Le trajet en bus sera... chaotique ! Diantre ils ne veulent en aucun cas te laisser dormir ici. C'est très différent de l'Amérique du Sud où le chauffeur te laissait dormir toute la nuit. Ici, c'est arrêt pipi/bouffe toutes les deux heures, et pas question que qui que ce soit ne reste dans le bus pendant les pauses. Du coup, bah on ne dormira pas des masses !
Nous arrivons vers 3h du matin, au beau milieu de ce qui semble être la place principale de la ville. Heureusement, un chauffeur de pickup est sur place et nous conduit gentiment vers un hôtel pas cher. Bien entendu, tout le monde dort encore, mais le gérant se lève malgré tout. Un peu gêné, on avait rien demandé à personne, c'est le chauffeur de pickup qui a réveillé toute la clique. Nous expliquons au monsieur que nous ne souhaitons pas de chambre tout de suite car il est désormais 4h du matin et que franchement, payer une nuit pour deux heures de dodo, bah ça nous fait un peu suer. Il comprend tout à fait (on mettra quand même un certain temps à se comprendre tant son anglais se confond avec le birman lorsqu'il parle...) et nous installe même à un endroit pour nous reposer, à l'abri des regards (mais pas à l'abri des moustiques qui s'en donneront à cœur joie).
Quelques heures plus tard, nous embarquons dans un pickup en direction de l'île des ogres. Ce sera journée guidée pour nous. Mais en même temps, sans guide, nous serions sans doute passés à côté de pas mal de choses.
Le pickup nous déposera à l'embarcadère où nous prenons place, avec notre groupe de 6 personnes, dans une petite pirogue, le temps de traverser la rivière. 15 minutes plus tard, nous sommes déjà sur la rive d'en face, à embarquer dans un autre pickup qui sera notre véhicule pour la journée. Nous en verrons des choses aujourd'hui : cultures d'Hévéa pour la construction de caoutchouc - futur fléau sur l'île nous apprend notre guide. Et pour cause : à l'image de l'huile de palme en Malaisie, ils commencent ici une déforestation dans le but de planter plus d'arbres à Hévéa...
Nous verrons également l'unique fabrication d'ardoises scolaires du pays - et ça en fait des ardoises !!! - une fabrication de chapeaux tressés et une "usine" (comprendre endroit consacré à ) de fabrication d'élastiques en caoutchouc. Nous y verrons une petite partie du processus : la découpe ayant déjà été effectuée ce jour, c'est en ce moment l'étape séchage au soleil qui se déroule. Dans une bâtisse, nous voyons de longs tubes unis en caoutchouc. Ceux-ci attendent leur tour de découpe, patiemment. Mais en attendant, ils sèchent un peu, à l'ombre.
Chacun a sa tâche ici : les femmes que l'on voit s'occupent de bien étaler les élastiques sur la bâche afin d'accélérer le séchage ; une autre s'affaire à enlever les élastiques cassés afin que ces derniers ne soient pas envoyés mais recyclés pour former de nouveaux élastiques. Dans tout cela on allait presque oublier ! Notre gentil guide nous a quand même emmené dans un endroit à touriste absolu : une piscine sale au beau milieu des habitations où les gens n'ont absolument rien. Mouais, on passe notre tour sur ce coup-là .
En fin d'après-midi nous visiterons une fabrique de tissus et de paillassons pour clôturer le tout! Incroyable de voir autant d'artisanat sur une si petite île...
Après cette journée bien remplie, nous rentrons sur la péninsule (pourrait-on dire) et filons avec notre amie québécoise Nathalie rencontrée aujourd'hui pour aller partager quelques bières et discuter de tout, de rien, mais aussi de son expérience de retraite religieuse dans un temple bouddhiste, non loin d'ici. Malgré le fait que nous n'ayons pas fait de retraite, nous aurons un peu le même sentiment que Nathalie concernant le bouddhisme en Birmanie : c'est une bonne solution pour les parents qui assurent ainsi à leurs enfants une éducation. Toutefois, peu de monks ou de moines respectent vraiment les règles, peu d'entre eux appliquent réellement le bouddhisme (les femmes sont d'ailleurs les plus à cheval sur les règles), le côté idyllique de la religion bouddhiste que nous nous imaginons tous - genre Sept ans au Tibet -, le côté non-matérialiste aussi, ceci n'est pas une réalité. Bref, elle et nous sommes un peu déçus à ce niveau-là .
Côté hébergement
Breeze mais à déconseiller car sale et personnel vraiment pas avenant. Bien pour petits budgets : 8 dollars la nuit pour deux personnes (attention, vous dormirez dans un mouchoir de poche et pas propre en plus)
Côté transport
Yangon - Mawlamyaing : temps de trajet : 7 heures. Tarif : 12000 kyats par personne. Compagnie : Mandalar Minn Express.
Côté pratique
Visiter l'île des ogres située en face de Mawlamyaing. Contact de guide sur place avec possibilité de faire du Homestay chez lui : mr Jo Jo. Email : jonayzamkl@gmail.com. WhatsApp : 09 42 53 45 158
Possibilité également de voir les plus grands Bouddhas couchés du monde.