Voyage vers Kanpetlet, au pays des femmes tatouées

Bagan. 07h35. Viiiiite on est en retard ! On nous avait annoncé pas de petit déjeuner avant 7h la veille au soir et, ce matin, alors même que nous étions sur le point de partir, la dame de la réception nous a rattrapé au vol (surtout papa et maman !). Hors de question que papa et maman ne partent sans avoir mangé quelque chose. Allez tout le monde au petit-déjeuner ! On ne l'avait pas encore trop remarqué jusqu'alors mais il y a un tel respect pour les "seniors". Exemple : Ginette et Claude avaient un lit fait tous les matins, avec parfois changement de serviettes de toilette. Nous : le lit était toujours autant en bordel et les serviettes, bah on en avait pas ou on les gardait c'est tout !

Bref, aparté terminé !

07h35 donc, nous montons dans notre voiture privée. Oui, à quatre, c'est beaucoup moins onéreux de voyager comme ça, alors pourquoi s'en priver ! D'autant que nous avons en fait un van de huit places pour nous tout seuls, on est plutôt à l'aise. Notre guide de deux jours est hyper sympa et a des dents tellement parfaites ! Oui, ça a l'air "con" dit comme ça, mais depuis deux semaines, on ne voit que des gens aux dents rouges immondes, alors cette dentition parfaite est une bénédiction ! Bref.

En route, nous faisons un stop à Chauk pour aller acheter quelques fruits. On y découvre également quelques raffineries de pétrole aux alentours. Les pompes fonctionnent à plein régime et les tuyaux prennent le soleil... Tout est hors terre, y compris en arrivant près de la ville. Pas du tout dangereux.

Comme d'habitude, les routes sont en construction tout au long du trajet. Et, une fois n'est pas coutume, les femmes sont sur les tâches minutieuses alors que les hommes s'affairent au gros œuvre. Toujours aucun masque de protection à l'horizon en revanche... Et cette odeur de pétrole si caractérisée nous suivra jusqu'au village où nous nous rendons !

Les paysages sont magnifiques en chemin. Nous déjeunons à Saw (rien à voir avec le film d'horreur, pas de doigts coupés dans les assiettes) où un parcours du combattant nous attend pour aller jusqu'au WC. Comme l'impression que les toilettes publiques sont en fait chez des gens... Ils ont choisi une maison et ils se sont dit "tu seras dame pipi à Saw". Bizarre, bizarre.

À table, nous dégustons des mets excellents, hormis le bambou qui ne passe définitivement pas. On l'avait déjà essayé on ne sait plus trop où, rien que l'odeur te fait regretter que le produit soit sur la table... Enfin, ce n'est pas l'avis de tout le monde : note guide se régale lui ! Depuis Saw, seule 1h30 de route, uniquement de la montée, nous sépare de Kanpetlet, petit village situé en pleine montagne (partie centre-ouest du pays), où nous dormirons ce soir. Notre guide nous a dégoté une charmante guesthouse avec une vue imprenable sur les

montagnes. Le temps de nous installer et nous partons à la découverte du village. Une seule route nous avait dit le guide... Mouais, on ne nous dit pas tout ! Il y en a quelques unes, certes en terre pour certaines, mais ça- c'est en attendant que les ouvriers n'arrivent à ce stade avec leurs cailloux.

Au bout de quelques minutes, nous croisons déjà nos premières femmes tatouées, découvrant ainsi deux types de tatouages : le tatouage "papillon" qui est assez visible avec de moins traits sur le visage et le tatouage en pointillés qui se veut très discret. Étrange sensation : dès que l'on croise le chemin d'une femme tatouée, elle s'échappe l'air de rien dans la direction opposée, comme pour fuir nos regards... Ou les appareils photos qui ne sont pourtant pas sortis. Certains ont sans doute abusé de l'objectif avant nous.

17h. On fait un rapide passage à l'hôtel car notre guide voulait nous emmener faire un tour... Ah bah non, il s'est endormi. On lui pardonne, il est super sympa et il a conduit pendant 7h accessoirement ! Du coup, on repart dans le village à la recherche d'un bar pour boire l'apéro ! En chemin, on croise un groupe d'enfants. On pouvait presque lire dans leurs pensées tant ils avaient l'air interloqués de nous voir. Ça donnait quelque chose comme "Mamaaaaaaan !! Il y a quatre marsupilamis dans le chemin. Ils sont blanc comme la lune (bah oui, ici, ils ont pas les culs blancs du coup, ça fonctionne pas comme blague !) et de drôles de dégaine...". Oui, car le look n'est pas au rendez-vous, là-dessus, il a bien raison le ptit gars ! Bref. Ils avaient pas l'habitude de voir des touristes. Mais trêve de plaisanterie. On finit pas trouver un bar local local, ambiance lumière au néon (mais juste une, le groupe électrogène peut pas tout faire !). Au top. Ce sera whisky Grand Loyal pour ces messieurs. Un whisky qui, contre toute attente, est plutôt bon ! Et bon marché en plus ! Oui, ici, le whisky c'est l'alcool du pauvre, la bière l'alcool du "un peu moins pauvre" et le vin c'est pour les riches !

Le temps d'une petite soupe légumes + ail et au lit les jeunes car demain, certains font la grass' mat' pendant que d'autres se lèvent aux aurores pour aller randonner. Quelle idée ?!

6h. Le réveil sonne. 6h15. Notre guide vient toquer à la porte. Debout là-dedans !! Dehors, le jour se lève. Les couleurs sont magnifiques ce qui nous fait presque oublier le petit déjeuner à l'huile et aux œufs peu ragoûtant. Et c'est parti pour 5 minutes de voiture !? Euh, à ce moment-là ce n'était pas nécessaire de venir en voiture peut-être ? Ah non, c'est une halte pour aller voir une femme tatouée. Ah et il faut payer ? Bah non, on ne va pas payer pour cela, on aura l'occasion d'en croiser d'autres dans la rue. Mais notre chauffeur insiste et finit par nous dire de ne pas payer mais que c'est important qu'on y aille voir. Bon, bah ok. En effet, l'arrêt valait le coup d'œil et d'oreille. La dame nous regarde à peine, blasée de faire cela sans doute (on la comprend, c'est pas un clown franchement !).

Du coup, on se sent un peu mal... Mais aussi un peu intrigués par cette drôle de flûte qu'elle tient dans la main et qu'elle met à son nez ??! Euh - moment de flottement - ôte moi d'un doute mon ptit cul, ça se joue avec la bouche en général la flûte, non ? Je comprends mieux pourquoi elle se curait les narines en insistant lourdement avant de jouer... Pas facile comme technique musicale quand t'as un rhume quand même... Et pas facile visiblement, mais elle s'en sort plutôt bien. Intermède musical terminé, nous voici donc partis pour 1h20 de route ?! Ah quand même ! Il doit être vraiment bien ce spot de Trekking pour qu'on aille aussi loin. La route ne fait que monter, on manque un instant de rester bloqués. Mais les quatre roues motrices du van (!!!) font l'affaire. En arrivant, notre guide nous dit "à dans quatre heures" et retourne se coucher. De note côté, nous commençons notre ascension vers on ne sait trop quoi, mais on y va ! On mange de la poussière, beaucoup de poussière, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle ! C'est superbe. Un paysage auquel on ne s'attendait pas du tout ici : un paysage d'Afrique presque.

Les arbres nous offrent de magnifiques bouquets fleuris, c'est vraiment beau et poétique. On se perd dans les petits chemins et on finit par apercevoir une stuppa de l'autre côté de la colline. Ne sachant pas où le trek est supposé s'arrêter, on se donne cette échéance (c'était celle-ci au final, ça tombe bien !). Là-bas, un bouddha nous attend, accompagné de son drapeau, veillant sur la vallée. C'est vraiment une randonnée à ne pas manquer dans le coin se dit-on, tout en méditant.

Il est déjà l'heure de rebrousser chemin. Tous les fidèles venus jusqu'à la stuppa redescendent malheureusement en scooter. Malheureusement parce que la poussière que cela provoque arrive directement dans les yeux et dans nos narines... Un chauffeur très attentionné s'arrêtera pour nous donner deux masques pour minimiser l'impact sur notre santé. Sympa !

Du coup, on a un peu des têtes de dentistes mais on peut respirer sans se retrouver avec trois kilos de poussière dans la gorge. Ça n'empêche, Roro en a marre de croiser des scooters. Du coup, on tente de couper par les petits chemins qui deviennent bientôt un champ, qui devient très bientôt impraticable et plein d'épines. Sauf qu'à ce stade là, on ne peut plus vraiment faire demi tour. Du coup, bah on se perd dans la broussaille, puis dans les bambous, jusqu'à finalement retrouver la route ! On va continuer par là, ce serait dommage de nous perdre maintenant. D'autant que Ginette et Claude nous attendent à Kanpetlet pour rentrer vers Bagan dans la foulée. Un rapide déjeuner à Kanpetlet et nous voici de nouveau sur les routes.

A Bagan, nous avons la mauvaise surprise de voir que les chambres que nous avions réservées ne sont pas réservées. Du coup, on nous propose une chambre plus chère. Bah non, c'est vous qui avez merdé les gars !! Sauf qu'il est tard, ils ne veulent pas vraiment faire de geste commercial, du coup on prend la chambre trois personnes, on va se tenir chaud c'est bien ! Le temps de nous prendre le chou avec le réceptionniste (qui dit être le manager, on a des doutes vu son sens élevé du relationnel...) qui nous a acheté des billets pour Yangon sans qu'on confirme. On voulait juste savoir s'il y avait de la place monsieur. Notre ami les propose à moins cher donc ce sera non. Et bim, t'avais qu'à être réglo dès le début. Non mais des fois ! Dans cette arrivée de cowboy, nous tombons nez-à-nez avec Dominique, un ami de Claude et Ginette venu visiter la Birmanie pour la énième fois. Grand voyageur, il a voulu voir si cela avait beaucoup changé depuis 40 ans. Vous vous en doutez, la réponse est oui ! Nous prenons un apéro pour fêter les retrouvailles, manger un bout puis terminons cette journée dans les bras de Morphée. Demain, nous prenons le bus pour Yangon.

Côté hébergement

A Kanpetlet, il n'y a que deux hébergements, le choix sera vite vu.

Côté transport

Bagan - Kanpetlet : 200€ voiture privée pour 48h avec guide. Temps de trajet : entre 5 et 6h. Possibilité d'emprunter plusieurs bus (sans doute un jusqu'à Chauk, puis Saw, puis Kanpetlet)

Bagan - Yangon : tarif : 10 800 kyats par personne. Temps de trajet : 9h. Bus confortable

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