Nos aventures à Mandalay : entre pagodes, coucher de soleil, pont U Bein, re pagode, stuppas, re pon
- Ronan
- 26 janv. 2017
- 11 min de lecture
Partie 1


Aujourd'hui, nous avons décidé de ne rien faire pour se reposer... Mais on a changé nos plans ! Après tout, nous sommes dans la capitale culturelle du Myanmar... Après un bon petit déjeuner à base de fruits et de Toblerone (oups, le passage à l'aéroport est toujours fatal pour ça !), nous filons en direction de la gare pour nous renseigner sur les horaires de train partant pour Hsipaw, plus au nord. En chemin, nous croisons quelques groupes de moines, parapluies ouverts au-dessus de leur tête pour les protéger du soleil. Ils font la quête. Nous apprenons plus tard qu'en fait, ils font plusieurs quêtes par jour : une pour le riz tôt le matin, une pour quelques donations d'argent plus tard dans la journée, etc.
Après notre passage à la gare, nous mangeons dans un boui-boui qui ne paye pas de mine où ils passent une série bien de chez eux à la télé. Les acteurs sont si mauvais que c'était risible. Enfin, on imagine que c'est pour cela qu'ils se marrent tous devant l'écran parce que côté dialogue, on ne va pas se mentir, on ne comprend pas un traitre mot (et ce n'est pas plus mal !)


Sur le chemin de l'hôtel, nous goûtons une des spécialités culinaires du coin : sorte "d'omelette pancake" trop bonne mais tellement grasse que c'en est indécent.

A l'hôtel, non on ne se repose toujours pas - décidément on est pas bons sur les plans là ! - nous repartons direction le temple Shwenandaw Kyaung et d'autres lieux de culte : Atumashi Kyaung et Kuthodaw Paya. Là-bas, on discute beaucoup avec les moines qui adorent parler anglais avec les étrangers. Assez déroutant au début mais très plaisant de pouvoir échanger avec eux. Nous découvrons des lieux de culte absolument superbes dont le Shwenandaw, temple entièrement réalisé en bois, un véritable chef d'œuvre ! Nous visitons ensuite un tout autre monument renfermant près de 700 stèles toutes gravées, chacune représentant une page du livre sacré de Bouddha. Nous rentrons ensuite à pieds, passons par le Disneyland du bouddhisme (oui oui le kitch est très présent!) et profitons de l'éclairage de nuit absolument somptueux sur Mandalay Hill. Au dodo, car demain, nous tentons l'expérience de la moto, on est des "grands malades" comme disait l'autre dans Les Visiteurs !






Une journée riche en émotion nous attend le lendemain. Cela commence par la découverte du petit-déjeuner à l'hôtel (c'est notre deuxième nuit ici, fallait pas hésiter à nous le dire) et surtout par notre premier essai en "moto" ou plutôt scooter avec embrayage dans Mandalay. Sommes-nous fous ? Nous sommes encore là pour écrire cette histoire, c'est que tout s'est bien passé, pas vrai ?! Mon ptit cul part tout de même en éclaireur, tout seul, histoire de se familiariser avec l'engin et la circulation. On file, application Maps.me en marche (ça nous sauve vraiment cette application !) en direction de la station essence... Euh non des bouteilles de 1L d'essence vendues comme on vendrait une bouteille d'eau chez nous.


Le plein réalisé (deux bouteilles suffisent, parfait pour les petits budgets), nous filons vers le marché de Jade. Pas de chance, c'est fermé le vendredi, on reviendra demain ! Nous partons sur ce admirer la pagode Shwe In Bin, tout à côté du marché, où notre promenade est accompagnée par le chant des moines. Superbe moment, très poétique. Puis, nous rechaussons nos chaussures (oui, quel que soit le sol ici, à l'intérieur des temples, on se déchausse) pour partir voir la pagode Mahamuni où l'on croise une célébrité que nous ne reconnaissons pas tout de suite : Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 2016 et figure de la liberté en Birmanie (quoique de plus en plus critiquée pour son silence face aux différents conflits religieux que vit le pays en ce moment et pour le compromis signé avec la junte militaire). Le tapis rouge est vite enlevé alors même que nous passons dessus. Ah bah sympa, on a pas le droit à notre minute de gloire ??!


Après avoir passé une loooongue allée pleine de souvenirs en tout genre, nous arrivons enfin à l'intérieur du temple. C'est ici que nous découvrons la culture Bouddhiste d'un peu plus près. Ils achètent tous de nombreux colliers de fleurs notamment, qu'ils déposent dans certains cas autour du cou des différents Bouddhas. Eh oui, il y a un Bouddha pour chaque jour de la semaine, correspondant (si nous avons bien compris, avec l'anglais ici c'est pas super simple...) à notre propre jour de naissance. Né un lundi, vous vénèrerez donc le Bouddha du lundi en lui faisant des offrandes et en lui versant de l'eau sur la tête.

Mais attention, il faut verser un nombre de verres bien précis. C'est votre date de naissance qui définira votre chiffre. Les chiffres vont de 1 à 9. Si vous êtes né un 28, votre chiffre sera le 2+8 = 10 donc 1+0 = 1... On vient de vous dire que les chiffres allaient de 1 à 9 ! C'est à peu près tout ce que nous avons réussi à comprendre, mais c'est déjà pas mal ! Nous voyons donc s'enchaîner les offrandes, l'eau couler à flots sur la tête de Bouddha qui risque de se noyer si les fidèles ne lui octroient pas une pause ! Il y a un monde ! Ils sont vraiment à fond... Après ce bain religieux devant lequel nous sommes abasourdis, nous continuons l'allée des souvenirs pour ressortir de l'autre côté du temple et découvrir un décor tout à fait mystérieux, comme si le temps s'était arrêté ! : Les arbres sont blancs/gris, en fait, tout est coloré dans cette teinture de par la poussière causée par la sculpture des Bouddhas en marbre. Un vrai travail d'orfèvre devant lequel nous restons scotchés ! Les sculpteurs (qui bossent, à l'aide d'une disqueuse, sans masque, ni gant de protection et en claquette sinon c'est pas drôle), se transforment eux aussi en statues de marbre tant il y a de la poussière. Immobiles, on pourrait presque les confondre avec les Bouddhas qu'ils sculptent à un détail près : la couleur de la bouche d'un rouge intense chez les sculpteurs, causé par un machouillage trop important de Betel.



Après avoir observé un temps leur technique, nous partons en direction du Pont U Bein, très célèbre pour son coucher de soleil notamment. On y mange de l'huile avec des noodles (et non l'inverse, en y repensant, on pense que l'intitulé du plat était sans doute "huile chaude accompagnée de quelques noodles cuites à l'huile", mais on n'aura jamais le fin mot de l'histoire, c'était écrit en Birman !) et un jus de fraise que l'on osera pas touché et pour cause : cheveux et mouches mortes se sont invités dans nos verres. Et puis, les fraises sont un peu passées. Non, vraiment, on a le goût de l'aventure mais pas trop envie de passer un séjour d'une semaine dans les toilettes de l'hôtel... Cet excellent repas nous permet de prendre une sage décision : non, on ne passera pas dans l'immense flaque d'eau comme tous ces Birmans qui s'y risquent - et on fait bien, l'eau a eu raison du pot d'échappement d'un champion... Pas de pot sans mauvais jeu de mots ! - on fait le tour, et cela se passe bien. Nous prenons quelques photos, faisons des repérages pour revenir ce soir.






En attendant, nous continuons la découverte des environs en partant vers le sud, à Zay Cho. La route est magnifique et très typique, entourée de petites tours ressemblent à des mini-stuppas. En chemin, nous tombons par hasard sur une ruine absolument magnifique : Han Thar Wa Di. Tout s'est effondré à l'intérieur de ce temple qui devait être majestueux lorsqu'il était encore entier. Pour l'heure, on se croirait un peu dans le film "La Planète des singes", autrement dit, c'est l'apocalypse.
Nous filons ensuite vers Inwa, passons près de la tour de Piz locale (Nanmyin Watchtower) et visitons le temple Mae Nu Oak Kyaung (c'est dur les noms, c'est vraiment dur !).





Nous sommes ensuite spectateur durant quelques minutes d'un match de foot local : le Shin loe. Les gars maîtrisent la balle à la perfection et nous sortent des passes venues d'un autre monde... C'est un foot qui se joue au-dessus d'un filet de volley.


Dans ce petit village perdu, resté "dans son jus", nous sommes tout à coup envahis par les calèches et les touristes Français qui vont avec. Et ça râle et ça se plaint... Ooh la la vite vite, partons sans mot dire.
Nous filons par le fleuve, ce qui nous fait gagner du temps et vivre une petite expérience fluviale pittoresque à nous et à notre scooter. On arrive à temps pour le coucher du soleil au pont U Bein qui est noir de monde, pour le coup, mais les couleurs du coucher de soleil sont si belles qu'on lui pardonne volontiers son succès... Puis, il est temps de rentrer sans batterie sur le téléphone (donc sans GPS) et sans phare, à tâtons quoi ! Une heure de route plus tard, on arrive sain et sauf et on est bien contents d'être enfin à l'hôtel !




Partie 2
Notre première journée en scooter s'est si bien passée que nous décidons de remettre le couvert aujourd'hui. Il faut dire que nous n'avons pas vu le marché de jade hier, alors on a un objectif en vue ! Et on fait bien d'y retourner car l'ambiance y est... Particulière disons. Plus nous nous enfonçons dans les allées, plus l'ambiance change et plus il y a de monde, jusqu'à ne plus pouvoir passer à certains endroits, coincés entre les négociants de pierres précieuses.




Pas de femme à l'horizon en revanche, on est vraiment dans un univers d'homme.Ici, il y a les négociants, là les acheteurs, et un peu plus loin les tailleurs de pierre. Le marché a pris vie et cela fait plaisir à voir. Nous flânons ainsi une bonne heure dans les allées à observer les négociations, les conversations échangées, mais aussi les repas partagés, etc.

Le marché est étonnamment dépourvu de traces rouges, signe distinctif d'une consommation abusive de Betel. L'explication se situe dans l'allée centrale où, afin d'éviter que les hommes ne tapissent le sol de crachats, des poubelles ont été installées. L'allée des crachats et des raclements de gorge passée (appétissant tôt le matin), un moine nous invite à sa table et nous offre son sachet de cacahuète. Il a une folle envie de parler anglais avec nous et de nous montrer plein de photos de monastères environnants et de reliques bouddhistes, cela via ses deux téléphones portables. Bien équipé ce vieux moine dis donc ! Le temps de nous faire prendre en photo par notre nouvel ami et nous filons pour la troisième fois au pont U Bein car mon ptit cul veut absolument prendre des moines en photo seuls sur le pont, ce qui n'est vraiment pas simple... Il y parviendra après 1h30 d'attente, c'est qu'ils se font désirer ces moines. Oui, pour la photo, il faut s'armer de patience, et pour celui qui ne prend pas de photo et qui attend le photographe... Il faut s'inventer une passion en attendant !




De retour à l'hôtel, nous n'attendons qu'une chose : voir débarquer Claude et Ginette, les parents de mon ptit cul, qui viennent nous rejoindre pour au moins une bonne semaine sinon plus (on espère plus !), cela dépendra de nos itinéraires respectifs. 14h20, c'est bizarre qu'ils ne soient pas encore arrivés. On observe pourtant par le balcon les arrivées dans l'hôtel depuis environ 1h3. Il faut croire que nous avons eu cinq minutes d'inattention car, en descendant vérifier à la réception, je tombe nez-à-nez avec un visage familier : Ginette ! Nous montons tous les trois faire la surprise à mon ptit cul, aaaah ce qu'on est content de se retrouver. En plus du super cadeau qu'il nous font en venant nous voir, ils nous ont apporté des ptits cadeaux tout droit venus d'Ardèche ! Merci maman, merci papa ! Ce saucisson est un régal, cette lessive on en avait grand besoin, enfin un bouquin en français - que je dévore bien trop vite mais ce n'est pas grave, ça fait du bien ! -, mmmmmh du chocolat, pour les soupes on attendra le froid du Népal et cerise sur mon gâteau : une pince à épiler... Voilà, nous avons été gâtés !!!

Nous filons fêter nos retrouvailles dans un resto local situé à un kilomètre ou deux de l'hôtel puis il est temps de filer vite car le temps presse et nous risquons de manquer le coucher de soleil sur Mandalay Hill. Non seulement on le ratera (on ne trouve pas le chemin tout de suite) mais en plus, Ginette aura la trouille de sa vie. Il faut dire que monter sur un scooter d'entrée de jeu, c'est un sacré baptême du feu ! Bravo à tous les deux, vous vous en êtes sortis comme des chefs ! Allez, une bonne bière s'impose pour fêter tout cela et pour nous remettre de nos émotions...
Puis au dodo, car il y en a qui ont un sacré décalage horaire dans les pattes !


Partie 3
Cela fait déjà quelques jours que nous sommes à Mandalay. Du coup, nous laissons Ginette et Claude rattraper leur retard grâce aux services de monsieur Linn. Nous visitons tout de même avec eux le marché Zegyo, immense fourre-tout où l'on déambule dans les allées qui se ressemblent, mais pas tout à fait quand on y regarde de plus près : tissus, tissus et autres tissus, longuys (pantalon/robe porté par les hommes), costumes, chaussures... Et fruits et légumes ! Mais ceux-là, on les manquera avec Ginette et Claude. Bah oui, on pensait que le Zegyo market n'était que dans ce bâtiment de plusieurs étages mais pas du tout, il y en a tout autour aussi.






On était d'ailleurs déjà venu ici sans le savoir la veille pour acheter des fruits ! Bref. Après cela, nous laissons nos heureux voyageurs partir en voiture pour leur journée de visite. De notre côté, c'est mission carte bancaire. Aaaaaah les joies des banques en voyage. C'est déjà pas coton depuis la France mais c'est encore plus insupportable à gérer depuis l'étranger, et depuis la Birmanie où le réseau est au top, c'est encore mieux ! Notre nouvelle carte bancaire fraîchement arrivée depuis la France a décidé de faire des siennes. Impossible de retirer dans les distributeurs automatiques. On les essaye tous (presque) mais rien n'y fait. On est allé jusqu'à entrer dans un resto où les prix étaient franchement au-dessus de la moyenne pour pouvoir utiliser leur terminal de carte bancaire. Bah oui, on se dit que c'est simplement parce qu'elle a besoin d'être activée. Mais non, ici non plus cela ne fonctionne pas. On vous rassure, on avait pas encore commandé notre repas ! Du coup, après avoir tourné pendant quelques heures sous un soleil de plomb, nous retournons à l'hôtel histoire d'incendier la banque, puis on repart avec une autre carte bancaire (oui, on en a plusieurs et fort heureusement, cela nous sort de la panade très régulièrement !) pour retirer des sous. Tiens un nouveau distributeur automatique ! On essaye avec notre carte défectueuse dans le doute... Et ça fonctionne ! Bon, bah si on avait commencé par là on aurait gagné un temps fou ! Passons. Les joies du voyage, sans elles, on s'ennuierait un peu finalement !

Argent en poche, halleluiah, nous louons un scooter puis filons en direction de Sagaing. Pour y accéder, nous passons par un pont gigantesque d'où nous avons une vue superbe sur un bouddha immense et de nombreuses stuppas qui l'entourent. Magnifique.


Nous continuons notre tour en nous perdant dans les rues de la ville, prenons quelques photos à la volée puis repartons dans l'autre sens, direction le pont U Bein.



Plus besoin de GPS, on commence à bien connaître la route ! On a bon espoir d'y croiser Ginette et Claude malgré la foule. Et on les trouvera sans problème, le "radar intégré famille" ça aide vachement ! Un restaurant beaucoup trop chic - mais bon, dans le quartier du théâtre c'est un peu inévitable ! - et une pièce de théâtre pour Ginette et Claude, la journée est déjà terminée. Allez hop, au dodo. Demain, nous embarquons dans un pickup pour aller vers le nord, à Pyin Oo Lwin.


Côté transport Se déplacer dans Mandalay Si vous avez le goût de l'aventure, prenez un scooter sans hésiter ! Sinon, prenez un taxi mais le prix de la course sera bien entendu plus élevé. Location d'un scooter : 8 000 kyats la journée Location d'une voiture avec chauffeur : 48 000 kyats la journée Prix de l'essence : 1L = 1 000 kyats (750 kyats si vous allez dans une vraie station essence). Vous trouverez des bouteilles d'essence presque à tous les coins de rue. Côté pratique Billet d'entrée dans les temples. A Mandalay, nombre de lieux de cultes sont accessibles avec le même billet. Il coûte 10000 kyats. Il faut le savoir car ils ne vous l'annoncent pas toujours au guichet... Le ticket est valable 5 jours. Tarif d'entrée au marché de Jade : 1 000 kyats par personne
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