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  • Ronan

Annapurnas circuit en détail n°2 : de Mungji à Ghasa

Jour 6 : le 27/03/2017


Étape : Mungji - Ice Lake puis Mungji - Gunsang

Distance : 6 km (1400m de dénivelé positif) + 7,3km (700m de dénivelé)

Temps de parcours : 4h30 + 2h30


Ce matin, nous sommes réveillés bien tôt. L'excitation de grimper à 4600m peut-être ? Ou tout simplement le chien qui n'en finissait pas de gueuler, on ne sait pas vraiment. Toujours est-il que nous sommes prêts à l'heure pour le petit déjeuner, pour une fois. Le départ est annoncé à 8h30. Nous disons à plus tard à nos amis Coco et Gégé qui partent directement vers Gunsang. Nous allons essayer de les rejoindre ce soir, mais rien n'est bien certain, nous avons une longue, très longue marche qui nous attend jusqu'au Ice Lake.

La pente est à pic d'entrée de jeu. Et cela ne s'arrêtera pas durant les 3h30 de montée jusqu'au lac enneigé. Quoiqu'un petit plat inattendu nous attendra après seulement 400m de grimpés. Un plat que j'accueille à bras ouverts. Car, si nous n'avons pas nos gros sacs à dos sur le dos pour cette randonnée, il n'en demeure pas moins que ce n'est pas de tout repos... plus nous montons, plus les paysages sont grandioses.


Nous apercevons au loin de nombreuses montagnes toutes plus hautes les unes que les autres. À mi-chemin, les drapeaux prennent le vent nous offrant un joli panorama avec les pics enneigés derrière.

Après une courte pause, nous continuons notre ascension que nous pensons "courte" : "je pense que c'est en haut de ce sommet, on est plus très loin...", me dit mon ptit cul. Bon, en fait, c'était derrière le sommet d'après. Mais c'est pas grave, l'espoir ça aide drôlement dans certaines situations ! Pendant que nous montons, le souffle se fait plus saccadé. Bah oui, on atteint déjà les 4000m l'air de rien. Vous vous rendez compte, on est au-dessus des hélicoptères et des aigles (magnifique spectacle au passage qui nous rappelle un peu la poésie des condors dans le sud de la Bolivie). Moment émotion, petite larme au coin de l'œil, ce doit être l'altitude.

Après 1h30 de grimpette, nous arrivons à un restaurant où on nous annonce encore 1h30 de montée. Fichtre, et dans la neige en plus ! Et oui, il y a une ou deux semaines, le temps n'était vraiment pas extraordinaire ! Du coup, on mouille les chaussures mais bon, c'est pour la bonne cause ! Car en arrivant en haut, la blancheur de la neige sur la vallée (qui est en fait le lac recouvert de glace et de neige), dominée par une stuppa, elle aussi d'un blanc immaculé, me fait monter les larmes de bonheur. Oui, on est resté sensible... Ce spectacle est d'une beauté, d'une pureté, d'une poésie, c'est beau et nous restons ainsi à contempler les montagnes qui nous entourent durant quelques minutes (on en profite, on est les premiers arrivés !).

Puis, il est déjà temps de redescendre. Roro s'en donne à cœur joie, lui qui adore les descentes, il est plutôt bien servi ! Nous croisons un septuagénaire rencontré la veille, toujours en pleine forme ! Une force de la nature aussi celui-ci tiens ! C'est décidé, plus tard, on habite à la montagne, ça maintient en forme !

De retour à Mungji, le temps de prendre un petit encas et d'acheter du fromage de yak (pour l'apéro de ce soir, on ne se laisse pas abattre !) et nous voici repartis, sac au dos en direction de Gunsang. Nous croisons d'abord le village de Braga - très charmant village - où nous arrivons en plein transport de pierres... tous portent en moyenne 40kilos sur le "front". Nous restons admiratifs!




Les paysages qui nous entourent entre Braga et Manang pourraient presque ressembler au Colorado. Quelle diversité de reliefs offerts par les Annapurnas... on en prend plein les mirettes.

Ensuite, nous arrivons au village de Manang qui aurait tout à fait pu être dans un épisode de Star Wars. Comme une bonne partie des quelques derniers villages que nous avons croisés d'ailleurs. Bon, pour Manang, on parle surtout d'une vue extérieure car dans le village (qui ressemble plus à une ville finalement), on trouve de tout sauna, cinéma, pâtisseries par milliers. Il faut dire que c'est ici que la plupart des randonneurs s'arrêtent pour une acclimatation. Du coup, certains s'acclimatent en buvant quelques bières et en profitant de petits plaisirs gustatifs.






Nous continuons notre chemin, encore trois kilomètres et quelques mètres de dénivelés au passage qui seront un peu difficiles pour moi. Deux milles mètres de dénivelé positif en une journée, ça fait les pieds comme on dit... mais le spectacle valait le coup. Nous apercevons enfin le village de Gunsang sur le coup des 17h où nous retrouvons nos copains dans l'une des deux seules guesthouse du "village", bien surpris de nous voir débarqués après autant de marche. On ne sera pas gêné par les touristes. Nous sommes six au total dans ce bled qui compte trois maisons. Vu les ruines en dessous, ce devait être un bien plus grand village avant, mais rien n'est en construction aujourd'hui, les gens ont dû s'expatrier à Manang.

On est content de notre grosse journée et on fête ça dignement avec une bière (presque bonne... enfin non mais quand on y croit ça peut marcher !) et du bon fromage. Le temps de diner et nous filons tous au lit. Bah oui, pas de poêle au milieu de la pièce pour nous réchauffer, quant à la douche... quelle douche ?! Du coup, on ne traine pas longtemps !


Jour 7 : le 28/03/17


Étape : de Gunsang à Thorung High camp

Distance parcourue : 15km

Temps : 6h15

Après une courte nuit causée par des quintes de toux intempestives (l'altitude ne me réussit pas sur ce point...), nous dégustons le pire petit déjeuner que nous ayons eu jusqu'alors, à base de muesli sans doute périmé depuis des décennies. On mangera plus tard hein ! On aime pas faire de gâchis mais là, vraiment, c'était immangeable ! A tel point qu'on se relayera chacun notre tour pour aller cracher aux toilettes, provoquant beaucoup de questionnement de la part de nos hôtes sur la qualité de leur nourriture. On est vraiment embêté, mais on ne dit pas que c'était horrible, on fait profil bas et on s'échappe...

Nous mettons les voiles avec Coco et Gérald à 8h45, prévoyant une "petite journée" vers Thorung Phedi, le "base camp" d'où certains entament l'ascension vers le Thorong La Pass. Les jambes sont lourdes aujourd'hui, sans doute parce que nous avons bien donné hier. Mais on sent que la journée risque d'être longue ! Le chemin n'est pas difficile mais monte progressivement. C'est toujours mieux qu'un mur de 400m de dénivelé finalement, alors on ne s'en plaint pas trop ! La vue est superbe une fois de plus et le ciel est bien dégagé ce qui nous permet de bien apercevoir tous les sommets. Ils sont d'ailleurs de plus en plus proches de nous, on pourrait presque les toucher du bout des doigts... à 1000m près quoi. Nous arrivons rapidement au village de Yak après avoir passé un petit pont de singe. Une pause s'impose ! Le soleil nous caresse le visage et cela fait un bien fou ! Un quart d'heure plus tard, on reprend notre route avec pour prochaine étape le village de Churi Ledar où se promènent quelques yaks en liberté (mais cloche au cou tout de même !).

Les cuisses commencent à chauffer sérieusement, mais on tient bon ! Doucement mais sûrement, ce sera l'adage du jour ! Quoiqu'on aurait aussi pu utiliser le terme "horse service", en le prononçant bien à la française, ça marche ! En tout cas, cette pancarte nous fera bien sourire !

Plus nous avançons, plus la végétation change. Bah oui, on en a pas beaucoup parlé jusqu'alors mais là, c'est de plus en plus aride. Il faut dire que nous nous approchons doucement des 5000m... la végétation commence à se faire rare et est remplacée par des cailloux. Et nous pendant ce temps, avec Coco, on se met à chanter du Céline Dion. Quelle idée ?! Bah, on ne tiendra pas bien longtemps pour le plus grand plaisir de ces messieurs, faut du coffre et du souffle... autant vous dire qu'à 4500, on a été bien vite essoufflée par la chansonnette ! Avançant un poil plus vite que nos copains, nous les semons quelque peu jusqu'au prochain stop.

En chemin, nous manquons de nous retrouver à Petaouchnok - petit village situé au milieu de nulle part, plus loin, là-bas, que nous connaissons tous - car nous étions définitivement sur le mauvais chemin. Heureusement, nous croisons une Hongroise qui vient dans l'autre sens et qui nous annonce que non, ceci n'est pas le bon chemin. Il faut descendre en bas pour mieux remonter ensuite. Ah oui, mais ça ne nous arrange pas du tout ça ! Deux possibilités s'offrent à nous : prendre un pont de singe et entamer une longue mais douce pente ou descendre tout en bas, prendre un pont en bois et remonter tout d'une traite. Nous prenons la deuxième option (quoique j'aurais préféré la première car plus douce, paresseuse que je suis!) et arrivons, contre toute attente, bien vite en haut.


Une bonne pause de 45 minutes et nous disons au revoir à nos copains Coco et Gégé - enfin à plus tard car on a le sentiment qu'on va se revoir sur le chemin - qui vont jusqu'à Thorung Phedi. Nous avons décidé - si nos cuisses nous le permettent - de pousser jusqu'au High Camp situé 200m plus haut. On nous a soufflé que la météo de demain était vraiment bonne, alors on va se baser là-dessus et on va foncer. Depuis notre chalet où nous avons fait notre pause "twix périmé" en attendant Coco et Gégé, nous atteignons Thorung Phedi en une bonne trentaine de minutes. Trente minutes difficiles pour moi. Ça commence à être vraiment dur. Mais il faut tenir bon, on y est presque, il ne reste qu'une petite heure. Ça fera ça de moins à faire demain comme dit toujours Roro ! Et quand on voit le terrain, franchement, je suis contente que mon ptit cul m'ait soutenu le moral pour me faire avancer. Non, parce qu'enjamber des fontaines d'eau - bah oui, il a beaucoup neigé la semaine dernière, la fonte est en cours du coup ! - à 4h du matin, on est plutôt content de passer à côté de ça ! Dans la longue montée où mon corps me demande une pause toutes les minutes environ - mon ptit cul gambade toujours, mais plus du tout à la vitesse d'un chevreuil (la vitesse du trot dirons-nous, le galop c'était ce matin !) -, nous croisons quelques Français qui ne peuvent s'empêcher de juger, ou d'y aller de leur commentaire, une fois de plus. Les Français en voyage... certains en tout cas, sont vraiment des c**. Pas d'autre mot.

Explications : après notre journée de la veille où on s'est enchaîné 2100m de dénivelé positif (on compte pas le négatif, mais il fait mal aux cuisses aussi) ET la journée que l'on vient de se faire, une Française descendant la côte (ils sont montés pour s'acclimater, donc pour mieux remonter le lendemain) crie à ses amis "finalement, les plus méritants, c'est nous ! Regarde on monte et on descend et demain on remonte !". Euh merci pour le moral des gens qui sont en train de lutter contre eux-mêmes pour grimper. Quant au jugement, à savoir qui est le plus méritant, mais qui s'en fout franchement ???! C'est pas un concours bordel ! Cinquante mètres plus loin, alors que nous marchons de pierre en pierre pour éviter l'eau qui ruisselle bien fort, un autre groupe de Français nous fait face et un monsieur marmonne : "eh bien dis donc, ils sont un peu juste avec leurs chaussures...". Mais enfin, laissez-nous tranquilles ! Nan mais franchement, qu'est-ce que c'est que ces manières ?! Ah les c***, ils nous ont énervé ! Enfin, seulement pour 2 minutes parce qu'entre nous, on est super fier d'être arrivé jusqu'ici aujourd'hui, c'était pas du tout au programme ! Le temps de prendre nos quartiers - on a de la chance, il ne restait plus beaucoup de lits - nous profitons des rayons du soleil pour reprendre des forces et à la soupe parce qu'on a vraiment faim !!! Les meilleures pâtes au fromage qu'on ait eu jusqu'ici d'ailleurs. Il est 18h, le diner a déjà été englouti, nous filons dans notre dortoir (que nous partageons avec deux Tchèques fort sympathiques) car demain, le réveil va sonner tôt : 4h ! Ouch que ça pique !



Jour 8 : 29/03/17


Étape : High camp - Muktinath. Le passage du Thorong La

Temps de parcours : 6h

Distance parcourue : 14km


4h. Le réveil sonne. La tête est douloureuse, l'ascension risque d'être compliquée ! Nous rangeons nos affaires en silence afin de ne pas gêner nos colocataires d'une nuit et partons prendre le petit déjeuner. Entre notre chambre et la salle du repas, nous avons au dessus de nous un spectacle grandiose : un ciel étoilé tellement magique... rien que pour ça, nous sommes contents de nous être levés tôt.


Bon, en revanche, impossible d'avaler quoique ce soit pour ma part, Roro quant à lui a englouti sont petit déjeuner et est au top de sa forme ! C'est bien, il pourra me porter si jamais je n'arrive pas à finir la grimpette. Heureusement, un thé à la menthe, un Doliprane, quelques billes de coca et me voilà presque requinquée ! En tout cas, je suis d'attaque pour le passage du col, alors c'est parti ! Il est 6h15, on est presque dans les temps qu'on s'était fixé. Le jour commence déjà à se lever. Une magnifique journée s'annonce. Va pas falloir être radin sur la crème solaire quoi !

Le début est comme qui dirait fort enneigé, très glissant, bien "casse-gueule", limite dangereux en fait ! Un faux pas et pouf, tu te retrouves à faire bien plus de dénivelé que tu ne le pensais. Et dans le sens de la descente. Bref pas cool quoi.

Bien heureusement, tout se passe bien et nous passons sans trop de difficultés cette première "épreuve". On avance à la file indienne sur une bonne partie de la montée, tout au moins jusqu'au refuge située à 5100m. La file indienne des escargots l'appellerons-nous. Car oui, à cette altitude-là, nous sommes tous des escargots en puissance (on avance à deux à l'heure et on bave tout pareil). Sauf Roro qui pète le feu!


Au refuge, nous faisons une courte pause, le temps d'enlever une couche ou deux, de remettre de la crème car le soleil commence à bien taper. Il n'est que 7h mais nous sommes à 5100m et avec toute cette neige qui nous entoure, les coups de soleil risquent de frapper un grand coup ! Nous repartons vite mais n'arrivons pas à semer les yaks. Les pauvres bêtes sont préposées "transport d'humains", et pas des ptits bestiaux ! L'un des yaks galère tellement qu'il a les yeux hyper rouges, prêts à exploser à tout instant. Mais libérez donc ces pauvres bêtes !!!


La montée ensuite sera longue et éprouvante pour ma part. À chaque petite colline, j'ai comme l'impression que le sommet est proche. Mais après chaque sommet, c'est un autre sommet qui me fait face. L'escargot qui sommeillait en moi a désormais pris possession de tout mon être. Il aurait pu choisir un autre moment parce qu'on commence à sérieusement se geler les fesses ! Le vent souffle de plus en plus fort. On a vraiment bien fait de partir tôt. Alors que je médite sur mon rocher - comprendre alors que mon esprit vagabonde et que mes jambes refusent d'avancer - Roro revient me chercher pour me redonner du courage "allez mon ptit cul, on y est presque, j'ai vu l'arrivée au loin !". 25 minutes plus tard, on y est tout court ! J'ai cru qu'on y arriverait jamais entre nous, les petits pics s'enchaînaient tellement que la fin me paraissait impossible. Katherine, la Hongroise rencontrée la veille qui nous aidera à ne pas nous retrouver à Petaouchnok, m'offrira des gâteaux au chocolat pour me requinquer, un ange tombé du ciel ! Nous ferons une courte pause au sommet où nous prenons tout de même le temps de prendre des photos devant les fameux drapeaux de prière.




Roro montera plus haut (il a pas assez grimpé aujourd'hui) pour profiter de la vue juste magnifique et faire une belle photo des sommets.


Puis, le froid et le vent qui souffle de plus en plus fort, nous poussent à remettre nos sacs sur le dos et à repartir. En avant pour la descente. 1800 m à dévaler ! Du gâteau diront certains... Oui, bah "monsieur certains" ferait mieux de venir voir à quoi ça ressemble quand la neige est en train de fondre. Un désastre ! On manque tous de se casser la figure à plusieurs reprises dans une neige devenue soupe par endroits, ne permettant aucunement à nos chaussures d'adhérer au sol (même pour les mieux équipés...). Chouette moment en somme !

Les paysages sont toujours aussi grandioses, on se raccroche à cela ! Après la neige, viennent les cailloux, puis la boue !





Deux heures plus tard, nouvelle pause pour un déjeuner cette fois-ci. Nous sommes rejoints par Gillou, Romain, Corentin et Quentin, des Français rencontrés la veille dans l'auberge, avec qui nous partageons la pitance. On se retrouvera tous ce soir, en compagnie des deux filles du groupe Laure-Claude et Ifa (pas certainement de l'orthographe mais l'important c'est de participer) pour un apéro bien mérité. Mais avant cela, il faut continuer notre route car il nous reste encore un peu de chemin à parcourir ! La descente est beaucoup moins raide, la boue a passé son chemin, laissant la place à un sol sec. Puis vient l'épreuve du pont de singe en plein vent. C'est le pont de singe le plus long qu'on ait pris jusqu'à aujourd'hui. Et faut que ce soit la tempête au moment de passer dessus !

Après, on se dit qu'on est mieux ici qu'au sommet. Ça doit souffler vraiment très fort au Thorong La... on en aura la confirmation plus tard par nos amis Coco et Gégé qui luttaient contre Eole (un peu de culture grecque n'a jamais fait de mal à personne !) en haut, au moment où nous étions sur ce fameux pont. Après avoir contourné un immense temple avec un bouddha géant, nous arrivons rapidement dans la ville de Muktinath où nous trouvons rapidement une auberge (MarleyGuesthouse).

Bien pour le Restaurant. Pour le reste, on repassera ! Heureusement, nous retrouvons notre groupe de Français pour un apéro victorieux ; après avoir lutté avec leur hôte qui n'était pas content de voir ses clients ramener des boissons de l'extérieur. Bah s'il faisait le juste prix aussi on en serait pas là ! Bref. C'est d'ailleurs pendant ce moment de détente que la tête de notre Gégé National a fait son apparition dans l'entre bâillement de la porte ! La vache, les copains ! On s'attendait pas à les voir ici ! Nous continuons donc l'apéro et filons au dodo car, demain, une autre journée randonnée nous attend !



Jour 9 : 30/03/17


Étape : Muktinath - Marpha en passant par Kagbeni

Temps de parcours : 8h30

Distance parcourue : 30km


Après un excellent petit déjeuner qui nous remet d'aplomb, nous décidons de suivre nos deux copains qui souhaitent faire un crochet par le village médiéval de Kagbeni. Encore plus de randonnée ? Mais bien sûr qu'on signe ! Entre Muktinath et Kagbeni, les paysages sont une fois de plus superbes. Entre rizières au début et plaines de calcaire par la suite, nous sommes gâtés ! On se croirait presque dans le grand canyon quand nous retrouvons un groupe de randonneurs qui nous avaient soutenu mordicus qu'on ne prenait pas le bon chemin une heure plus tôt, alors que nous partions dans ce qui s'apparentait à un désert. Résultat : on avait tous raison ! Comme quoi, tous les chemins mènent à Rome...




La deuxième partie du trekking, nous nous sentons vraiment en Bolivie, dans le sud Lipez. C'est incroyable ! Et dire qu'on a failli manquer cette randonnée. Cela aurait été vraiment dommage. Merci à nos copains !




L'arrivée sur le village précédant celui de Kagbeni est tout bonnement sensationnelle. Imaginez un village entouré de champs en terrasse tous plus verts les uns que les autres. Cet îlot est lui-même entouré d'un immense champ de calcaire, ou d'une matière d'un blanc gris superbe. En fond, les montagnes recouvertes de terre et d'autres enneigées. Le panorama est celui d'une carte postale. On se croirait presque en vacances !




Vient ensuite la descente vers le magnifique petit village médiéval de Kagbeni. Descente bien pentue et passage inattendu surtout au beau milieu de la montagne. Quelques minutes après être rentrés dans Kagbeni, nous décidons de faire une halte déjeuner dans la guesthouse indiquée par un randonneur ce matin. Bon, ce sera bon mais très peu copieux.

Un pomme de terre écrasée en guise de repas. Autant vous dire qu'on repart léger ! C'est d'ailleurs ici que nous nous séparons avec nos copains car nous souhaitons avancer un peu plus aujourd'hui. Après tout, il n'est que 15h. Le chemin jusqu'à Jomson est chiant. Pas d'autre mot. Un vent à décorner les yaks nous envoie toute la poussière dans les yeux. À cela s'ajoute le fait que le paysage n'est vraiment pas beau. Tout est blanc-gris, à commencer par les cailloux qui nous donnent l'impression de traverser une clairière géante de pierre. En parlant de pierre, nous croisons quelques hommes à l'ouvrage, taillant à la Main des tonnes de petits cailloux qui sont sans doute utilisés ensuite pour la construction de la route. Bon, on espère que la suite du chemin ne sera pas comme cela, sinon, on aurait mieux fait d'écouter les "on dit" pour une fois, et terminer en voiture.

A jomson, il règne une ambiance qu'on n'apprécie pas du tout. Du coup, après avoir demandé pitance dans quelques auberges et nous être rendu compte que le service (ou l'hygiène) n'étaient pas vraiment au rendez-vous, nous continuons notre route vers le village d'après : Marpha. S'ensuivent 6 kilomètres de course contre la montre car le soleil est en train de se coucher et nos lampes frontales ne sont pas les meilleures du marché... nous volons au dessus des rivières qui nous barrent le chemin, coupons à travers les petits chemins, dépassons un groupe de biquettes pour arriver 45 minutes plus tard dans le charmant village de Marpha.

Le soleil a disparu depuis un moment déjà. Nous ne tardons pas à choisir notre auberge et à aller diner. Trente kilomètres, ça ouvre l'appétit ! On se fait même un petit plaisir pour fêter ça avec un verre de cidre fait maison, et un bon en plus ! Heureux et repus (la cantine était vraiment bonne), nous partons nous coucher après avoir décidé du plan de demain.



Jour 10 : le 31/03/17


Étape : Marpha - Ghasa (en passant par les petits chemins via les villages Chairo-Sauru-Kokethani-Kalopani)

Temps de parcours : 8h

Distance parcourue : 27km




Le réveil est difficile ce matin. Il faut dire que nous avons pas mal enchainé ces derniers jours et on a les os qui craquent... "et ça continue encore et encore, c'est que le début d'accord d'accord", pour citer notre ami Francis. Et oui, car aujourd'hui, nous avons pour mission d'aller jusqu'à Ghaza (pas la bande, l'autre). Après notre petit déjeuner, nous filons jeter un œil dans le monastère de Marpha, joli monastère de moines bouddhistes où nous assistons à une leçon d'apprentissage des jeunes moines qui chantent à tue-tête. Un moment de poésie qui nous permet de laisser notre esprit vagabonder un court instant.


On a bien failli rater ce moment de magie car nous ne trouvions pas l'entrée. Cela nous a permis de découvrir un peu plus ce magnifique village composé de plusieurs dizaines de maisons typiquement népalaises : maisons en pierre avec un toit plat sur lequel ils stockent leur bois de manière à former une rambarde sur le toit.

Après avoir erré 30 bonnes minutes, nous commençons notre longue journée de marche. La première heure sera ralentie par mon Roro qui a hyper mal aux pieds. Bah oui, les chaussures Salomon à 20€ c'est bien, mais faut pas trop leur en demander non plus... la semelle se fait la malle et ses chevilles avec. Il tente de trouver un moyen en vain : bout d'os, bout de bois, pierre, tout y passe, sans grand succès. Malheureusement nous ne sommes qu'à la moitié du parcours, il va falloir tenir bon...

Bref. Après cet intermède, nous continuons notre route, persuadés que le chemin sera facile et plat, voire même en descente. Mais que nenni ! Nous n'emprunterons que très peu la route aujourd'hui (2km pas plus sur 27) et c'est tant mieux. Le chemin entre Marpha et Sauru est très en côte et ça, c'était la surprise du chef. D'autant que nous apercevons de l'autre côté du fleuve les autres marcheurs qui se la "coulent douce" 200m plus bas. Bah, ils ne voulaient pas prendre de la hauteur c'est tout... (là, quand on s'aperçoit du fait qu'il y a un autre chemin, on essaye de se convaincre qu'on a fait le bon choix. Mais en vrai, c'était le bon choix).



























Nous enchaînons les petits villages plantés au beau milieu de nulle part, saluons quelques népalais, passons sous une croix ornée de plume de poulet (pour porter bonheur sans doute ? Ou éloigner le mauvais œil ?), nous enfonçons dans la glaise parce qu'on a voulu couper à travers champ, nous rendons compte que les vaches sont ultra sveltes ici (on pourrait presque les confondre avec des chevaux de dos ! J'ai dit de dos mon petit cul... non on est pas d'accord sur ce coup-là), nous manquons de nous envoler en arrivant près de Kokethani, et décidons que non, cet hôtel situé deux kilomètres avant Ghaza n'est pas pour nous, alors nous continuons jusqu'à notre objectif initial : Ghaza. Magnifique village - FAUX, ce village n'a rien de typique et nous fait tellement regretter notre joli village de Marpha que nous avons quitté ce matin... - dans lequel nous nous installons pour la nuit. Il était temps d'arriver car nos pieds commencent à chauffer rudement ! Une bonne douche chaude (on a eu peur de ne pas y avoir droit, mais le gaz a fini par démarrer, ouf !) et un bon repas (on a même pas pris le temps de déguster un petit œuf à midi ! Pas de cantine en vue en même temps, ça n'aide pas !), puis tout le monde au lit ! Le dodo ne tarde pas à nous emporter bien loin...



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