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  • Ronan

Annapurnas Circuit : Synthèse d'un voyage inoubliable à travers les montagnes et au travers du t



J'ai le souffle court. C'est parce que l'oxygène vient à manquer. Il fait froid. -20°C, quelque chose comme ça. Qu'est ce que je fais là au fait ? Ah oui, je suis en passe de gravir le col le plus haut du monde... encore un petit effort. Non, c'en est trop, j'en peux plus ! Je ne parle pas de mes jambes qui assurent vraiment (j'en suis la première impressionnée d'ailleurs), non, c'est surtout la tête qui ne suit plus... Me voyant assise sur un rocher, Roro revient me chercher : "allez ma Panpan, courage, tu vois les drapeaux là-bas ?! C'est le col. On y est presque !". "On y est presque", pour une fois, c'était vrai ! Non pas que Roro ait tendance à raconter des histoires, mais c'est une phrase qu'il a bien souvent répétée pour motiver les troupes, même quand le "presque" voulait parfois dire "plus que quatre heures !".

Pour en arriver là, nous en avons fait des kilomètres ! 280 très exactement ; avec plus de 90 heures de grimpettes, 20 000 mètres de dénivelé positif et tout autant de dénivelé négatif. Autant vous dire qu'on voulait le gravir ce col. Les paysages les plus magnifiques ont défilé devant nous durant des jours. Nous avons marché de village en village, traversant des lieux toujours plus typiques avec des gens adorables. Chaque village avait sa particularité, son modèle de construction, tantôt avec des pierres, tantôt avec des rondins de bois. L'environnement aussi a beaucoup évolué durant une semaine, passant de quelques cultures en terrasse à des plaines arides peuplées de yaks, de buffles ou de chèvres, en passant par des villages qui auraient pu se retrouver dans "7 ans au Tibet", voire "Star Wars" à des montagnes enneigées où l'on s'enfonçait jusqu'aux genoux. Et des montagnes à perte de vue autour de nous...







Puis viennent les spécialités culinaires avec les pâtisseries de Manang, le fromage de Yak de Mungji ou le thé à la menthe qui restera LA saveur représentative du Trek pour nous.


Nous traversons les Annapurnas physiquement et temporellement. Nous sommes rendus quelques décennies en arrière. Rien n'a vraiment évolué ici, hormis peut-être la route qui est en train de se construire. Mais tous les petits villages Népalais gardent une même identité au travers de deux choses qui caractérisent vraiment ce trekking : les moulins à prière et les drapeaux de prière. Ces objets et lieux de culte, nous les trouverons partout sur le chemin jusqu'au Thorong La, et même en haut !















Au-delà de cela, les habitudes des gens n'ont pas changé non plus. Nous croiserons des centaines d'habitants de tous âges et tous genres, vivant de rien, transportant des kilos et des kilos (par dizaines) de pierres ou de paille avec la force de leur cou, marchant parfois pieds nus. Des forces de la nature. C'est cela, nous serrons confrontés à de vraies forces de la nature.



Ce trekking nous rappellera aussi à quel point nous sommes peu de choses dans cet univers si grand, si majestueux. On pense notamment à l'immense avalanche à laquelle nous assisterons, à la force du courant des cours d'eau, à la neige qui a fait rebrousser chemin quelques dizaines de personnes quelques jours plus tôt, ici même, alors que nous franchissons en ce moment le Thorong La.



Je repense à tout ce chemin que nous avons déjà parcouru et je me dis "tu as raison mon Roro, on y est presque !". Une vague d'émotion s'empare de nous au sommet. Quel bonheur, on l'a fait ! Il nous aura fallu une semaine pour arriver ici. Il nous en faudra une autre pour tout redescendre.


Enfin, tout redescendre, c'est ce qu'on pensait ! Alors que la majorité des gens s'arrête à Muktinath ou à Jomson sous prétexte qu'il n'y a rien à voir de l'autre côté, nous avons décidé de vérifier par nous-mêmes. Et une fois de plus, nous n'avons pas été déçus. Nous voyagerons de nouveau sur le globe durant une semaine : passant de la Bolivie et la région du Sajama au Vietnam et ses rizières à perte de vue. Sans oublier la forêt enchantée du Nicaragua... Contre toute attente, nous monterons beaucoup plus que ce que nous pensions, bravant parfois les orages qui coupent nos journées de plus en plus tôt. Nos chaussures tiendront presque le coup (sauf celles de Roro qu'il devra réparer avec ce qu'il trouvera sur le chemin : des bouts d'os, des bouts de bois...), nos jambes iront jusqu'au bout, notre joie de vivre sera toujours plus grande ! Et le dernier spectacle que nous offrira le mont Machhapuchhre sera un excellent final pour ces 14 jours passés trop vite.



Une seule chose viendra ternir cette magnifique aventure : la mendicité sur la deuxième partie du trekking avec des enfants qui n'ont que "money" et "sweet" à la bouche. La prochaine fois, on vient avec des "sweats", ce sera utile au moins...

Après 280km parcourus, nous nous octroyons un repos bien mérité dans un petit coin de paradis... comme un goût de vacances tout à coup !


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