joyaux de la Chine. Cette Muraille dont on rêve tous un jour de fouler ne serait-ce qu'un mètre carré ! C'était un de nos rêves en tout cas ! Car quelle histoire cette muraille... Nous marcherons deux heures durant sur la crête de l'Histoire, apercevant au loin la Muraille qui continue son chemin vers l'infini et au-delà comme aurait dit "Buzz l'éclair" dans Toy Story (pardon papy, tu ne peux pas comprendre tu ne l'as pas vu celui-là !).



La Muraille de Gubeikou est comme "laissée dans son jus". Loin de tous les clichés que nous voyons souvent sur la grande muraille qui ressemblerait plutôt à un rempart de château Fort, la Muraille de Gubeikou est à vif pourrait-on dire. On sent presque l'histoire, la vraie, encore palpable sous nos pas. Les tours de guets sont, pour certaines, plutôt mal en point quand d'autres résistent toujours au temps. Mon ptit cul s'amusera d'ailleurs à aller prendre quelques clichés d'en haut. Parfait pour moi, un beau contre-jour de mon photographe préféré !



Après avoir foulé l'Histoire deux heures durant, admiré les kilomètres de Muraille et de forêt nous entourant - car oui, on est en pleine nature ici - nous repartons en direction de la guesthouse car l'eau vient à manquer. Nous ne serons pas courageux pour le lever de soleil le lendemain matin. Il faut dire que nous avons enchaîné les réveils matinaux et les émotions ces derniers temps. Alors on s'octroie un peu de repos !





De retour à Beijing, nous passons dans la rue "Cour des miracles". C'est le petit nom qu'on a trouvé à la street food de Wangfujing ! Ici, on mange de tout et n'importe quoi. Nous dégusterons les scorpions - petit goût de chips, pas mauvais du tout ! -, les garçons Paul et Romain goûteront des jus d'où émane une drôle de fumée.







À voir leur tête lors de la dégustation, c'est vraiment pas fameux ! Dim dim, brochettes de poulpes panés, de viandes, de chips de patates, de pommes au sucre caramélisées, ou encore œufs aux crevettes, tofu fermenté aux odeurs peu ragoûtantes et autres mets culinaires dont on ne pourrait mettre un nom sur une image... il y a de tout ici !


Nous goûterons donc quelques petites choses avant d'aller manger un plat un peu plus conséquent dans un restaurant tout à côté. Après quoi, nous continuons notre chemin avec mon ptit cul n'obligeant pas les cousins à revoir pour la 157e fois la place Tian An Men, la cité Impériale et les Hutong !

Située en plein centre de Beijing, Tian An Men ou la "Place de la Porte De la Paix Céleste" occupe une place importante dans l'histoire de la Chine. De nombreux événements historiques ont eu lieu sur cette place, notamment la proclamation de la République populaire de Chine par Mao Zedong le 1er octobre 1949 ou encore les "manifestations de Tian'anmen" entre avril et juin 1989 lors desquelles des milliers d'étudiants, d'intellectuels et d'ouvriers chinois réclamant des réformes politiques et démocratiques, mais aussi moins de corruption seront violemment réprimés par l'armée chinoise. Cette répression provoqua un grand nombre de victimes civiles et de nombreuses arrestations. Et verra aussi naître la célèbre photo du "tank man", rapidement devenue le symbole d'un combat inégal contre la répression armée.

Pouvant accueillir un million de personnes, nous nous attendions, il faut l'admettre, à une place plus grande ! De cette place chargée d'histoire, nous arrivons devant la porte de la Paix Céleste, une des portes d'entrée de la cité interdite ou cité Impériale.


La construction de cette cité Impériale fut ordonnée par le troisième empereur de la dynastie Ming, Yongle, et réalisée entre 1406 et 1420. Ce palais s'étend sur une superficie incroyable de 72 hectares. Il fait partie des palais les plus anciens et les mieux conservés de Chine. Il sera la résidence de 24 empereurs de deux dynasties différentes (14 de la dynastie Ming et dix de la dynastie Qing) ce qui viendra rompre la tradition selon laquelle une nouvelle dynastie devait s'installer dans un nouveau palais. La cité interdite cessera d'être le centre politique en février 1912 après l'abdication du dernier empereur de Chine et sera inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1987. C'est ainsi que nous nous retrouvons à traverser les dynasties et le temps en passant de porte en porte, découvrant de nouveaux temples, de nouveaux édifices au toitures si caractéristiques de la Chine, arrivant à un jardin où des arbres vieux de centaines d'années trônent. Ils en ont vécu des choses ces arbres se dit-on... Dans chaque palais, nous admirons quelques objets ayant appartenu aux différents empereurs. Mais le plus impressionnant réside dans l'architecture unique de ce lieu à l'étendue incroyable. Il nous faudra deux heures pour traverser la cité et nous retrouver de l'autre côté, facilitant ainsi notre route pour nous rendre vers les Hutong. Mais avant, une bouteille d'eau et vite car nous sommes assoiffés et celle achetée au sein de la cité ne nous a pas vraiment aidé : c'était un glaçon ! Quelle frustration d'ailleurs ! Le temps donc d'une bonne bouteille d'eau, d'un sorbet aux fruits fait maison et hop, nous voici en chemin pour les Hutong.

En chinois, un Hutong est un "ensemble constitue de passages étroits et de ruelles". Ils sont un des symboles de Beijing et ont une histoire de plus de 700 ans. Pour la petite histoire, "utong" est un mot mongol qui signifie "puits". L'eau c'est la vie, on ne le répétera jamais assez ! Les résidences se sont donc construites tout naturellement autour des sources d'eau (les puits), regroupant au fil du temps plusieurs ruelles. C'était la naissance des Hutong. Non loin de la "Tour de la cloche", nous nous perdons ainsi dans un dédale de ruelles où règne une ambiance festive et décontractée. Mais aussi et surtout une ambiance très touristique. Toutes les maisons sont transformées en boutique ou en Restaurant. Heureusement, nous empruntons d'autres ruelles qui nous emmènent très vite loin de tout ce brouhaha pour nous retrouver seuls, dans les ruelles entourés de ces maisons en briques grises.


Nous reprendrons ensuite le chemin de la maison car le temps passe vite et nous avons 1h30 de trajet pour rentrer en métro !

Le lendemain, c'est mission "visa mongol" avec Céline. Une mission que nous remplirons avec un franc succès d'ailleurs. Après une frayeur à la vue d'une file humaine gigantesque (près de 200 personnes) devant une ambassade - ouf c'était l'ambassade des Etats-unis ! - nous arrivons devant l'ambassade Mongole où, à notre plus grande surprise, le dépôt des dossiers se fait sur le trottoir. Oui, oui, sur le trottoir ! Cela n'enlèvera en rien l'empathie du monsieur du guichet qui m'accordera l'obtention de mon visa pour l'après-midi même ! Je dois vous avouer qu'on avait les larmes aux yeux de soulagement lors du verdict, et encore plus à 16h, quand j'ai eu le passeport et le visa en main, j'aurais de nouveau mon ticket pour la Mongolie !

Une fois le visa mongol "réglé", nous filons à l'agence qui s'est occupée de nous réserver notre billet de train. Petite frayeur encore une fois lorsqu'elle m'annonce que nous n'avons pas confirmé la date et que par conséquent on risque de ne plus avoir de places... mais tout est bien qui rentre dans l'ordre ! Cette journée sera parfaite pour moi, et j'en profite pour me faire balader par Céline qui me fait visiter quelques endroits sympas de la capitale, surtout pour les souvenirs que je recherche !

Nous reviendrons faire ces marches le lendemain avec mon ptit cul, en profitant au passage pour rester une heure durant (presque !) à regarder un monsieur dessiner au pinceau.

Nous finirons d'ailleurs cette journée par la découverte du 798 Art District, ancienne zone industrielle désaffectée et réhabilitée en un lieu d'art absolument génial.



























On s'y promène, on s'y sent bien et on en repart à vélo vers la Station de métro la plus proche. Oui, à Beijing, on trouve des vélos un peu partout, pas besoin de bornes pour déposer les vélos fournis par la ville, un simple flash code suffit à déverrouiller l'anti-vol intégré à la roue (paiement facile via l'application révolutionnaire utilisée partout et par tous en Chine : WeChat).

Ce soir, c'est notre dernier soir tous les six. Pour l'occasion, Céline et Jean-Baptiste nous emmènent dans un restaurant où nous pourrons déguster un excellent canard laqué. "Vous ne pouvez pas partir d'ici sans en avoir goûté un", nous disent-ils. Manque de chance, ils n'en ont déjà plus. Il faut dire que nous avons un peu tardé à l'apéro à la maison ! Le repas sera tout de même succulent !

Il est déjà temps de rentrer et de nous dire au revoir. Ce fut bref, cinq jours seulement, mais quel plaisir de se voir si loin de la maison ! Nous avons été reçus comme des rois, avons mangé comme des empereurs (on ne vous a pas parlé du barbecue... un délice. Et ces gâteaux au chocolat, surtout ce deuxième préparé rien que pour nous pour notre trajet en train... aie aie aie, nos papilles s'en souviennent encore !!!). Pour tout cela, on ne vous remerciera jamais assez. MERCI les cousins et à très vite !

Pour l'heure, nous continuons notre route pour la Mongolie, ultime destination avant notre retour en France. Quoi, déjà ????!



PRATIQUE


Côté pratique

Cité interdite : tarif étudiant : 20 yuans par personne . Attention, l'entrée ferme à 16h

Marcher sur la Muraille à Gubeikou : 25 yuans par personne


Côté transport

Chengdu - Beijing : train. Temps de trajet : 26h. Tarif : 30 euros

Xi'An - Beijing : train. Temps de trajet : 12h. Tarif : 19 euros

Le métro : entre 3 et 8/9 yuans, selon la distance parcourue


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