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  • Ronan

A la découverte de la très contrastée ville de Mumbai


Nous arrivons à Mumbai après un trajet de train interminable (départ 21h45, arrivée 14h30). Heureusement, nous étions perchés sur les "Upper seat" ce qui nous a donné l'opportunité de travailler tranquillement, sans nous sentir épier par des dizaines d'yeux curieux. Petite parenthèse : au fait, pour ceux qui ne le sauraient pas, on ne dit plus Bombay depuis 1996 !

Parenthèse fermée, revenons-en à Mumbai. L'arrivée dans cette ville de fou est une aventure en soi. Si tu n'es pas préparé, tu peux te faire avoir comme un débutant. En effet, lorsque nous posons le pied sur le quai de la gare, seuls des chauffeurs de taxi et de rickshaws sont présents. Aucun bus, aucune station de métro. Intéressant. Sauf que le centre-ville est à une vingtaine de kilomètres au sud d'ici et que les rickshaws sont interdits dans le centre. Autrement dit, cela ne nous laisserait qu'une seule option : le taxi qui coûte trois bras.

C'est étrange cette histoire se dit-on, comment font les locaux pour se rendre dans le sud ? Mais même eux nous incitent à prendre le taxi... Nous montons donc dans la voiture, demandons une énième fois le prix qui vient tout à coup de passer d'un prix fixe à un "il y a un compteur, selon le temps passé dans le véhicule, ce sera certainement plus cher...". Ok, arnaque en vue, ça sent trop mauvais pour notre porte-monnaie. Il y a forcément





une autre solution que de dépenser 400 RS. Il y en avait bien une, elle nous coûtera 5RS par personne, et elle nous sera soufflée par le chauffeur de taxi. Celui-là même qui, quelques minutes plus tôt nous soutenait qu'il n'y avait pas d'autre solution que de prendre un taxi. Comme quoi, ils nous surprennent toujours plus ces Indiens. La station de métro se trouve à un petit kilomètre de là, perdue dans un bidonville que l'on pourrait prendre pour une décharge publique à ciel ouvert. Il fait une chaleur étouffante.

De nombreux enfants jouent dans les déchets, sourire aux lèvres. Ils ne savent pas, ne se doutent pas que ce n'est pas normal de jouer là-dedans. Et après tout, comment pourraient-ils faire autrement ? Ils ont toujours vécu ainsi et continueront encore durant quelques décennies.




D'ailleurs, ils sont nombreux à s'en sortir dans les bidonvilles. Oui, car ce que l'on est loin de se douter, c'est que les bidonvilles sont des quartiers plein de vie et d'entreprises aussi. Il ne faut pas croire qu'ils passent la journée à se tourner les pouces ! Parmi les habitants des bidonvilles, nombreux sont ceux qui travaillent dans des bureaux en centre-ville, mais qui décident de rester dans leur quartier car c'est ainsi qu'ils se sentent bien, ils y sont chez eux après tout ! Voilà, sans le savoir, nous avons atterri dans le cœur de l'Inde, celle que l'on se représente vraiment lorsque l'on est loin : une Inde très sale et très pauvre aussi. Mais une Inde qui garde le sourire malgré tout.

L'expérience du métro se passera très bien. Tout le monde nous regarde comme si nous débarquions de la planète Mars. Nous avons de la chance, la ligne est directe jusqu'au centre-ville où nous avons repéré quelques hôtels à "bas prix". Lorsque nous arrivons dans ledit hôtel, nous sommes sous le choc à l'annonce du prix. On nous avait prévenu la veille : les prix sont très très chers à Mumbai, mais tout de même... De toute façon, nous n'avons pas vraiment le choix. Et puis, la faim commence à tirailler. Il est 16h et nous n'avons toujours pas mangé...




Nous passerons une très mauvaise nuit, un comble lorsque l'on sait que ce sera la plus chère de notre voyage en Inde !

Ayant prévu de rester quelques jours à Mumbai, nous décidons d'évaluer les hôtels alentours. Dans le doute, il peut y avoir un peu mieux à côté...

Il y a des jours comme ça où il ne se passe absolument rien. Ce 4 mai est un de ces jours. Notre seule activité de la journée se résumera à aller négocier une nouvelle chambre avec le réceptionniste, pour finalement décider que cet endroit est vraiment pourri : propreté qui laisse à désirer avec des puces de lit dans les matelas qui nous ont piqué toute la nuit et un réceptionniste tout sauf aimable. Par conséquent, nous mettons les voiles ! Il nous avait dit qu'il n'y avait pas moins cher dans le quartier, il nous a menti en plus... allez, sans rancune ! Nous voici donc déménageant notre "maison" un 4 mai, à 10h46. Nous n'avons que quelques mètres à faire et pourtant nous arrivons trempés jusqu'aux os. Non, non, il ne pleut pas. La chaleur et l'humidité sont vraiment plus intenses ici que dans le Nord !

Nous ne ferons rien d'autre ensuite hormis travailler sur le blog. Ça prend du temps ces choses-là. Cette nuit-là, nous nous faisons dévorer par des poux de corps pour changer! Nous changerons de chambre en pleine nuit, ce qui n'aura pas grand effet. Les insectes maudits ont dû squatter nos affaires car nous nous ferons piquer toute la journée le lendemain. Étrange cette histoire ! Décidément, c'est dans la ville où on paiera le plus cher qu'on chopera le plus de cochonneries. Un comble tout de même ! On préférait les trains, au moins, côté hygiène des lits dans la sleeper, on est à l'abri ! C'est juste du cuir et une planche en bois !















Après notre grosse journée de la veille, nous décidons d'aller visiter Mumbai et de partir à la recherche du centre de Mère Teresa pour réaliser un peu d'humanitaire. Ce sera un échec ! Après avoir passé quelques minutes à contempler ce sport absolument chiant qu'est le cricket - sport National, pardon véritablement Religion d'une Nation entière ! - nous partons en direction de l'ouest afin d'aller rencontrer les sœurs que nous ne trouverons jamais. "Calcutta", nous dit-on à chaque fois. Tant pis. Nous ferons du homestay (notre humanitaire à nous...)!




Durant trois jours, nous arpentons la ville en long, en large et en travers. Nous expérimenterons ainsi le métro en heure de pointe. Niklas, notre ami suédois, ne nous avait pas menti, ils sont fous ! Le métro arrive à peine à quai que déjà les hommes se jettent sur les portes pour rentrer dans le métro dans l'espoir de trouver une place assise. Ils se tapent même dessus, un vrai match de boxe. C'est un spectacle hallucinant que nous avons du mal à comprendre. D'autant qu'ils ne laissent même pas la place aux gens pour sortir (nous sommes au terminus...). Une blague !

A Mumbai, nous découvrirons également ce que pollution veut dire. Nous pensions être rodés avec les terminaux de bus d'Amérique centrale. Mais ici, la planète est vraiment une poubelle géante dont les indiens se fichent éperdument. Cela ne leur pose d'ailleurs aucun problème de se baigner parmi les déchets sur la "superbe" plage de Mumbai. Aaaah ça a bien changé "La Baule", se dit-on !






A quelques kilomètres au sud de cette plage, nous nous perdons dans Dharavi, le fameux bidonville dont tout le monde parle, qui apparaît d'ailleurs dans le film "Slumdog millionnaire". "C'est horrible", nous dit-on, "je n'ai jamais rien vu de tel". D'autres nous disent qu'il ne faut pas s'y aventurer tout seul. On ne va pas se le cacher, oui c'est un endroit qui peut choquer certaines personnes, surtout si c'est un premier voyage. La pauvreté est là, certes. Mais les maisons sont faites en "dur" ou en taule. Au moins, ces gens ont un toit où dormir contrairement à d'autres familles que nous verrons allongées sous des ponts près du "wall project" un peu plus loin où quelques jeunes ont laissé parler leur imagination au travers de jolis graffitis dont une bonne partie a été effacée d'ailleurs.





Certains s'en sortent très bien en travaillant hors de la ville mais continuent de vivre ici. Car ici, c'est chez eux ! Nous ne verrons que des sourires sur les lèvres devant notre passage et ne nous sentirons pas menacés du tout. En fait, c'est un quartier comme nous en avons déjà vu dans d'autres pays où la vie suit son cours, où les marchands de fruits vendent leurs produits, où de nombreuses petites entreprises se sont créées, où les femmes lavent le linge dans la rue, où l'on fait généralement ses besoins dans le caniveau, où les enfants jouent au cricket à longueur de journée. Et où l'homme, les rats et les vaches cohabitent aussi. Alors oui, c'est sale et ça sent parfois vraiment très très mauvais (mélange de transpiration et de selles...) mais ce n'est pas une raison pour ne pas aller à la rencontre de ces gens très ouverts .

Après nous être promenés dans Dharavi, nous tenterons à plusieurs reprises de prendre de la hauteur afin de nous rendre compte de l'étendue de ce bidonville où environ un million de personnes habitent sur à peine 3 km².... Nous trouverons une cage d'escalier d'où nous serons chassés en haut par le gardien... mais serons sauvés par les gentilles dames du 5e qui enguirlanderont le gardien et le stopperont net dans sa course poursuite avec nous-mêmes ! Apparemment, il est interdit de prendre des photos. Oups ! C'est ce qu'on appelle une photo volée !

À Mumbai, nous nous perdons également dans une immense buanderie à ciel ouvert. Une fois encore, un guide croisé par hasard dans la rue nous annoncera qu'il est interdit de descendre les marches pour aller nous perdre en contrebas, dans la laverie géante et les quartiers avoisinants. Comme on écoute personne, on ira quand même ! Et on fera bien ! Cette buanderie abrite en fait de nombreuses maisons, entourées de centaines de pantalons, chemises, draps, etc, tous lavés et étendus selon les couleurs.





Et ici, absolument tout se lave à la main ! Les gens sont heureux de découvrir des têtes étrangères, comme quoi, on a bien fait d'insister ! Entre deux lignes de chemises blanches, nous bavardons avec quelques personnes qui regrettent que nous ne restions pas plus longtemps !


À Mumbai encore, nous découvrons de nouveau le plaisir d'aller au cinéma ! Ça nous avait manqué ! Et les cinémas ici ne rigolent pas : on a le droit au balcon pour deux euros ! Nous avons opté pour un film Indien avec musique et chorée, la totale : Bhahubali 2. On a manqué le 1, mais rien de très grave, on a tout compris !

En attendant de rentrer dans le cinéma, j'ai même eu la chance d'être filmée en train de chanter avec un jeune homme qui s'entraînait au "Beat box". Il était plutôt très doué d'ailleurs. C'était apparemment pour un site indien. À tout moment je suis devenue célèbre et je ne suis pas au courant ! Ça fera bien rire Roro qui a gentiment décliné l'invitation, me laissant seule avec Edith Piaf et son "Padam". Bah oui, on a fait le choix d'une musique française tout de même !

Ce soir-là, on se fera envoyer balader par un serveur dans un restaurant où nous étions déjà venus quelques fois. La nourriture y étant bonne et les gens très gentils. Sauf que, ce jour-là, le serveur était mauvais et donc n'a pas eu de pourboire. Sa réaction fut sans appel : "vous ne me donnez pas de pourboire ??", nous "non", lui "alors vous dégagez dehors". Enfin, on imagine que c'est ce qu'il a dit en nous pointant du doigt la sortie de manière un peu violente. Dommage, c'était bien, on ne reviendra plus monsieur... De toute manière, nous repartons bientôt !

Le lendemain, nous continuons notre découverte des quartiers de Mumbai, passant devant des dizaines de terrain de cricket, devant quelques monuments très beaux qui valent le coup d'œil tel que la Mumbai Clock tower ou encore le "High court" de la ville.







Puis, il sera temps de quitter cette mégapole après avoir passé quatre ou cinq jours à en arpenter les rues ! Ce soir, c'est vers le sud que nous partons, dans la région de Goa. Heureusement que nous avions acheté nos billets plus tôt car les billets se font rares... On s'en rendra compte en arrivant à Madgaon !



PRATIQUE


Côté transport

Tarif métro : 10 roupies par personne

Mumbai - Madgaon : type de transport : train. Tarif : 390 roupies par personne. Temps de trajet : 13h.


Côté hébergement

Hôtel Windsor : 400 roupies par personne pour chambre deux lits simples avec petit-déjeuner. Propreté à revoir ! S'attendre à avoir des colocataires piquants.


Côté Restaurant

Harish, situé à côté de Traveller's Inn offre d'excellents naan et un poulet tandouri qui nous a fait rêver. Les prix sont plus élevés que dans les petites guinguettes du coin en revanche, mais quel bonheur de rentrer dans une salle climatisée par 40 degrés dehors...


Côté pratique : que faire à Mumbai

Prendre le métro aux heures de pointe. Pour le spectacle ahurissant qu'offrent les Indiens, cela vaut le détour. Attention, il faut presque mettre un dentier de protection... Certains se battent pour avoir des sièges ! Ce show unique se déroule uniquement durant les heures de pointe et sur les lignes très empruntées.


Le slum (bidonville) de Dharavi. Il est possible de marcher dans les rues de Dharavi sans guide. C'est une ville dans la ville où, cela paraît normal de le dire mais bons nombres d'étrangers ont l'air d'oublier ce détail, il ne faut pas montrer ses richesses ! Vous pouvez sortir votre appareil photo de temps en temps mais gardez à l'esprit que, visiblement, les photos sont interdites ici. C'est ce qu'un garde qui nous a pourchassé (alors que nous voulions prendre de la hauteur depuis un immeuble) nous a dit en tout cas, en nous criant dessus !


Le Dhobi ghat. Il s'agit d'une buanderie à ciel ouvert vraiment impressionnante. Les gens habitent et travaillent sur place. C'est impressionnant vu du pont (vue d'ensemble) et c'est encore mieux vu de l'intérieur. Un guide nous a dit que c'était interdit. Nous sommes rentrés sans problème et avons été accueillis avec des dizaines de sourires à l'intérieur. Donc si vous souhaitez y aller, c'est possible !


Le wall project. Ce mur artistique ne vaut pas forcément le coup d'œil mais il est intéressant de s'y promener car vous aurez ici encore, un autre aspect de la vie à Mumbai. Ce mur constitue une frontière avec le bidonville, servant par endroits de "maison" pour quelques familles (comprendre : ils vivent sous les ponts).


Aller au cinéma. Prendre une place sur les balcons et profitez du film et de l'ambiance indienne. Préférez un film qui a été tourné dans la région, l'ambiance sera meilleure !


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