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La poésie du lac Inle

  • Ronan
  • 2 févr. 2017
  • 5 min de lecture


La brise me caresse le visage, le soleil me chauffe timidement la joue gauche tandis que nous naviguons vers Nyaung Shwe sur le lac Inle. En chemin, nous croisons le chemin d'un pêcheur, un vrai (!) utilisant la technique de pêche ancestrale. Il est 17h35, le soleil se couche sur le lac Inle. Petit retour en arrière... La journée commence autour d'un très bon petit déjeuner donnant directement sur un des canaux traversant la ville de Nyaung Shwe. D'ici, nous pouvons voir la vie des marchands de tomate entre autre. Au programme aujourd'hui : trouver une banque, retirer/échanger de l'argent puis envisager d'aller sur le lac. Après tout, c'est pour lui que nous sommes ici !

Vous le savez, les plans c'est pas notre fort... En marchant en direction de notre premier objectif (la banque), nous rencontrons un jeune Birman fort sympathique qui nous propose un tour en bateau sur le lac. Le prix est quand même plutôt intéressant compte tenu de la conversation que nous avons eue avec nos copines de petit déjeuner ce matin. Alors banco, tant pis pour les plans, on verra plus tard ! Il est 8h30 et nous embarquons pour le lac Inlé. L'avantage de partir à cette heure-ci, c'est qu'il n'y a pas foule de touristes. Nous sommes même très étonnés, on s'attendait tellement à jouer des coudes sur l'eau, on était prêt ! Et bien non...

Nous apercevons nos premiers pêcheurs. Déception : ce sont des "clowns-pêcheurs" présents pour les touristes uniquement. L'un d'eux nous montre un poisson que nous soupçonnons fortement d'être en plastique ou mort depuis si longtemps qu'il est raide comme un piquet.

Allez, vite, on met les gaz ! On est pas venu ici pour ça. En plus, ils ne nous montrent même pas la

technique de pêche, ils mettent juste leur filet sur le bout du pied, donc cela ne nous avance pas plus... Après ce théâtre flottant, nous continuons notre navigation vers le sud du lac. Nous passons par de petits canaux, découvrant ainsi la vie au cœur du lac, les maisons sur pilotis toutes plus jolies les unes que les autres. Puis, nous arrivons à une fabrique/boutique de tissus en tout genre où ils fabriquent de manière typique des écharpes à base de coton, de lotus et de soie. Nous voyons d'ailleurs une femme, assise au sol, découper les tiges de lotus pour récolter les fils. Et bah il y a du boulot ! La jeune femme qui nous sert de guide dans cette maison familiale nous explique dans un anglais approximatif (mais si mignon) que le lotus est le tissu le plus cher ici car le processus de fabrication est très long. On confirme !



Nous voyons ainsi plusieurs types de machines : une pour faire des pelotes, une pour peindre et bien entendu, plusieurs machine à tisser en pleine action. La rapidité à laquelle elles tissent nous laisse pantois... Cela nous rappelle notre séjour du côté de Nebaj au Guatemala, même bruit, même machine mais motifs différents. Nous en apprenons beaucoup sur la coloration également en voyant les différents composants naturels qu'ils utilisent pour leurs tissus : noix de coco pour le orange, tamarin pour le jaune, écorce de manguier pour le rouge, pomme de pin pour le marron et un fruit noir non identifié pour le noir ! Les tissus sont très beaux...


On se prend au jeu ! Quelques achats plus tard, nous voici de nouveau dans la barque aux 100 décibels - mon pauvre ptit cul a les oreilles dans le moteur, tout comme notre guide d'un jour qui deviendra sourd avant l'heure, futur fléau ici, se dit-on tous les quatre ! Nous irons ensuite de boutique en boutique : tissus, cigarettes, marionnettes, petits pots vernis, argent... Le tout fabriqué de façon artisanale bien entendu.







Nous profitons à midi d'un très bon déjeuner au bord du lac. Avant de continuer notre balade sur ce joli lac. Les maisons en pilotis sont si belles qu'on ne se lasse pas de les admirer. Toutes construites en bois, toutes ont l'air à la fois assez précaire mais aussi tellement cosy !

Nous nous éloignons un peu du lac en empruntant un canal en direction des pagodes en ruines de Shwe Inn Thein. Bon, on était à deux doigts de l'annuler cette visite. Mais on a bien fait de ne pas le faire. Ça aurait été vraiment dommage de manquer un tel spectacle. Mais pourquoi ne restaurent-ils pas un minimum ? C'est superbe : le site est en réalité constitué de nombreuses stuppas. Dans chaque édifice trône un Bouddha, plus ou moins bien conservé. Or endroit, la nature a repris ses droits, grimpant sur les stuppas à la manière du temple d'Angkor au Cambodge (non on y est pas allé mais on a déjà vu des photos ;)). Bref, les ruines se fondent très bien (voire trop, un peu de nettoyage leur ferait du bien) dans le paysage. Après cette visite inattendue - et quelques achats effectués à la dernière minute au marché -, nous prenons le chemin du retour car le jour commence à tomber et notre ami n'a pas de lampe sur sa barque... Nous sommes les derniers à quitter les ruines, profitant ainsi de la vraie vie des locaux. Et on a de la chance, c'est l'heure de la douche ! Tous sont sur leur ponton à profiter de l'eau des canaux pour se faire une beauté pendant que nous regagnons tranquillement le lac, passant au travers de nombreuses plantes et arrivant à un magasin où trois femmes girafes sont "exposées" comme des animaux dans un zoo. Triste spectacle que nous nous empressons de fuir. Car oui, le lac Inle, c'est aussi beaucoup de tourisme amenant parfois à faire des choses vraiment stupides, pour de l'argent.


Nous remontons sur notre barque et filons à vive allure. La brise me caresse le visage, le soleil me chauffe timidement la joue gauche tandis que nous naviguons vers Nyaung Shwe. Nous croisons le chemin d'un pêcheur, un vrai (!) utilisant la technique de pêche ancestrale. Il est 17h35, le soleil se couche sur le lac Inle.







Retour à la case départ. C'était une très jolie journée qui se finira dans le restaurant "French touch" avec un très bon repas accompagné d'un excellent vin français, offert par Ginette et Claude... On le savoure ce dernier instant sur le lac Inle.





Côté pratique Faire un tour en barque sur le lac inle toute la journée : entre 18000 et 20000 kyats la barque. Ne pas passer par une agence de voyage sinon vous paierez cher. Allez négocier directement avec les pêcheurs! Où les trouver? Vous ne pouvez pas les manquer en vous approchant du canal au bout de la ville.

Prix d'entrée au lac Inlé : 10 dollars par personne. Que faire dans la ville : Une journée sur le lac inle Patins à roulettes des années 60 (et oui!) Marché nouveau et ancien Côté restaurant French Touch : un Français vivant ici depuis 20 ans propose un concept très sympa : visionnage d'un film qu'il a réalisé (monk lorsque nous y étions, son premier long métrage) et dîner en même temps. Le film est gratuit et la nourriture est très bonne si vous êtes en mal du pays... Côté hébergement Hotel Joy : 16$ la chambre double (18$pour avoir une douche privative). Petit déjeuner inclus, personnel au top. Prix le plus bas que nous avons trouvé.


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