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  • Ronan

Annapurnas circuit en détail n°3 : de Ghasa à Pokhara

Jour 11 : le 1/04/17


Étape : Ghasa - Shikha (en passant par Tatopani)

Temps de parcours : 7h

Distance parcourue : 23km


Départ 9h. On est large ! Enfin, c'est ce que nous pensons en commençant la journée. Après avoir passé le "check post" avec succès, nous continuons notre chemin sur le Trail qui est semé d'embûches sur les débuts. Ou en tout cas, semé de nombreux rochers qu'il nous faut escalader. Nous passons ensuite un pont de singe et ça y est, le voyage dans le temps a commencé !

Après avoir transpiré un bon coup dans la montée (dis donc, c'est pas supposé être en descente uniquement jusqu'à Tatopani ?!), nous passons de village en village, mais des villages bien particuliers où le temps semble s'être arrêté il y a des décennies. Nous avons même presque l'impression de grimper jusqu'à un ancien site inca, c'est dire ! On sait, on sait, les incas c'est pas dans le coin. Bah oui, mais il faut dire que les nombreuses pierres rangées autour de nous nous induisent en erreur. Bien que les alignements ne soient pas aussi bons que chez nos amis péruviens. Bref. Ils vivent ici à l'ancienne, en totale autarcie, avec leurs bêtes et leurs petits potagers, dans leurs maisons faites de pierre et de paille. Mais qui a dit que ce tronçon était inutile à voir ?!! Bien au contraire...



Nous passons ensuite près du village de Dana où, bien sur, la chanson de Manau est chantée, nous nous trompons ensuite de chemin. Mais en vrai, c'est parce qu'on aime tant escalader les murets et couper à travers champs...

Le temps après pour des enfants de nous demander des bonbons et de l'argent (à savoir qu'il est stipulé dans tous les menus des guesthouse de ne surtout rien donner aux enfants... bon en même temps on a pas de bonbons avec nous, ça pèse un peu, quant à l'argent, ça c'est hors de question. On regrette quand même de ne pas avoir emmené quelques stylos ou cahiers à distribuer... un truc utile quoi !).



Ces mêmes enfants (pas ceux de la photo, mignon comme tout) iront d'ailleurs balancer à leurs mamans que nous n'avons rien donné, du coup, on recevra un regard tellement accusateur et méchant... la violence non verbale, parfois, ça fait vraiment peur ! Plus loin pendant le trek, deux jeunes âgés de 4 et 9 ans environ tentent de faire les poches de mon ptit cul, lui arrachant au passage quelques bracelets... Même à Madagascar, dans les coins les plus perdus et très pauvres, même là-bas, les enfants n'ont pas essayé de nous voler. Cela nous laisse sans voix, ne sachant pas vraiment quoi faire ou penser.


Nous continuons notre chemin vers Tatopani que nous finissons par atteindre après 4h45 de marche. Il était temps car l'orage monte derrière nous. Le temps d'avaler notre déjeuner rapidement et de nous trouver un abri (on squattera dans une arrière boutique) et la pluie tombe drue. Une heure d'attente pendant laquelle on se demande si on va être obligé de rester là ou non. Car, avec tout cela, il nous reste 2h30 de grimpette jusqu'à Shikha. Ce serait chouette que cela se calme du coup histoire de nous permettre de moins marcher le lendemain... le miracle se produit sur le coup des 15h, nous permettant de reprendre notre chemin, de repasser un autre "check post" (où un malpoli a encore failli doubler Roro mais là, pas de bol pour le gars, c'était pas le jour d'énerver mon ptit cul !) et d'enchaîner sur la route pendant un cours instant. Heureusement que ce n'est pas long car les mecs roulent comme des fous sans oublier les flaques d'eau. A croire qu'ils ont envie que nous repartions trempés jusqu'aux os !


Nous alternons ensuite Trail et route jusqu'au joli village de Guthre situé bien haut déjà (400m de dénivelé plus haut quand même). Pour y accéder : des marches, des marches et encore des marches... les fessiers commencent à chauffer et c'est tant mieux. La montée a cela de bon qu'elle nous repose un peu les pieds finalement. Arrivés en haut, un gamin s'avance vers nous pour nous proposer de la Marijuana. "Mais t'as quel âge", lui dit-on. "Vingt ans", nous répond-il. Alors, ils ont beau faire jeune... faut pas trop se foutre de nous quand même mon grand. Douze ans, c'est l'âge maximum qu'il avait. Lorsque le papa arrive, même discours que le jeune à propos de la marijuana et du fait que là où nous allons, c'est beaucoup trop loin. C'est bien, il y a une vraie homogénéité dans les discours au moins.

D'ici, les paysages sont magnifiques. Nous continuons de grimper les marches vaille que vaille et ne tardons pas à atteindre le village de Ghara où nous avons la merveilleuse surprise de marcher entre des champs en terrasse allant du vert au doré. Eh bien, on ne s'attendait pas du tout à voir de tels paysages ici. Cela nous rappelle le Vietnam tant il y en a. Et ce petit rayon de soleil qui vient caresser les plantations. Un vrai bonheur pour le yeux ! Le tout accompagné de quelques jolies maisonnées en bois, paille ou pierre, au choix. On aime et on se régale !

Notre route s'arrêtera 1km avant la fin où nous finirons notre trajet à bord de la remorque d'un tracteur. La raison ? Un papa et ses deux fils viennent de nous dépasser à bord de leur véhicule. 500m plus loin, alors que entamons notre ultime montée, ils nous font des signes et nous demandent de l'aide. Le plus jeune fils s'est arraché l'ongle et une bonne partie du doigt en fait, en le coinçant quelque part sur le tracteur sans doute. Aïe, c'est pas beau à voir ! Heureusement, nous avons la trousse à pharmacie avec nous histoire de nettoyer un peu tout ça ! Du coup pour nous remercier, le papa nous a invité dans son tracteur pour nous éviter de marcher plus. "Vous venez de Ghasa, à pied ?? Mais c'est hyper loin !".

Baaah, c'est vrai que ça fait une trotte... alors on vous le dit, on a accepté l'offre avec plaisir !

Nous arrivons dans une guesthouse où les gens sont adorables, les lits sont propres (on a une vraie couette !!!) et l'eau de la douche est chaude ! Quel plaisir ! On a même le luxe d'avoir notre propre salle de bain ! Excellent diner dont nous avions fort besoin, agrémenté de trois ou quatre orages qui nous tournent autour - nous privant d'électricité pendant toute la soirée au passage, mais nous offrant un spectacle pyrotechnique grandiose que mon petit cul se fait une joie d'essayer de photographier malgré l'emplacement. Le dodo sera le bienvenue, c'est certain, et fort salvateur après une aussi belle journée !



Jour 12 : le 2/04/17


Étape : Shikha - Tadapani (en passant par Ghorepani)

Distance parcourue : 15km

Temps de parcours : 7h



Aujourd'hui, nouvelle technique de semelle pour mon ptit cul : chaussettes + semelles de rechange de moi-même, ça marche du tonnerre ! Enfin c'est toujours mieux que ses bouts d'os de chèvre quoi...

Contre toute attente, le soleil brille ce matin. Quel plaisir ! Nous prenons notre temps pendant le petit déjeuner que nous dégustons au soleil. Moment de pur bonheur. La vue est tout simplement magnifique. On est bien. D'ailleurs, on resterait bien une journée de plus ici... Mais bon, on ne cède pas à la tentation et on continue !

9h15, tout le monde est déjà parti depuis bien longtemps. Nous entamons notre journée de randonnée. Elle sera longue et riche en dénivelé, on le sait. Heureusement, le chemin jusqu'à Ghorepani est incroyable. Cela aide fortement à faire passer les presque 1000m de dénivelé que nous sommes en train de grimper. Nous sommes au pays enchanté avec ces arbres aux fleurs roses absolument magnifiques et ces petits villages typiques que nous traversons.


Comme si ce n'était pas assez difficile comme cela, Roro se lance des challenges. Ou sont-ce les mules qui lui ont lancé un challenge ? L'histoire ne le dit pas, mais en tout cas, il a tenu bon devant les quadrupèdes, face à la montagne, et est arrivé premier au sommet, fier comme un paon ! N'empêche que ça avance vite des mules ! Perso, j'étais à quelques encablures derrière, mais pas si loin que ça... Assez près en tout cas pour me prendre quelques vents (pets) de méthane en pleine figure. Et quand on tente de gonfler ses poumons à bloc parce que c'est la fin de la montée et qu'on commence à être essoufflé, c'est pas le meilleur moyen pour avancer !

Arrivés à Ghorepani après trois bonnes heures de grimpette, on profite du panorama sur la chaîne des Annapurnas pour casser la croûte (manger un oeuf et un Pancake, régime sec mais en randonnée on a jamais vraiment faim). On se tâtait à aller voir le panorama depuis Poon Hill situé quelques 300m plus haut (surtout mon ptit cul, perso j'avais déjà repéré un petit coin d'ombre pour ma sieste), mais les nuages ont décidé pour nous ! L'orage monte au loin. Nous profitons des derniers rayons de soleil et filons vers le sud en direction de Tadapani. Malheureusement pour nos cuisses, nous enchaînons directement avec une montée faite de marches, beaucoup de marches. Mais ce n'est pas grave, le panorama depuis le Deurali Pass en vaut la chandelle malgré le voile de nuage. Ils pourraient dire dans les bouquins que la vue d'ici vaut celle du Poon Hill, cela éviterait quelques montées douloureuses (et limiterait quelques dépenses inutiles : l'un (Poon Hill) est payant, l'autre est gratuit. Bref.

Après cela, le chemin est semé d'embûches... de nombreux arbres sont couchés au sol, arrachés par un vent qui a dû soufflé très fort dans les derniers jours, les chutes sont récentes. Nous sommes littéralement sciés (sans mauvais jeu de mots) par la violence de la tempête tant les arbres à terre sont imposants !

Plus bas, nous tombons sous le charme d'un endroit magique où Roro devient philosophe à la vue de ces centaines de petites pierres posées les unes sur les autres : "Tu vois, cet endroit c'est une illustration parfaite : si chacun fait un peu, cela peut former quelque chose de superbe !".

Le chemin quant à lui est fait de côtes, puis de pentes, puis de côtes, puis de pentes. Puis d'une grosse pente qui

n'annonce rien de bon ! Pouah, le final pour arriver à Tadapani va nous exploser en vol. 6h après notre départ, nous terminons en apothéose sur une montée de 200m de dénivelé qui va nous faire mal au moral et nous fera arriver en sueur dans un endroit humide comme jamais où il fait froid! Mais comme le dit si bien mon ptit cul : "courage, ce sera ça de moins à faire demain !". C'est bête, mais ça aide beaucoup à avancer ! Notons au passage que les paysages sont toujours aussi beaux et que la forêt de Ghorepani (c'est le petit nom qu'on lui a donné) est une merveille.

Un repas pas assez copieux plus tard, il est 20h37, nous allons retrouver Morphée. Demain sera un autre jour. 23km nous attendent. Allez, bonne nuit !



Jour 13 : le 3/04/2017


Étape : Tadapani - Dhampus

Distance parcourue : 23km

Temps de parcours : 7h30




Réveil musical ce matin, pas avec de la bonne musique malheureusement. On ne peut pas tout avoir ! En discutant avec deux personnes différentes, nous avons deux sons de cloches bien distincts concernant notre parcours du jour : un guide nous dit que ce sera une très longue journée mais que se rendre à est faisable en 8h minimum ; l'hôte nous dit que c'est impossible, que nous devons nous arrêter avant. Bon, tant qu'à faire, on va plutôt se baser sur le discours du guide, bien plus encourageant...

Deux heures de randonnée au cœur de la forêt nous suffisent pour atteindre la jolie ville de Gandrukh,

construite toute en pierre avec de mignonnes rues pavées. Si nous avions eu plus de temps, nous aurions poussé jusqu'ici hier soir, ç'eut été bien plus agréable, se dit-on tous les deux.

En chemin, nous rencontrons un Québécois que nous avions croisé sur le chemin entre Tal et Chame. Il commençait déjà à avoir des maux de tête à 2900m d'altitude et nous avait alors demandé si nous ressentions la même chose. Le rencontrer ici était tout à fait inattendu. Il nous raconte que le soir où nous l'avons croisé, il est allé à l'hôpital (problème aux poumons) et a dû arrêter son trek pour un certain temps avant de le reprendre de l'autre côté, sans passer parle Thorong La Pass. Comme quoi, il faut savoir écouter son corps !

Plus loin, c'est avec un Népalais et son fils que nous discutons un long moment de tout et de rien. C'est agréable de faire de belles rencontres au détour d'un chemin. Rencontres éphémères certes, mais très sympas !

En parlant de rencontres, nous sommes surpris de voir des singes ici ! On apprend d'ailleurs que cette région est un bel endroit pour apercevoir léopards des neiges et ours (un ours a attaqué un humain ici l'an passé... mais c'était en octobre, rassurez-vous ! A cette époque, vous ne risquez rien, nous dit-on...). Intéressant...

Nous continuons ensuite à plus vive allure, pas à cause des ours mais car il nous reste un long chemin à parcourir et les nuages commencent déjà à monter au loin. Alors que nous traversons le beau village de Gandrukh, nous entamons déjà une longue, très très longue descente vers le bas de la vallée. Les genoux et les mollets en prennent pour leur grade !

Qui dit descente en bas de la vallée, dit remontée.

Eh oui, on ne nous arrête plus ! Nous gravissons désormais de nombreuses marches pour atteindre le petit village en pierres (encore) de Landruk où nous faisons une pause de cinq minutes, pause qui sera écourtée par les premières grosses gouttes qui commencent à tomber. Vite vite vite, on met nos sacs au dos et on part en quatrième vitesse vers le prochain village, Tolka, que nous atteignons bien plus vite que prévu, obligés de courir et de s'abriter de temps en temps à cause des averses. Nous coupons même à travers la colline, nous faisant passer par un chemin abrupte. Ce qui est totalement bête quand on voit que la route était plus directe. Mais on ne l'a vu que trop tard ce détail. Bah, une côte de plus ou de moins... Nous nous réfugions dans la première guesthouse de Tolka, et à temps ! L'orage est juste au dessus de nos têtes et se déchaînera 30 seconde après notre arrivée, une bonne heure et demie durant. C'est l'heure du déjeuner, ça tombe bien !


Vers 15h, la pluie tombe encore mais beaucoup moins qu'avant. Nous décidons donc de profiter de cette accalmie pour avancer un peu vers notre destination, située à 10km de là. Nous commençons notre promenade de santé par un chemin en forêt, puis continuons sur la route où nous retirons nos couches supplémentaires car, miracle, après la pluie vient le beau temps ! Et vu ce qui nous attendait juste après, on a bien fait de se dévêtir un peu. Un petit chemin partant sur la gauche nous indique la route à prendre. Pas de bol, ça monte à pic ! Et c'est parti pour 300m de dénivelé... en chanson. Aaaaaaaah comme nous aimons cette nature qui s'éveille après la pluie : plac plic ploc... ça c'est le doux bruit des arbres qui s'égouttent (oui, ça fait le même bruit que dans la chanson de Bambi), les oiseaux se réveillent et reprennent leurs chants où ils s'étaient arrêtés avant la tempête, quant aux odeurs... herbe, feuilles, fleurs, mousse, tout est démultiplié ! C'est magique et cela nous fait presque oublier qu'on est en train de grimper. Presque...

Arrivés en haut, le chemin sera beaucoup plus simple, voire même rapide. En quelques minutes nous arrivons à Pothala, village très mignon au passage, puis nous continuons notre route jusqu'à Dhampus. Sur le chemin, nous apercevons des oiseaux bizarres : mélange entre un faisan, une poule et on en sait trop quoi. Ses couleurs sont sublimes : rouge vif, bleu, noir... Décidément, il y a une faune incroyable de ce côté de la montagne !

En arrivant à Dhampus, il commence à être tard mais nous avons la joie de découvrir un spectacle grandiose : le mont Machhapuchhre qui culmine à 6997m (il aurait pu faire un effort pour atteindre les 7000...) a la tête hors des nuages.


On se rend compte de la grandeur des montagnes qui nous entourent, le spectacle est incroyable. Nous tardons un peu devant un aussi joli panorama, puis nous filons choisir notre guesthouse pour la nuit. Etrange sensation dans ce village. Nous avons comme l'impression d'être les deux seuls touristes du coin, voire même de faire partie des quelques rares espèces humaines à errer ici. Très bizarre. Malgré cela, nous atterrissons dans un endroit parfait où l'hôte (Raatz, c'est son p'tit surnom car son nom comprenait beaucoup trop de sonorités imprononçables) est adorable et surtout, c'est un véritable cordon bleu !


On se régale d'une pizza faite maison (oui, on sait, ce n'est pas le plat le plus typique, mais le Dal Bhat - fait à base de riz, de soupe de lentilles et d'autres mets qui changent selon les cuisiniers - ne nous faisait pas envie ce soir). On se régale un peu moins avec le pudding chocolat et fruit. Oui, on joue avec le feu, un plat anglais en guise de dessert en même temps, il fallait se douter que le résultat ne serait pas dingue... Petit orage éclair et au dodo pour faire de beaux rêves ! Demain, c'est notre dernière grande journée de marche. Déjà ?!



Jour 14 : le 4 avril 2017


Étape : Dhampus - Sarangkot

Distance parcourue : 15km

Temps de parcours : 4h


Réveil fort matinal pour mon ptit cul qui chausse ses tongs à une vitesse folle pour l'heure : il est 5h15 ! Le voici parti dehors pour aller chasser les images et nous ramener de belles photos du lever de soleil sur les monts Annapurnas II, Machhapuchhre et d'autres tout aussi haut. On aperçoit Annapurnas South au fond. Il a l'air plus petit comme ça, mais en fait il est plus grand que ses petits copains qui paraissent déjà immenses !

Après cette séance photo quelque peu gâchée par un groupe de "reporters photographes en carton" comme dit mon ptit cul - "tu te rends compte, ils ont garé leur bus pile devant la flaque d'eau où il y avait un reflet de fou ! Les trouducs" -, nous lézardons jusqu'à 7h15, préparons nos sacs (encore et toujours le même rituel du matin) et allons déguster l'un des meilleurs petits déjeuners que nous aurons eu durant le trek. Mmmmmhh ce Pancake à la banane, exquis ! L'assiette de pommes de terre de roro lui restera un peu en travers (il faut dire qu'il y en avait pour tout un régiment !), mais au moins, on mangera à notre faim !

Le temps de tourner un peu dans le village afin de trouver notre chemin (les indications ont définitivement disparu de la circulation, maintenant, c'est chacun pour soi et Maps.me pour tous !) et nous voilà partis pour une longue descente de marches. Parfait pour les genoux de bon matin. Nous passons à travers de nombreux villages où nous pouvons observer la vie à la campagne comme on l'imagine : les enfants sont en costume et filent en direction de l'école, les mamans s'affairent autour des lessives ou du tri des graines, les papas coupent du bois ou hissent des charges colossales jusqu'au village suivant à l'aide de leur cou et d'une bande passée sur leur front, toujours.


Le chemin jusqu'à la petite ville de Naudanda sera vraiment mignon. Là-bas, nous passerons par un chemin de traverse déconseillé par les habitants à tort, c'était très typique et cela nous a évité l'ennui de la route en terre que nous empruntons ensuite jusqu'à Sarangkot pendant près de deux heures. Deux longues heures que nous pourrions résumer par "Sweet, Sweet, Money, Money, Money". Voilà, ce sont nos nouveaux prénoms. On en a vu et entendu tout au long du circuit, certes, mais pas à ce point-là ! Quelques groupes de jeunes nous demandent même si on sait lire l'anglais pour nous demander une dizaine d'euros en faveur de leur club de foot. 10 euros, ici, c'est juste énorme ! Une mendicité cachée, encouragée par les professeurs (on imagine, car qui d'autre pour rédiger un texte dans un anglais presque parfait ?!). Du coup, on est navré de vous l'annoncer comme ça mais on était pas d'accord du tout et cet acharnement de Sweet, Money, Sweet finira par nous rendre "tendus tendus".

Bref. Après 4h de marche, nous arrivons enfin à Sarangkot, apercevant de nombreux parapentes passant au-dessus de nos têtes. La vue doit être sympa, il est vrai !

Nous nous arrêtons dans un petit coin de paradis où la nuit est excessivement chère, mais où nous profitons de la vue magnifique et du soleil pour nous reposer un peu et reprendre des forces. Le pied ! On l'a fait ! Il est 13h et nous sommes à Sarangkot. Moment de joie et de bonheur intense comme vous pouvez l'imaginer...

Négociation impossible pour baisser le prix des chambres, tant pis pour eux, on comptait consommer beaucoup côté restauration (non on a pas faim du tout !). On finira dans un hôtel très bien où on a eau chaude et wifi pour plus de deux fois moins cher, l'est pas belle la vie ! Un gros orage et un bon diner plus tard, nous attendons le lever de soleil de demain avec beaucoup d'impatience. C'est la dernière fois que nous voyons ces géants, on espère que dame nature sera avec nous encore une fois... Et elle le sera presque ! Enfin, durant cinq minutes. Ensuite, les géants disparaîtront derrière une masse nuageuse opaque. Impossible d'en voir plus pour aujourd'hui... Pas de bol pour les deux jeunes françaises qui viennent juste d'arriver par taxi depuis Pokhara (ouch le tarif qui pique), et qui viennent de payer un droit d'entrée pour aller regarder un lever de soleil raté (double ouch ça pique encore plus). Dommage, on avait un bon plan plus loin, gratuit et avec une vue toute pareille ! Incroyable de devoir payer pour regarder un lever de soleil franchement. Bref. Nous revenons faire une micro-sieste (bah il est 5h45 c'est tôt enfin !) avant de prendre notre petit déjeuner et d'enchaîner avec la dizaine de kilomètres qui nous sépare de Pokhara. Punaise, c'est beaucoup plus grand qu'on ne le pensait Pokhara ! Le lac est en fait immense quant à la ville, elle s'étend sur des kilomètres.

En arrivant, après avoir descendu un bon 800m de dénivelé et fait nos 10 kilomètres, nous ne reconnaissons pas du tout la ville. Sans doute étions-nous cantonnés à un quartier très (trop) calme ?! Le temps d'errer dans les

rues et de négocier dur pour avoir une chambre convenable (comprendre "propre", pourtant, on est vraiment

pas difficile) à un prix convenable et nous filons vers une récompense à laquelle on ne s'attendait pas du tout, surtout pas ici : une galette, une vraie ! Bon, Ginette, elles n'égalent en aucun point les tiennes, mais Roro n'en pouvait, plus alors on a craqué ! Et franchement, après 14 jours de randonnées passés à manger la même chose, c'était un délice ! Comme une saveur de France... nos papilles nous en remercient encore !

Maintenant que nous en avons fini avec le trekking, la question du jour c'est : safari ou pas safari. Après avoir lu pas mal de commentaires sur différents blogs et forums, on a décidé que le safari n'était pas pour nous.

Nous resterons les deux jours suivants à nous promener dans Pokhara et à manger des galettes au beurre salé. Cette parenthèse détente nous permettra de rattraper un peu notre retard sur le blog...

Après quoi, nous prendrons le bus en direction de Kathmandu. Départ annoncé 7h30. Nous nous rendons au terminal touristique à pieds, ce qui nous permet d'admirer le lac et ses jolies barques colorées une dernière fois.





Le trajet sera semé d'embûches et très très long ! Bah oui mais ils roulent n'importe comment et doublent surtout n'importe quand, préférant les virages en côte tant qu'à faire. Ce qui devait arriver, arriva. Accident en tête du peloton ! Nous serons arrêtés pendant deux bonne heures, dans la montagne, apercevant au loin des kilomètres et des kilomètres de voitures arrêtées. Le "second" du conducteur nous interdira d'ouvrir les fenêtres, préférant utiliser la clim. Bah oui, mais la clim n'est pas du tout au point et il fait une chaleur torride dans le bus. Du coup, on est des fous, on désobéit ! On se fait rabrouer deux ou trois fois, mais rien de bien grave.

Nous arriverons finalement avec 4 heures de retard à Kathmandu. Une moyenne honorable ! En arrivant, nous filons directement vers notre QG, l'auberge Holy Lodge, où nous sommes accueillis avec de chaleureuses accolades et ça, ça fait super plaisir ! On le redit mais l'équipe est vraiment géniale... n'ayant plus de chambre disponible, ils nous proposent une chambre du cru, réservée aux employés de l'hôtel, typiquement népalaise. Ce sera parfait pour nous, pas très haut de plafond, mais parfait !


Nous resterons quelques jours à Kathmandu, l'occasion de faire quelques emplettes, de faire refaire mes lunettes pour seulement 15 dollars (elles n'ont pas survécu au trekking, les pauvres), de profiter de nos amis français et de prendre quelques apéros, de reprendre du poil de la bête et de déguster d'excellents mets culinaires... jusqu'à en avoir trop pour ma part (ma gourmandise aura raison de moi et me rendra d'ailleurs malade dans le bus allant de Kathmandu à Sunauli, ville népalaise frontière avec l'Inde).






























Nous avons encore énormément de choses à découvrir au Népal... nous retiendrons tout de même de ce périple

d'un mois quelques belles choses : la gentillesse des Népalais, leur cuisine et surtout les MoMos, leur manière de rendre la monnaie à deux mains en guise de respect, leur dodelinement de la tête, leur topi, leur manière de nous venir en aide sans rien attendre en retour, leur façon de balayer avec des tas de brindilles (typiquement asiatique - en tout cas typique des derniers pays explorés : Birmanie, Vietnam et Népal), les sherpas (ces forces de la nature), les porteurs et porteuses de pierres (ces forces de la nature bis), leur jolie manière de présenter les épices dans des sacs en toile de jute, leurs vélos tuktuk, leur entêtement à vouloir vendre du "hash, hash" ou de la Marijuana à tous les étrangers, leurs lieux de cultes si nombreux et cette culture si riche qui se rapproche tant de la culture indienne, ce qui nous donnera un bel avant-goût du pays vers lequel nous continuons désormais notre périple, un pays qui fascine certains et qui fait peur à d'autres : l'Inde.





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