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Ça fourmille, ça klaxonne, c'est plein de poussière... mais aussi de drapeaux de prières et de t

  • Ronan
  • 16 mars 2017
  • 10 min de lecture


Après un départ chaotique d'Hanoï, nous sommes heureux d'arriver à Kathmandu vers 14h. Nous nous faisons accoster par un monsieur charmant qui nous propose des prix vraiment honnêtes côté hébergement et transport. On le suit avec plaisir en direction du Holy Lodge, situé dans LE quartier touristique de Kathmandu : Thamel.

L'accueil à la guesthouse y est génial, on s'y sent comme à la maison avec plein de sourires bienveillants autour de nous. Ça fait du bien ! Ils ont une manière si chaleureuse et tellement respectueuse de dire bonjour ici avec le fameux "Namaste", mains jointes devant la poitrine ou le visage.

À peine installés, nous décidons d'aller déguster nos premiers "MoMo" - Morgan, on a tellement pensé à toi pendant ce séjour, rends-toi compte, une spécialité avoir ton surnom c'est la classe internationale ! -, les MoMo nous disions, spécialité du Népal, qui sont en fait des ravioles absolument divines. On se régale ! Et on est sous le charme de l'ambiance qui règne ici, même si c'est un peu bruyant il faut l'admettre... disons qu'ils ont le klaxon facile quoi. Nous sommes aussi très surpris de tomber sur de nombreuses boulangeries pendant notre première promenade dans les rues de Thamel. Et de bonnes boulangeries en plus (bon, pas les mêmes que les nôtres, mais après plus de neuf mois de cavale, ça fait le boulot !).

Nous resterons quelques jours à Kathmandu car nous avons pas mal de choses à visiter d'une part. Et parce que nous devons faire notre visa Indien ici. En sachant que nous partons ensuite une quinzaine de jours en montagne, mieux vaut anticiper. Nous commençons donc par nous renseigner sur le visa et découvrons avec émerveillement qu'il est également possible de faire faire notre visa chinois ici. À la bonne heure ! On se dit que c'est trop beau pour être vrai, surtout pour le visa chinois, d'autant que d'habitude ils ont besoin d'une paperasse administrative énorme. Là, c'est passeport uniquement et seulement 85 dollars. Rien de plus... mouais, on verra bien. On se dit que sur un malentendu ça peut marcher !

Après avoir fait un bon "benchmark" de toutes les agences, nous finirons par retourner voir la première agence que nous avons rencontrée. C'est souvent comme ça d'ailleurs. On devrait suivre notre instinct parfois, ça nous ferait gagner un temps fou !

Une fois la paperasse établie, nous donnons donc rendez-vous à nos compères de l'agence - située à deux pas de l'ambassade indienne et à deux kilomètres du centre de Thamel - dans une vingtaine de jours.



Il est temps de partir un peu à la découverte de Kathmandu. Parce que Thamel, c'est sympa, mais pour le côté typique on repassera ! Et puis, mon petit cul en a marre de se faire appeler "Hash Hash" tous les deux mètres. Il faut croire qu'il a une tête à fumer de la Marie Jeanne ! Quand même, les gars n'hésitent pas à traverser la rue en lui tendant la main et en lui proposant de fumer. Ils sont tombés sur de mauvais clients, dommage pour eux, on ne fume pas ce qui les étonne toujours. Enfin bref.

Nous nous excentrons donc pour aller visiter le Monkey Temple. Plus nous nous éloignons de Thamel, plus les routes sont bordéliques. La poussière en revanche est toujours très présente pour notre plus grand bonheur.

Nous passons à côté d'un fleuve absolument infâme où stagne une odeur nauséabonde. Les déchets se plaisent bien aussi... Un vrai fléau ces déchets qui s'entassent dans le lit des rivières, dans les pseudo caniveaux... Partout!



























Après une heure de marche, nous arrivons au pied du Monkey Temple qui porte très bien son nom : il est peuplé d'un nombre incalculable de macaques. Après avoir gravi quelques marches, la vue depuis le temple vaut vraiment le détour, sans parler de l'édifice et de l'atmosphère très particulière qui y règne. On y retrouve un peu une ambiance similaire à celle des temples de Birmanie. Même si les rituels sont différents, cette ambiance et cette ferveur y ressemblent vraiment ! Les Népalais sont très croyants c'est indéniable. Dans ce temple construit en cercle, chacun fait le tour de l'édifice en faisant tourner les fameux moulins à prière dans le sens des aiguilles d'une montre (sinon ça porte malheur), disposés tout autour de la pagode centrale. La musique du "Ohm" tourne en boucle, délivrant toujours plus de spiritualité au lieu. Sans oublier les encens qui brûlent de toutes parts, posés ça et là en guise d'offrandes. Une ambiance reposante dans une ville comme Kathmandu qui ne s'arrête jamais.





Nous visiterons également le Dukbar square où nous frauderons quelque peu au niveau de l'entrée. Non mais vraiment là, c'était honteux de faire payer pour ça ! C'est un peu comme si on faisait payer l'entrée dans un quartier de Paris ou que sais-je. Quelle idée saugrenue ! D'autant que les locaux entrent et sortent sans payer, on n'a pas compris pourquoi c'était 1000 roupies pour les touristes (soit l'équivalent de 9 euros, ce qui est énorme pour le pays !). Et puis, soit on est passé à côté de quelque chose, soit on a pas compris ce qu'il fallait voir. A part quelques temples et une compétition de karaté local absolument ridicule, on a pas vu grand intérêt... Peut-être fallait-il venir avec un guide. Mais franchement, pour voir ce que nous avons vu, nous sommes bien contents d'avoir fait les sourds à l'entrée... Il faut toutefois souligner le fait que nous y observons beaucoup de choses typiques du pays, deux notamment qui sont caractéristiques :

Premièrement, le topi, chapeau typique porté par la majorité des hommes. Chapeau qui ne va qu'à eux, n'en déplaisent aux quelques touristes qui tentent de leur ressembler, en vain.


Deuxièmement : le "dodelinement" de la tête. Dodeliner. C'est un mot que nous avons longtemps chercher pour décrire leur hochement de tête mais celui-ci correspond plutôt bien. Il veut tout et rien dire : "oui, mouais, non, ok, peut-être, je ne sais pas, bonjour sont les principales significations. Tout dépend du contexte quoi ! Un toc qu'il est très très facile d'adopter au passage...


La troisième visite en revanche nous plongera vraiment dans la culture hindoue. Bienvenue à Pashupatinath, bienvenue dans le sanctuaire dédié aux défunts, LE site népalais de crémation hindouiste. Lorsque nous entrons, nous sommes tout de suite confrontés à l'interdiction d'entrer dans un temple, uniquement réservé aux hindous. Nous pouvons tout de même prendre de la hauteur pour voir ce qui se passe à l'intérieur mais ne comprenons pas grand chose finalement. Un peu plus loin, une femme entame un rituel avec de l'encens et beaucoup de feu, à son côté une chèvre haute comme un poney... Qu'est-ce que c'est que cette race ?! Du jamais vu !



Bon, c'est bien joli tout ça se dit-on mais c'est petit. Et puis, on nous avait dit pouvoir voir quelques cérémonies mortuaires, rien de tout cela n'est à notre portée. Ça, c'est ce que nous pensions jusqu'à ce que nous croisions la route d'un guide accompagnant un groupe de Suisses, qui nous indiquera gentiment le chemin pour continuer notre visite. Ouf, nous voici rassurés... et bouches bées devant le spectacle qui se déroule sous nos yeux. À peine arrivés dans le cœur de Pashupatinath, nous sommes tout de suite baignés dans l'ambiance : perchés au-dessus des bûchers - où quelques défunts rejoignent déjà le monde des poussières - nous assistons à l'arrivée d'un mort, porté par quatre hommes, eux-mêmes entourés par une vingtaine d'autres.



Précédant le cortège, un homme tout de blanc vêtu porte une urne pleine d'eau dans la main et chante quelques paroles reprises par le groupe qui le suit. Les femmes suivent le cortège un peu plus loin. Le défunt, quant à lui, est enveloppé de plusieurs draps, au dessus desquels ont été posées de manière plus ou moins jolie des fleurs oranges, ressemblant fortement à des chrysanthèmes. Le premier défunt que nous verrons arriver sur son brancard fait de bambou aura le visage découvert et sera même maquillé. Une jolie manière de partir de l'autre côté. S'ensuit ensuite tout un rituel : avant de poser le corps, les porteurs font tourner le défunt trois fois autour du bûcher, puis le posent. Ensuite, chacun vient dire au revoir une dernière fois au défunt, la plupart du temps en embrassant ses pieds, puis le corps est recouvert de paille avant d'être englouti par les flammes. À savoir que, après quatre heures, alors que le corps est entièrement consumé, le monsieur qui s'occupe du bûcher jette toutes les bûches restantes à l'eau, puis amorce une dernière cérémonie en plaçant quelques tas de riz et en faisant des incantations.



Ce "spectacle", nous le verrons à plusieurs reprises dans ce sanctuaire de la mort, véritable crématorium à l'air libre. Alors que nous observions la scène d'en haut, un pseudo guide est venu nous sortir de notre perplexité pour nous emmener plus bas, au niveau des bûchers. Nous passons ainsi entre les familles et les défunts, situation très indélicate dans laquelle nous nous retrouvons et d'où nous tentons de nous extirper tant bien que mal. Nous filons ensuite de l'autre côté du pont, d'où nous pouvons voir la première partie de la cérémonie : là où l'on lave tous les pêchers grâce à l'eau sacrée qui coule en contrebas (quand on voit ce qu'ils mettent dans

l'eau, on se dit comment celle-cipeut être sacrée : excréments de vache, bois brûlé, argent et déchets en tous genres). Mais retournons à notre cérémonie : le corps est en fait allongé près de l'eau, recouvert d'un habit blanc. L'équivalent d'un prêtre lave le corps en lui versant de l'eau dessus. Puis, c'est au tour de la famille de venir prêter main forte en versant de l'eau sacrée dans la bouche du défunt. Épreuve redoutable pour les proches que nous observons avec à la fois beaucoup de gêne et de perplexité. Gêne parce que c'est un moment tellement privé dans nos coutumes occidentales que nous trouvons bizarre le fait de pouvoir assister à cela, voire même un peu déplacé ; perplexité car c'est une coutume tout à fait nouvelle pour nous et, il faut l'admettre, nous ne pensions pas assister à ce type de cérémonie un jour.

Nous resterons quatre bonnes heures sur le site à observer des coutumes nouvelles puis à errer ensuite plus haut, marchant à travers les temples et les centaines de macaques qui ont élu domicile là-bas. Nous reprendrons ensuite le chemin de la guesthouse en passant par différents quartiers de Kathmandu.

Là vous vous dites : mais qu'est ce qu'ils ont été faire là-bas ?! C'était à dire vrai une expérience incroyable, une immersion totale dans une culture que nous ne connaissions pas du tout et la découverte d'un rituel qui nous était totalement inconnu. Nous en avons appris bien plus sur la culture hindouiste en quatre heures passées ici, qu'en quelques jours passés à Kathmandu. Voilà qu'on est allé faire là-bas... s'enrichir.

Le lendemain, nous décidons de terminer nos préparatifs pour les Annapurnas. Ah oui, on ne vous a pas dit mais on s'est renseigné pour le trek et on avait eu quelques retours de copains et de la famille l'ayant déjà fait nous disant que le guide n'était vraiment pas obligatoire. C'était même mieux sans. Du coup, on a suivi leurs conseils - même si cela ne nous a pas empêché d'aller voir quelques agences pour constater par nous mêmes !

Nava, notre ami de l'auberge s'étant gentiment occupe de notre permis, il ne nous manque plus qu'à faire le TIMS, indispensable pour faire le trek. Nous voici donc, arpentant les rues de Kathmandu, traversant un marché local très très local, à l'architecture pittoresque pourrait-on dire, car c'est exactement ce qui la définit !

Par chance, nous arrivons 30 minutes avant la fermeture du guichet. Le temps de remplir un peu de paperasse, puis d'acheter quelques indispensables à la randonnée (c'est le paradis du trekkeur ici) et nous voici fin prêts. Demain, nous partons pour Pokhara.



PRATIQUE

Côté hébergement

On ne saurait que trop vous conseiller l'hôtel Holy Lodge. L'accueil y est chaleureux, les managers sont de bon conseils et ne vous forceront pas la main si vous ne passez pas par eux pour faire un trekking. Nava, notre chouchou, partagera ses petits secrets avec nous concernant les Annapurnas (il a été guide pendant 20 ans, il sait de quoi il parle). Il nous aiderait même pour faire notre permis, indispensable si vous faites les Annapurnas. Tarif : 8€ pour une chambre double. Petit déjeuner non inclus mais possibilité de manger sur place


Côté restaurant

Pumpernickel : le pain et les croissants au chocolat y sont bons ! Bonne alternative pour un bon petit déjeuner

Resto des MoMo : Silauta restaurant, très bon rapport qualité/prix.

Au pied de OK2R : d'excellents falafels à prix imbattables. On ne vous y chargera pas les 10% de service et 13% de TVA non plus ce qui, sur la note finale, n'est pas négligeable.

OK2R : un des meilleurs fondants au chocolat qu'on ait mangé.

Épicerie fine : si vous êtes en manque de saucisson ou de bon fromage français, l'adresse est toute trouvée ! Cette épicerie se trouve dans la rue en face de OK2R

French Bakery : les petits déjeuners ou déjeuners y sont très copieux et très bons. Essayez donc le croquemade ! Le pain vaut bien le coup de s'y déplacer au moins une fois.


Côté transport

Aéroport Kathmandu - Quartier Thamel : 300RS

Kathmandu - Pokhara : tarif : 1000RS (ou 600RS si vous vous rendez directement sur place, sans passer par l'hôtel !). Temps de trajet : 7h. Départ depuis le "terminal" (comprendre la rue) de Kantipath.

Pokhara - Besi Sahar : tarif entre 400 et 500RS. Temps de trajet : 4h30. Départ tous les matins à 7h

Besi Sahar - Bhulbule : en bus local, le tarif est de 200RS. En Jeep, compter dix fois plus cher, sauf si vous êtes nombreux à partager la jeep. Pour trouver les chauffeurs, aucun soucis, ce sont eux qui vous trouvent à la sortie du bus !


Côté pratique

Trekking

Si vous souhaitez faire un trek tout seul, c'est bien entendu possible ! Toutes les agences crieront au loup en vous disant que c'est trop dangereux. Sauf qu'on est pas tout seul à faire des randonnées, qu'il y a donc d'autres guides qui peuvent éventuellement nous aiguiller, qu'il y a des villages sur le chemin et que, si vraiment on a besoin d'aide, on devrait trouver de l'aide...

Que vous passiez par une agence ou non, vous devrez payer deux choses :

  • Le TIMS : 2000 roupies par personne. Sans agence, vous devez impérativement allez au "Tourism Board" situé à 2km à pied du centre de Thamel. Attention, cela ferme à 17h. Simple. Il suffit de vous munir de deux photos d'identité et de connaître un peu votre itinéraire qui vous sera demandé. Cela prend 30 minutes grand maximum pour obtenir votre sésame.

  • Le permis : 2000 roupies par personne. Demandez à votre hôtel de vous aider à ce sujet. Nava, un des managers de l'hôtel Holy Lodge nous a gentiment rendu service en les faisant pour nous. Cela a pris une demie journée.


Visa

Si vous continuez votre voyage en Asie ensuite, il est facile de faire faire son visa indien ou chinois par exemple. Certaines agences sont spécialisées dedans. Vous leur donnez votre passeport ainsi que les documents nécessaires.

Nous sommes passés par l'agence Quick service située à l'entrée de l'ambassade indienne.

Visa chinois : 85 dollars par personne au lieu de 120 en France...

Visa indien : 76 dollars par personne (sans passer par l'agence, mais en allant directement à l'ambassade ce qui nécessite trois rendez-vous en une semaine - prévoir donc de rester à Kathmandu - le Visa coûte 40 dollars). Lorsque vous partez randonner durant un certain temps, l'alternative de l'agence est parfaite mais un peu plus onéreuse.


Côté visite

Pashupatinath : 1000 roupies par personne (super cher). Temps de visite : prévoir minimum 2h si vous souhaitez vous imprégner du lieu et de l'ambiance qui règne ici. Le site se trouve à 5km à pied du centre de Thamel.

Monkey temple : 200 roupies par personne

Dukbar Square : 1000 roupies par personne (mais ne les vaut vraiment pas !)


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