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  • Ronan

Dawei : à la découverte du Sud et de ce coin de paradis méconnu



C'est un peu excités que nous embarquons dans notre bus en direction de Dawei. Les frontières vers le sud ont été ouvertes très récemment alors nous avons hâte de pouvoir découvrir ce qui se cache là-bas. Bon, pour ce qu'il se passe sur le trajet aller, on ne peut pas vous en dire beaucoup... on a dormi la quasi totalité du voyage, même si nous nous sommes réveillés pour passer la pseudo frontière où on a même pas checké nos passeports, mais où on nous a gentiment demandé de sortir du véhicule tout de même.

Bref. 13h, nous débarquons à Dawei. Et là, nous sommes étonnés de voir la non délicatesse des gens, voire même la moquerie dans leur regard, dans leur manière de nous répondre en birman alors qu'ils savent pertinemment que nous ne comprenons pas un traitre mot. Aaaaah comme j'aimerais apprendre aussi vite que Google, ça leur aurait rabattu leur caquet 5 minutes. Toujours est-il que nous tentons de connaître les horaires de bus pour repartir dans quelques jours à Mawlamyaing et de trouver un chauffeur de taxi qui nous proposerait un prix raisonnable afin de nous rendre à une adresse soufflée par notre amie Mexicaine rencontrée à Hsipaw. Après trente minutes de négociation impossible, nous finissons par avoir le choix entre deux scooters ou une voiture... pour le même prix, on choisira le confort de la voiture tant qu'à faire !

Deuxième étonnement après l'accueil non chaleureux des gens ici : Dawei est une grande ville ! Vraiment une grande ville, qui possède même une superbe Université. On ne s'attendait vraiment pas à ça pour le coup... pendant trente minutes, notre chauffeur de taxi tente de se frayer un chemin en klaxonnant 15 fois la minute. Ici aussi, les travaux sur la chaussée sont de rigueur ! Ce sera vraiment le pays du goudron...


Nous arrivons finalement près de la mer, dans la Coconut guesthouse. Soulagement : tous les hébergements sont déjà prix, ce qui signifie que nous avons le droit de planter notre tente ! On misait un peu là-dessus, ça faisait longtemps qu'on a pas dormi à la quasi belle-étoile !

Après nous être installés, nous filons nous promener sur la plage "sale" nous a-t-on dit... certes il y avait quelques sacs mais on s'attendait à un taudis avec leur description ! L'eau est tiède, quel plaisir de se promener les pieds dans l'eau en bord de mer ! Nous marchons sans but précis, sauf peut-être celui de trouver des coquillages, ou de trouver un bel angle pour une photo, ou d'observer les pêcheurs (pêcheuses pour la plupart en train de ramener le filet sur la plage), ou d'observer les joli dessin réalisé par les crabes sur le sable,... ou de tomber sur des enfants qui se baladent le cul à l'air ?






























Tiens, bonjour ! Ah, c'est l'heure du bain visiblement ! Au diable les maillots de bain, c'est vrai ça ! Nous nous éloignons un peu de ce fourmillement pour nous asseoir et profiter du coucher de soleil alors que tout ce petit monde vit sa vie comme il l'entend. Joli et apaisant spectacle.
















Les langoustes nous appellent ensuite pour le diner, suivit d'un petit dodo sous les étoiles de Dawei. Demain, nous partons explorer la région en scooter. Vivement !

En voyant le nombre de blessés par scooter qu'il y a, on se dit qu'on va rouler prudemment. Tu m'étonnes que certains se fassent amputer tiens ! Un des gars présent à la guesthouse a une plaie vraiment vilaine sur toute la jambe et refuse la betadine qu'un autre backpacker est allé lui chercher gentiment, voyant l'autre boiter comme un ancêtre. Mouais, ça risque de s'infecter mais bon, c'est pas notre problème après tout !

Bref. Aujourd'hui, nous partons donc, casques vissés sur la tête, en direction du sud, à la découverte d'une partie méconnue de la Birmanie. Dernier inventaire avant de partir : eau. OK. Téléphone (pour le GPS). OK. Crème solaire indice 8000. OK. On est prêt ! On file. Nous sommes heureux et nous nous sentons libres comme l'air sur notre motocyclette. D'abord sur une route goudronnée agréable et sans trou, l'état de la chaussée se dégrade très vite laissant apparaître quelques trous, puis des parties en terre, puis que de la terre et des cailloux bien pointus, excellent moyen de crever un pneu d'ailleurs. Mais nous roulons doucement, donc ça devrait le faire. On est plus trop surpris du nombre d'accidentés de a route par ici du coup...

Notre première halte se fera à la Myawyik pagoda située sur la pointe de ce qu'on pourrait appeler une presqu'île. Étonnant endroit plein de poésie où nous resterons un petit moment à observer l'horizon (oui, nous sommes devenus poètes).



Nous mettons ensuite les voiles vers un coin un peu plus reculé. A dire vrai, on se plante un peu de chemin, tentant de trouver un chemin plus praticable en passant par la plage. En vain. Bah, cela nous aura permis de faire la course avec les crabes violonistes (mais si, ces crabes qui ont une pince trois fois plus grosse que leur corps !) et aussi de reposer nos dos car les bosses, ça tasse un peu !

En arrivant au bout de la plage, on est bien obligé de faire demi tour et de reprendre le chemin cabossé. Chouette, un tour pour rien. Après cela, nous avons filées au Sud encore, à la recherche de la plage Pa Nyit que nous n'arriverons jamais à atteindre. Rien de bien grave, nous en trouverons une autre très jolie, après deux bonnes heures de recherche dans la forêt Birmane et quelques chemins de traverse empruntés nous menant jusqu'à un monastère inconnu sur notre carte, situé très très haut dans la montagne. Si haut que la pente était vraiment très raide a un moment donné, m'obligeant à descendre du scooter pour finir à pied. Non mauvaises langues, je ne suis pas si lourde, c'était le sac derrière mon dos hum. Toujours est-il qu'il fait une chaleur de gueux et que je me retrouve à courir dans une pente a un bon degré pour rattraper mon ptit cul qui s'est arrêté un peu plus haut. Il m'a bien proposé de marcher à ma place mais cela voulait dire conduire le scooter... non j'ai préféré marcher ! Ce que nous ne disons pas c'est que la jauge d'essence est dans le rouge et que nos n'avons aucune espèce d'idée du prochain endroit où nous trouverons du gasoil. On a bien demandé au seul monk présent dans le monastère en haut (magnifique vue d'ici au passage), mais à part de l'eau il n'avait rien à nous proposer.



Ce n'est pas grave, c'est en pente pour le route du retour (on préfère assurer et repartir par où nous sommes arrivés), on roulera moteur éteint jusqu'à la prochaine station essence que nous embrassons presque tant nous sommes à sec ! L'avait soif le scooter... après avoir remis d'aplomb notre véhicule, nous filons vers un petit village de pêcheurs où nous découvrons un mode de vie totalement différent de celui des autres villes de bord de mer que nous avons pu voir jusqu'à maintenant en Birmanie. Rien n'a dû changer depuis une centaine d'années ici : petites maisonnettes en bois, certaines sont sur pilotis. De l'autre côté des maisons : une plage de sable fin qui s'étend sur des kilomètres et des kilomètres. Quelle calme. Pas un bruit de Klaxons ou de moteur, c'est magique.






L'occupation principale ici, c'est la pêche. Ce qui explique les mètres et les mètres de poissons séchés. Grande spécialité du coin d'ailleurs, que nous n'apprécions pas à sa juste valeur, quel dommage ! Mais rien que l'odeur nous rappelle de vieux souvenirs enfouis... très enfouis dans un sachet de cacahuètes en Malaisie, c'était il y a 7 ans et on y pense toujours !















Les habitants nous regardent avec des yeux ronds comme des billes, surpris de voir deux êtres blancs (quoi, on est super bronzé pourtant ?!) dans les parages. D'autres nous regardent avec beaucoup de méfiance. Oui, c'est le mot, de la méfiance, comme si nous étions synonyme de malheur. Bon, on ne va pas aller leur chercher des noises et on va les laisser dans leur rêverie car l'heure tourne et nous devons déjà repartir pour Mawlamyaing.

Oui, oui, notre séjour ici aura été de très courte durée ! On y reviendra avant que des barres d'immeubles ne viennent désintégrer ces magnifiques plages de sable fin, Blanc, doux... ce petit coin de paradis quoi ! Nous aurions aimé aller jusqu'à Myeik encore plus au sud et encore peu exploré mais pas le temps, notre visa expire dans quelques jours.

Sur la route, on dépasse quelque peu la limitation de vitesse (ah bah non, il n'y en a pas ici !) car notre chauffeur de taxi est supposé arriver d'ici peu au camping. Sauf que, cet espèce de ***** en puissance ne viendra jamais ! Il nous a posé un lapin au risque de nous faire rater notre bus. Heureusement, la jeune fille de la guesthouse nous sera d'une aide précieuse, nous rassurant en nous disant que son chauffeur allait bientôt arriver et que nous aurions notre bus quoiqu'il arrive. Et nous l'aurons, au péril de notre vie et de la vie des motos arrivant en face de notre taxi, mais nous l'aurons ! En à peine 20 minutes, nous arrivons au terminal (alors qu'il en faut minimum 30 normalement). Notre chauffeur avait appelé la compagnie pour les prévenir de notre retard. Du coup, on saute dans le bus et en voiture Simone, c'est parti pour un retour vers Mawlamyaing et 6 heures de bus.

Contrairement à l'aller, on vérifiera nos passeports au poste frontière cette fois-ci . Mais avec le sourire alors ça passe mieux ! Cinq cents mètres après ce même poste, nous tombons nez à nez avec un camion renversé de tout son long sur la chaussée. Le chauffeur a dû avoir une peur bleue mais n'a visiblement pas eu de bobos. Quant à nous, nous ne pouvons pas passer car un bout de pare-chocs dépasse un peu trop. Du coup, deux options s'offrent à nous : soit rayer le bus, soit tomber dans le ravin... ils ont décidé la troisième option, à savoir scier le pare-chocs. C'était plus simple pour tout le monde et vu l'état du camion, il était plus à ça près !

Vers 1h du matin, le chauffeur nous débarque comme deux paires de vieilles chaussettes au bord de la route. Là, seuls des scooters attendent. Vous me direz, c'est déjà pas mal, il aurait pu n'y avoir personne ! Nous embarquons donc chacun sur un scooter avec nos sacs sur le dos en direction du seul hôtel bas de gamme que l'on connaisse, non sans une certaine retenue, il faut l'avouer. Et quand on voit l'accueil que le ptit bonhomme nous réserve, on avait raison d'y aller à reculons ! "C'est pour quoi ? J'ai pas de lit disponible. Bonne nuit". Ah bah son collègue était plus sympathique, au moins il nous avait proposé un ptit coin où nous reposer. Du coup, on décide de camper sur le trottoir devant son établissement. L'endroit est plutôt sûr mais fort encombré par les moustiques. Peu importe, on s'arme de nos moustiquaires de tête, nos gants et polaires (il ne fait pas du tout 27 degrés, on a presque pas chaud...), on installe notre petit matelas sous nos ptits culs et c'est parti pour 3h de somnolence.


Au petit matin, un québécois sort de l'auberge et s'approche de nous : "vous avez-vous couché dehors ???". Nous lui répondons "oui, pas de place et pour 3h on allait pas errer dans la ville...". C'est alors qu'il nous dit "si j'avais su ça, j'avais trois lits de disponibles dans ma chambre !!!". Décidément ce monsieur de l'accueil perd de plus en plus dans notre estime. Ah non, en fait, il n'en a plus du tout... Mais bon, personne n'est parfait !

Bref. Nous embarquons dans le premier pickup partant en direction de Hpa An que nous atteignons en seulement deux heures (après avoir pris place dans un vrai bus).


Côté hébergement

Coconut guesthouse : tarif : 7 dollars pour dormir en tente. Restaurant excellent et personnel très à l'écoute.


Côté transport

Dawei - Mawlamyaing : 12 000 kyats par personne. Temps de trajet : 6 heures. Compagnie : ATW

Taxi depuis le terminal de Dawei jusqu'à Coconut guesthouse (35minutes de voiture) : 10 000 kyats pour la voiture!


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