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  • Ronan

Annapurnas Circuit en détail n°1: de Besi Sahar à Mungji

Pour ceux et celles qui auraient l'envie (et le courage) de lire nos aventures en profondeur...



Jour 1 : 22 mars 2017


Étape : Besi Sahar - Lampata

Distance parcourue : 15km

Temps de parcours : 4h30, départ à 12h


Après avoir déposé bon nombre d'affaires chez nos amis de la guesthouse à Kathmandu, nous partons avec un sac d'une bonne dizaine de kilos sur le dos. Quel bonheur, on se sent si léger avec de si petits sacs sur le dos. Enfin, petits, tout est relatif. Mais on s'entend, par rapport à ce que nous avons d'habitude, c'est super bien... bah oui, on a fait quelques acquisitions depuis le début de l'aventure népalaise !

Le temps de trouver le bus dans une rue pleine de bus et nous voici partis pour l'aventure des Annapurnas. Enfin, nous voici partis pour la porte d'entrée vers les Annapurnas, à savoir, Pokhara. Rien de particulier sur le chemin, nous dormons beaucoup et voyons une multitude de rizières, ce qui nous étonne. On ne pensait pas en voir ici à dire vrai. Le trajet se passera sans encombre, le temps annoncé sera celui que nous mettrons. Nous ferons quelques haltes gustatives sur la route. Mais attention, il ne faut pas manger, il faut gober son repas car on ne reste sur place que 20 minutes, pas plus ! Quand c'est épicé, c'est pas facile de manger vite !


A Pokhara, on se renseigne rapidement pour les trekkings. Celui de Sarangkot pour se faire une petite mise en jambes de deux jours ou la chaîne des Annapurnas direct ? Non parce que la météo est clémente sur les Annapurnas alors autant en profiter, non ? Il est 21h, c'est décidé, demain nous partons pour Besi Sahar. On visitera Pokhara à notre retour. À quelle heure part le bus ? Ooooh ouiiii un réveil à 5h30, on en rêvait ! Un bon dodo avant un trek de 15 jours ? Pour quoi faire franchement ?!

Un taxi vient nous récupérer le lendemain matin après notre courte nuit et nous partons en direction du terminal de bus... qui est juste à côté ! Ok, prochaine fois, on écoutera pas le monsieur de l'auberge!

Une excellente brioche au chocolat super bourrative plus tard - le couple de français installé sur les chaises du bouiboui nous avait prévenu mais bon, j'avais faim -, il est 6h30, nous partons pour les Annapurnas en direction de Besi Sahar.


Parenthèse histoire géographie, ça ne fait jamais de mal ! Le saviez-vous ? Les 14 sommets les plus hauts du monde sont au Népal. Il y a bien entendu le mont Everest avec ses 8848m... mais pas que. Les Annapurnas comptent aussi des champions dont un sommet culminant tout de même à 8091m d'altitude. Belle performance! Bon, ce n'est pas celui-ci que nous allons gravir, il faut bien se garder des défis pour plus tard, ou avoir de doux rêves... Non, là, nous visons la boucle des Annapurnas allant de Besi Sahar à Pokhara, ce qui représente plus de 250 kilomètres de marche avec un paquet de dénivelés positifs et le col le plus haut du monde à franchir : le Thorong La, situé à 5406m, quand même. Autant vous dire qu'on espère que nos chaussures tiendront le coup. Et nos jambes aussi au passage !


Nous arrivons à Besi Sahar vers 11h et sommes tout de suite harcelés par la horde de jeunes conducteurs qui veulent nous embarquer en jeep jusqu'à Bhulbule pour la modique somme de 8000RS (énorme !) en prétextant qu'entre ici et ce fameux village, c'est moche. Mouais, on est ici pour faire de la marche alors c'est gentil mais on va commencer la mise en jambes ici. Au pire prendre le bus pour 250RS (mais après mûre réflexion, on s'est dit que marcher c'était bien !).

Le temps d'un court déjeuner pris en compagnie de Coraline et Gérald, notre couple rencontré ce matin (si, la brioche bourrative !) et nous voici partis tous les quatre. C'est donc dans un restaurant qui ne paye pas de mine qu'une belle amitié est née, c'est beau ! D'ailleurs, si vous souhaitez faire un tour sur le blog, c'est par ici: http://eurasiea2.wixsite.com/eurasie

N'ayant pas tout à fait le même rythme, on se dit à plus tard, et nous partons avec pour objectif Bhulbule, voire plus si nous le pouvons.

La route ne sera pas comme tout le monde le dit... nous ne verrons que peu de voitures et commencerons à avoir un petit aperçu de ce que nous aurons plus tard.


Alors que nous marchons à bonne allure après avoir passé le village de Bhulbule qui ne méritait pas qu'on s'y attarde, nous faisons la rencontre de Sita qui nous raconte une magnifique histoire : la sienne. Elle a reçu l'aide d'un couple de hollandais nous dit-elle, alors qu'elle n'avait que 10 ans. Ils l'inviteront chez eux pour lui offrir une scolarité à laquelle elle n'avait pas accès ici, dans les montagnes. Et pour cause : son papa était aveugle, sa maman s'occupait de son papa et son frère était handicapé. Elle nous raconte comment elle a vécu son enfance entre ici et l'Europe et comment la Hollande est devenue son pays d'adoption.

Après cette belle rencontre, nous continuons notre chemin, manquant d'embarquer dans la mauvaise direction. Bah oui, mon petit cul s'impatiente et aimerait beaucoup marcher dans les montagnes. Car, pour le moment, nous marchons sur une route de terre. Patience, patience, cela viendra ! Heureusement qu'un Népalais nous défend de prendre ce chemin, il ne menait pas du tout vers les Annapurnas.

Après seulement 4h30 de marche, nos pieds nous mènerons jusqu'à un petit village appelé Lampata où nous faisons la connaissance de Sabi, notre hôte (Wanderlust guesthouse, anciennement appelé Hikers Home & Guesthouse & Restaurant) qui nous offrira le gîte à condition qu'on dîne chez lui et qu'on y prenne le petit déjeuner. On dit banco ! Apparemment, c'est comme ça tout le chemin. Ce qui signifie qu'en se débrouillant bien, on peut ne pas s'en tirer pour aussi cher qu'annoncé par notre ami Nava à Kathmandu. Et ça, ça fait plaisir ! On se régale avec les MoMo, il est 16h ! Les meilleurs que nous ayons jamais mangé, ils sont à tomber. Après cet excellent repas, une "bonne" douche, spartiate mais elle a le mérite d'exister.

La journée de marche fut courte, mais agréable. Demain, les choses sérieuses commencent, au dodo !


Jour 2 : 23 mars 2017


Étape : Lampata - Tal

Distance parcourue : 22km

Temps de marche : 6h30

Ce matin, nous nous levons doucement, vers 7h30. Le soleil brille déjà et le ciel est bleu azur. La journée s'annonce bien ! Top. C'est pas pour autant qu'on en profite pour décoller tôt ! 9h30, le petit déjeuner avalé, nous partons enfin. 9h de route nous attendent alors il faudrait peut-être qu'on se bouge les fesses. En 30 minutes, nous atteignons Bahundanda et son "check point" après une bonne montée qui met en jambe comme il faut. La vue promet d'être belle car déjà, les cultures en terrasse se dessinent à l'horizon. Et en passant le "check point", la vue est exactement aussi jolie qu'on l'espérait, sinon plus encore avec les montagnes enneigées culminant à plus de 5000m au loin (si ce n'est plus).


C'est superbe. Nous passons ensuite quelques villages, sympathisons avec des biquettes, passons un pont de singe après lequel un homme nous soutiendra mordicus que Dharapani c'est beaucoup trop loin, il faut rester ici c'est mieux ! Certes, il prêche pour sa paroisse, on ne peut pas lui en vouloir. Mais quand même, c'est pas cool de dire que c'est impossible à des gens qui se donnent physiquement du mal (volontairement on s'entend) pour atteindre des sommets. Merci pour le moral !


La montée ensuite est assez longue, en zigzag et sans grand intérêt. Nous mangerons finalement à Chamje où nous aurions pu dormir, mais non. Il est trop tôt pour s'arrêter ici. En revanche, la pause déjeuner dure 1h30. Non pas parce qu'on prend notre temps mais la cuisine, c'est pas très rapide ici. Du coup, c'est foutu pour Dharapani ! Et là, on est un peu dégoûté !

On recroise nos deux ptits frenchies Coraline et Gérald qui partent vers Tal également. Tellement partis dans notre conversation qu'on en oublie de prendre le bon chemin.

Dommage, on a manqué les champs de Marijuana sauvage. Non pas pour en piquer un peu, mais on ne voit pas des champs comme ça tous les jours. Il faut dire qu'ici, la marijuana est considérée comme un médicament et que bon nombre de Népalais en consomment donc un paquet. Ils en vendent beaucoup dans la rue, sous le nez de la police qui s'en fout complètement.

Bref. On a manqué les champs et on s'est rajouté un sacré bout de chemin au passage ! Quatre bons kilomètres pour être exacts, sans parler du dénivelé qui aurait pu nous décourager ; surtout lorsque nous étions en bas de la falaise qui paraissait si haute et si loin... m'enfin, on aura une belle vue sur l'autre chemin. C'est ce qu'on se dit pour se réconforter !

C'est parfait, il commence à pleuvoir. Le moral est au top ! Heureusement qu'il ne nous reste pas tant de kilomètres à parcourir. On le sait parce qu'on aperçoit Tal au loin, en contrebas. Dommage d'avoir dû monter si haut pour redescendre si bas. Comme on dit : " c'est l'jeu ma pauvre lucette!" .

On traverse enfin la rivière (ça fait une bonne heure qu'on en rêvait, depuis le moment où on s'est rendu compte qu'on s'était planté en fait !) et en 5 minutes on arrive à Tal. Tous essayent de nous faire venir chez eux, mais nous avons déjà une adresse soufflée par la dame au restaurant de ce midi. C'est sa fille qui tient l'auberge alors autant y aller. Après coup, était-ce le bon endroit ? Pour bien manger, certainement pas... la soupe au potiron commandée le soir est tout simplement immangeable. Dommage, on avait faim ! Le snickers roll (snickers roulé non pas sous les aisselles - quoiqu'on a des doutes sur certaines pratiques - mais dans une pâte qu'ils font ensuite frire. Non ce n'est pas gras une seule seconde !) était gras mais ça faisait le boulot pour ma part ! Le lendemain matin, mon ptit cul perdra même un bout de dent dans la bataille contre le muesli, cru 1960, s'il vous plaît ! Il n'avait aucune chance de gagner. Bon on a pas trop mal dormi, c'est déjà ça !


Jour 3 : 24 mars


Étape : Tal - Chame en passant par Dharapani

Distance : 22km

Temps de parcours : 8h



Ce matin, on se lève à 7h20 pour aller profiter du petit déjeuner plutôt bon en comparaison avec la soupe au potiron de la veille. A 8h30, nous mettons les voiles avec Coraline et Gérald que nous avons retrouvés dans notre auberge la veille au soir. En avant Guiguant, nous voici donc tout frais, prêts pour une nouvelle journée de marche. Celle-ci s'annonce un peu plus costaud que les deux prédécentes. Il faut dire que nous avons un peu plus d'une vingtaine de kilomètres à faire et au moins 1000m de dénivelé positif à nous enfiler dans la journée. Il fallait donc partir de bon pied. Nous rattrapons un couple d'anglais en pleine lecture d'un bouquin sur le trek devant un pont de singe. Car il y a un dilemme. Quelques mètres plus tôt, nous avions éventuellement la possibilité d'embarquer pour le "upper Trail". Sauf qu'il y a écrit un gros "no" dans cette direction. Dans le bouquin, le gars explique que le chemin peut être dangereux avec d'éventuels éboulements... bon bah en l'écoutant, je pense qu'on a fait le bon choix. Et cela se confirmera un peu plus tard, après avoir aperçu quelques éboulements empêchant effectivement le passage. Ouf, on a évité de perdre du temps bêtement cette fois!














En deux petites heures, nous atteignons Dharapani, notre objectif de la veille. Ç'eut été faisable hier, mais c'était pas si mal de les faire aujourd'hui, il y avait quelques marches qui auraient un peu piquer les cuissots sur la fin. Le temps de passer le Check point, de nous faire alpaguer une deuxième fois pour repasser le Check point (la fille ne nous avait pas reconnu. Non, rectification, la fille ne nous a pas regardé une seule seconde en faisant le check point, du coup, elle ne pouvait pas nous reconnaître... Bin oui, ils ne peuvent pas tous être sympas les Népalais !).

Nous embarquons vers un petit chemin qui bifurque sur la droite nous faisant faire une détour et passer devant un charmant temple. Le temps de revenir un peu sur nos pas pour rejoindre la route et nous nous retrouvons derrière nos amis Coraline et Gérald qui sont tout étonnés de nous voir arriver derrière eux. Nous continuerons notre chemin ensemble jusqu'à Chame. Et c'est pas un tronçon des moins fatigants ! Au départ plutôt tranquille, nous décidons de faire une pause pain/amandes avant d'enchaîner direct sur une montée bien à pic. On trouve des marques de sentier blanches et rouges, alors on se dit que c'est le bon chemin, même si un éboulement causé par la chute d'un rocher gigantesque a quelque peu cassé une partie du sentier.



Pas grave, un peu d'escalade avec les sacs sur le dos, c'est toujours sympa ! Arrivés en haut, nous apercevons un groupe de Chiliens partis vers les hauteurs, en direction de la "jungle". "N'allez pas par là", nous crie un groupe de Népalais passant sur la route en 4x4, "c'est la jungle ça ne mène à rien". Ah bon bah on va rester sur la route. Les Chiliens avaient l'air plutôt sûrs d'eux, ils ne font peut-être pas le même trek après tout (on les a recroisé le lendemain... ils font bien le même que nous finalement).


Nous continuons donc sur la route (comprendre chemin de terre avec des cailloux qui dépassent) avant d'arriver à un petit chemin qui nous évite de nous coltiner tous les lacets de la route et c'est pas plus mal. Bon, en revanche, ça monte dur une fois de plus. En haut, nous arrivons à Temang où nous faisons une mini pause syndicale, puis nous repartons sans trop perdre de temps. Il nous reste bien deux heures de marche.



Le temps de passer le village, de descendre une pente, de traverser un pont de singe pour remonter aussi sec, continuer notre route jusqu'à un autre village... et nous arrivons enfin à Chame, après, il faut le dire, avoir bien fait bosser nos muscles ! Alors que la pluie commence à tomber de plus en plus fort, nous atterrissons dans une charmante guesthouse où un poêle trône au milieu de la salle à manger. Alors ça, c'est vraiment un cadeau bénis ! Trop contents de pouvoir nous réchauffer au coin du feu. En fait on ne vous l'a pas dit mais ça y est, nous sommes en altitude, les villages sont de plus en plus mignons et il commence à faire assez froid... Nous commandons un vrai bon repas et allons profiter de la douche chaude, euh non brûlante (quel bonheur bis) qui nous remet d'aplomb, avant de retourner attendre nos repas au coin du feu à papoter et faire un atelier coiffure pour moi (merci Coco, c'était fort détendant comme diraient nos amis québécois !).

Excellent repas (bonheur une nouvelle fois... décidément nous sommes très chanceux aujourd'hui !) puis petit thé à la menthe avant de filer nous coucher, la panse pleine et le cœur léger. Ah ce qu'on est bien lalalala... la journée s'achève donc car demain, nous avons une autre journée de marche (plus petite cette fois-ci) qui nous attend.







Jour 4, le 25 mars 2017


Étape : Chame - Upper Pisang

Distance : 15km

Temps de parcours : 6h


Même heure, même équipe, très bon petit déjeuner. C'est parti pour une petite journée fort ensoleillée. On en a de la chance ! Ce matin, nous longeons la superbe rivière Marsyangdi qui est bien agitée et donne presque envie d'aller y tremper un pied tellement la couleur est belle. Mais en fait non, cette couleur est bien caractéristique d'une eau glaciale, donc ce bain restera un doux rêve.

Nous continuons donc notre chemin jusqu'à Bratang, traversant plusieurs endroits entourés de drapeaux de prières. Cela confère au lieu un quelque chose de spécial versus les autres chemins de randonnées que nous avons pu faire jusqu'ici.

En haut, nous avons la possibilité de partir à gauche, en direction d'un vieux village en ruine. Mais une barrière et une croix rouge nous indiquent que, bah c'est pas le bon chemin... tant pis, on reste sur ce flan de montagne. C'est joli aussi ! Nous continuons notre montée en compagnie de brownie notre chien d'une heure qui s'est incrusté dans le groupe, nous passons un pont de singe (encore un) malgré la belle et grande croix rouge qui trône à l'entrée du pont.

Ensuite, nous entamons une montée qui sera l'une des dernières de la journée mais pas des moindres. En haut, un arrêt picnic et souvenirs totalement inattendu s'est installé là. L'occasion pour nous de nous faire entendre dire que "vous les Français, vous êtes vraiment des radins", parce qu'on a refusé d'acheter un peu de "hash hash" comme ils disent - c'est vrai que c'est une bonne idée de fumer un join à cette altitude là... - et que, non monsieur, on ne veut pas de collier de prière... m'enfin, des cons il en faut partout !


On continue notre chemin vers Upper Pisang. Une petite descente débouchera sur un champ puis une bonne montée jusqu'au village et hop on y est déjà ! Il est à peine 14h, le village est magnifique et il fait grand soleil, nous sommes à 3300m d'altitude. Nous errons dans le village à la recherche d'un endroit cosy pour dormir et trouvons l'endroit parfait... même si la vachette n'avait pas franchement envie que Roro ne passe ! La grosse bête s'est ruée sur mon ptit cul qui a encaissé le coup de corne sans trop broncher. On ne savait pas qu'ils organisaient les jeux d'Interville ici aussi !!! "Top à la vacheeeeette !!!"

On s'égare. Pardon. Un muret nous permet d'accéder sans trop de risques à notre lieu de repos, laissant la vache et ses velléités de devenir la star d'Interville en contrebas. On va pouvoir siroter un bon thé chaud au soleil mais à l'abri car le vent souffle très fort ! Une bonne douche glacée plus tard (ça remet les idées en place), mon ptit cul décide d'aller s'aventurer dans les hauteurs du village et il a bien raison, la vue est sublime... ça on y est enfin dans les Annapurnas, on commence à se rendre compte de notre petitesse face aux sommets les plus hauts du monde, c'est beaux, émouvants et l'air est si pure! On profite...





L'heure est au blog ensuite... car oui, nous avons un peu de retard sur nos aventures, alors on s'active ! Ça a du bon de faire des randonnées pour ça ! Nous avons choisi un bon hôtel avec une très jolie vue, un poêle au milieu de la cantine (pas du luxe une fois de plus) et des chambres plutôt confortables. Non vraiment, jusqu'ici on a de la chance. Pourvu que ça dure !

Demain, une longue route nous attend jusqu'à Braga. Nous passerons d'ailleurs par le chemin et non la route (même si ce serait plus court, mais on a donné côté route jusqu'à maintenant, il y a un chemin, autant en profiter !). On ne regrettera pas cette décision, c'était tout bonnement l'un des plus jolis tronçons du trekking.



Jour 5, le 26 mars


Étape : Upper Pisang - Mungji

Distance : 16km

Temps de parcours : 6h

Nous nous levons tôt ce matin (5h45) pour aller admirer le lever de soleil qui est - paraît-il - très beau depuis les hauteurs de Upper Pisang. Intox !! Bon, il était pas si mal entre nous avec les rayons de soleil qui venaient caresser le sommet de l'Annapurna IV qui culmine à 7525m d'altitude - rien que ça - et de sa voisine Annapurnas II qui monte à 7937m - rien que ça bis. Mais bon, on nous avait vendu du rêve, alors nous avions mis nos espérances très très hautes.


De retour à la guesthouse, nous profitons du petit déjeuner pour tenter de nous réchauffer - pas de bol, le poêle, n'est pas allumé le matin !

8h30 pétantes, on est vraiment abonné à cet horaire décidément, nous mettons les voiles en direction de Braga (3200m d'altitude) où nous ferons notre acclimatation le lendemain matin avec une petite randonnée sympathique vers le Ice Lake situé à 4600m d'altitude.


La première heure est plutôt tranquille. Après avoir quitté le village de Upper Pisang, nous passons sous un joli "porche" népalais en pierre, orné de drapeaux à son sommet.


En contrebas, nous apercevons Lower Pisang qui nous semble déjà bien loin. Tout à coup, un grondement nous sort un peu de notre rêverie : Annapurnas IV vient de se délester d'un gigantesque bloc de neige, provoquant une avalanche très impressionnante. On a de la chance, on est du bon côté de la vallée ! Malgré la distance qui nous sépare, il neige sur nos têtes quelques petits flocons tout droit venus de plus de 7000m d'altitude... C'est magique quand on y pense !


Nous continuons tranquillement notre chemin, passons devant les rouleaux à prières et arrivons à un pont de singe qui annonce que les choses vont se corser à partir de maintenant. Plus de 400 mètres de dénivelé à faire d'un coup. Et ça monte raide. Gloups ! Allez, on prend son courage à deux mains, on remonte les chaussettes et les manches (parce qu'on risque d'avoir un coup de chaud) et on se lance ! 45 minutes plus tard, on en a vraiment "chié", mais ça fait du bien, nous atteignons enfin le sommet.

En haut, le joli et très typique village de Ghyaru est installé à une place de choix, offrant à qui aura le courage de monter jusqu'ici un panorama absolument sublime sur la chaîne des Annapurnas. Nous sommes à 3700m d'altitude, le taux d'oxygène commence à baisser, doucement. L'air de rien, ça se ressent dans les montées et avec nos sacs sur le dos en prime...


Le petit village de Ghyaru est vraiment très mignon, tout en pierre, il mérite que l'on s'y attarde un peu. Ce que nous faisons d'ailleurs, avant de continuer notre route vers Braga. Nous passons d'un flanc de montagne à un autre pour nous retrouver en bas de marches en pierre, menant à une gigantesque porte, en pierre elle aussi.


Sur la montagne qui se situe désormais derrière nous, nous apercevons déjà Ghyaru et ses étendues immenses de terre, c'est grandiose.


Honnêtement un des plus beaux paysages que nous ayons vu lors de cette randonnée jusqu'à aujourd'hui. Alors que nous continuons de monter, nous croisons le chemin d'une Népalaise qui porte avec son front un amas de paille aussi imposant qu'elle. Quelle vie ! Et quand on voit le chemin qu'elle vient d'emprunter, on ne peut que s'incliner...


Car après cette montée, c'est une longue descente qui nous attend jusqu'à Ngawal. Enfin longue descente, pas que. Mais en grande partie ! Le sentier que nous empruntons sera vraiment très mignon jusqu'à ce fameux village. Nous croiserons de nombreux monuments de prières ornés de drapeaux de prières. Ces paysages, nous en avons toujours rêvé, se dit-on avec mon ptit cul. C'est vrai que les montagnes népalaises et encore plus les Annapurnas, ça fait rêver ! Enfin, nous ça nous faisait rêver en tout cas !



Après Ngawal, la route s'agrandit, nous apercevons même un aéroport (très petit certes, mais un aéroport quand même). Non pas qu'on s'ennuie mais ça nous émeut moins dirons-nous, côté paysage ! On ne s'attarde donc pas dessus. À 14h30, nous arrivons à Mungji où nous nous rendons compte que la randonnée que nous souhaitons faire le lendemain, initialement prévue au départ de Braga qui est située 1,6km plus loin, part également d'ici. Et ce sont 3h versus 4h depuis Braga d'où nous ferions finalement un énorme détour pour revenir sur Mungji. Alors à choisir, on décide de rester là. La guesthouse a l'air vraiment sympa en plus (Mungji lodge, la dernière du village) ! Petite terrasse au soleil en face des montagnes ensoleillées. Pourrait-on rêver mieux ?

On aperçoit Coco et Gérald qui arrivent. Comme on était supposé se retrouver dans le village d'après, on leur parle de notre plan du lendemain et ils décident finalement de rester avec nous pour continuer vers Gunsang le lendemain. On a même un peu de fromage de yak pour l'apéro offert par les copains. Contre toute attente, c'est super bon !

Le diner est servi près du poêle, on aurait presque trop chaud d'ailleurs ! Après quelques jours de repas végétarien, on s'est laissé tenter par le burger de yak. Et il faut le dire, ça fait du bien ! Notre corps nous en remerciera le lendemain pendant notre journée rando de folie. Coco de son côté a opté pour une lasagne et aura la belle surprise de croquer dans un clou !!?? Ç'eut pu être super dangereux, mais heureusement, le corps étranger a été repéré bien vite. Un os dans un plat végétarien en même temps, c'était suspect...

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