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  • Ronan

Départ pour Ninh Binh euh non Tam Coc


Prendre le bus pour Ninh Binh est un sketch ! Le gars de l'agence nous avait bien dit d'attendre à la guesthouse. Le bus devait arriver à 13h, mais à 13h30, toujours rien. Du coup, après avoir fait deux allers-retours à l'agence, il insiste "si, si, il va passer devant votre guesthouse". Bon, cinq minutes plus tard, un chauffeur de taxi (grand luxe au passage) nous appelle et nous fait signe de venir. Il va nous déposer à l'endroit où passe le bus. Bon. Le mystère s'épaissit autour de ce bus. Dans la voiture, malgré le grand luxe des fauteuils, ça pue la crotte de chien. Infecte. Quand même, il pourrait laver sa voiture, c'est un peu "cracra", se dit-on. Il nous dépose donc, après une centaine de mètres parcourus seulement. Ok, on aurait pu le faire à pied sinon... Et nous dit que notre bus devrait bientôt passer. De nouveau dans le doute, on repart à l'agence située juste à côté et là, panique à bord, "mais pourquoi vous n'êtes pas à votre guesthouse ! Le bus est déjà passé !!! Revenez ici avec vos affaires, je vais m'arranger", nous dit-il. On revient avec nos quinze sacs chacun. Puis, "ah bah non en fait, vous pouviez rester là-bas !". La blague !!! Mais bon, le bus arrive bel et bien à l'endroit indiqué par le chauffeur de taxi (venu de nulle part celui-là au final). Quant à l'odeur de merde, c'était en fait moi... ou plutôt mon sac qui avait trempé dans un jus non identifié près de la poubelle à la guesthouse. Super ! J'ai plus qu'à me changer maintenant, c'est une infection !

Confortablement installés au fond du bus sur une couchette trois places, nous faisons la rencontre de Thibault, un Français bien sympa qui a vécu trois mois au Népal. Du coup, on profite de son expérience et de sa connaissance du pays pour commencer à nous imprégner de l'ambiance qui nous attend dans notre future destination (et avoir quelques bons plans à ne pas manquer au passage). Sans même nous en rendre compte, nous arrivons déjà à Hué. Les quatre premières heures sont passées à une vitesse folle. C'est ici que notre chemin avec Thibault se sépare. Nous continuons notre route (avec le regret de ne pas visiter la cité impériale de Hué...) en direction de Ninh Binh où nous arriverons vers 4h du matin. Mais le destin en décidera autrement. Réveillée à 3h du matin par un voisin un peu trop bruyant, j'enclenche Maps.me qui met un peu de temps à nous repérer et là, paf, nous sommes à Tam Coc. Mince ! C'est ici qu'on voulait venir initialement mais le gars de l'agence nous avait dit que le bus allait directement à Ninh Binh et qu'ensuite, nous devions prendre un taxi. Ni une, ni deux, je saute sur mes pieds et demande au chauffeur d'arrêter le bus qui était en train de repartir. Il boude, nous gueule littéralement dessus et nous demande de nous dépêcher avant qu'il ne passe la seconde!

Oui, les chauffeurs de bus sont un peu c*** ici aussi, mais quand on le sait déjà, ça passe mieux ! C'est ainsi que nous nous retrouvons au beau milieu de nulle part, dans la nuit noire et qu'un taxi venu d'on ne sait où nous aborde. Il nous dépose devant la grille de notre guesthouse que nous avons réservée la veille heureusement.

Vu l'heure, la grille est bien entendu fermée et comme il commence à crachiner, nous décidons d'entrer par l'un des portails pour aller nous mettre à l'abri et en profiter non pas pour dormir mais pour avancer un peu sur notre blog. Oui, on sait, il est 4h du matin mais que voulez-vous, on a trop hâte de voir notre copain et de découvrir l'environnement qui nous entoure. On est comme qui dirait pas fatigué du tout ! Vers 5h, le jour commence à se lever et, alors qu'une brume épaisse nous entourait, nous commençons à apercevoir les contours d'une colline, puis deux, puis trois. Wahou, nous sommes au beau milieu d'un paysage absolument superbe, inattendu. On va se régaler ici, on le sent.

A 6h, un monsieur nous aperçoit au milieu du parc de vélo et nous invite à le suivre, la réception est ouverte. Quand nous voyons le buffet du petit déjeuner, on se dit qu'on a frappé à la bonne porte. C'est Loan qui nous accueille, celle-là même qui a accueilli Morgan et Charlotte il y a quelques années de cela.

Quand on lui annonce qu'une partie de la famille Trottier est passée par là, elle nous annonce gentiment que nous sommes surclassés et que nous serons dans un bungalow pour notre peine. Grand luxe ! Vous auriez vu nos têtes en rentrant dans la chambre, c'était un superbe cadeau après une nuit aussi pourrie... Une bonne douche plus tard, il est temps d'aller à la réception, copain ne devrait plus trop tarder maintenant. Dix minutes plus tard, notre invité tant attendu débarque à dos de scooter ! Qu'est-ce qu'on est content ! Allez, on fête ça devant le petit déjeuner lui aussi tant attendu que nous avalerons comme des gloutons avant d'organiser notre journée. Car il ne faut pas chômer, nous n'avons pas beaucoup de jours avec copain et souhaitons lui faire profiter un maximum de ses vacances. Après avoir discuté un peu avec Loan, nous décidons de notre programme de la journée et prenons rendez-vous le soir pour un cours de cuisine avec la maîtresse de maison en personne, Loan donc.


Avant d'enfourcher nos vélos, c'est Noël après l'heure ! Copain nous a ramené des petits cadeaux tout droit venus de France : deux saucissons (bonheur ultime), du Toblerone (imam), du Cognac (pour nos soirées arrosées), un Château Margaux (rien que ça) et le must du must qui a fait que Ronan est tombé amoureux : du Comté et du Cantal. Alors là, on est paré pour affronter les jours à venir ! Vivement la dégustation !

Mais pour l'heure, place à la découverte. Nous partons à l'assaut de la baie d'Ha Long terrestre en pédalant tranquillement sur nos bicyclettes. Ce petit coin de paradis méconnu du tourisme de masse (et c'est tant mieux) nous offrira des souvenirs magiques, presque irréels. Car non, la

baie d'Ha Long maritime n'est pas la seule merveille où il est possible de se frayer un chemin parmi les pics émergeant de la terre comme par magie, la baie terrestre recèle elle aussi de trésors cachés.

Tam Coc et ses grottes, ses collines, ses rizières à perte de vue, en fait partie.




Au départ de notre guesthouse, nous traversons de nombreuses rizières, puis arrivons au premier point d'intérêt : LE truc à ne surtout pas manquer à Tam Coc : la balade en barque où les rameuses (et non rameurs, pas un !)

s'aident non pas de leurs bras mais de la force de leurs jambes. Sauf qu'ils refusent de nous accepter tous les trois sur le même bateau. Ce n'est visiblement pas une question de poids puisque les locaux sont autorisés à y aller à quatre. Ce n'est pas non plus une question de prix puisque nous proposons de payer le même prix qu'ils nous proposent pour deux barques mais en n'en prenant qu'une. Non, on ne comprend pas, vraiment. Cette histoire nous fera quand même perdre une bonne heure au final. On retentera notre chance plus tard. Pour l'heure, nous continuons notre chemin et tombons nez à nez avec le bich Dong, joli temple à l'entrée poétique, perché et entouré de collines que nous contournons pour aller nous égarer dans la végétation en contrebas. Petit moment de flottement au moment de récupérer nos vélos. On nous demande de payer à nouveau. Les bougres ne nous ont pas donné de ticket. C'est marrant, quelques minutes plus tôt, on se disait justement qu'ils étaient capables de faire payer de nouveau... Mais on tient bon. Comme le dit le vieil adage : faut pas pousser mémé dans les orties !

En repartant vers les barques pour tenter de nouveau notre chance, une dame nous offre un prix défiant toute concurrence pour un tour en barque. Et tous les trois sur le même bateau en plus ! On accepte tout de suite. Mais pas maintenant nous dit-elle, revenez dans deux heures. Très bien, cela nous laisse le temps pour aller visiter Thing Nham, le parc aux oiseaux. Nous longeons paisiblement la rivière pour nous rendre au parc, apercevant sur notre droite les femmes travaillant avec minutie dans les rizières. Petite pause pour payer et nous préparer à la montée qui s'annonce difficile. La bougresse, elle pique les cuisses celle-ci ! Nous nous arrêtons en plein effort pour continuer à pied. Non pas par fainéantise mais parce qu'il y a une grotte à voir et

que quelques marches (436 pour être précis) nous attendent. Après cette halte, nous reprenons nos deux roues et entamons une descente vers le parc. Une sensation de liberté s'empare de nous, un vrai moment de bonheur. Le parc aux oiseaux sera blindé de touristes. locaux.. aie c'est le week-end, on avait pas pensé à ça ! Ce n'est pas grave, nous faisons le tour du parc qui est assez grand l'air de rien, rendons visite à un arbre vieux de quelques centaines d'années, admirons le lac et ses dizaines et dizaines d'oiseaux puis repartons comme nous sommes venus en direction de la balade en barque tant attendue.


C'est essoufflés que nous arrivons devant la boutique où notre rameuse nous attend. Ne pouvant pas nous montrer auprès des autres rameuses qui dépendent de ce que nous avons appelé "le mac des rameuses", nous passons donc par les chemins de traverses, entourés de rizières et de bananiers. Alors que nous continuons de nous enfoncer dans la campagne, nous arrivons à une maison située au bord de la rivière et attendons, cachés des autres rameuses. Aucune ne doit nous apercevoir sinon, elle risquerait d'avoir des problèmes. C'est donc


en silence que nous attendons un court moment. Nous sommes impressionnés par la dextérité avec laquelle elle manie la barque en ramant avec ses jambes ! Incroyable ! Une cicatrice lui fend la voute plantaire du pied gauche, blessure de travail arrivée quelques jours plus tôt. Mais rien ne l'arrête, elle continue imperturbable...

Pendant ce temps, nous sommes sous le charme. Ce silence qui règne est salvateur. Nous nous retrouvons seuls à naviguer au milieu des pics gigantesques et majestueux qui s'enlèvent autour de nous. Seul résonne le bruit de l'eau que les rames fendent en rythme et avec beaucoup de douceur. La brume s'est totalement dissipée, c'est magique.

Nous traversons ensuite deux grottes, éclairés à la lampe torche par notre rameuse qui se met à nous chanter "pirouette, cacahuète". Étrange. Puis, de nouveau, le silence règne en maître. Je ne saurais trop expliquer les émotions que dégagent ces paysages mais c'est impressionnant, mystique, poétique, puissant aussi. Une heure déjà que nous naviguons, il est temps de rentrer à l'embarcadère.



Nous récupérons ensuite nos bicyclettes et filons vite vers la guesthouse. Nous sommes en retard. Loan commençait à s'inquiéter car les produits vont sans doute manquer au marché, nous dit-elle. Par chance, nous trouvons les produits nécessaires pour la confection des nems. Il y a même du canard acheté une bouchée de pain. Nous sommes étonnés de la manière qu'à Loan de jeter les billets sur les marchands en revanche. Elle qui est d'une douceur absolue avec les touristes change totalement de comportement avec les siens. Bizarre...

La leçon de cuisine commence ensuite. Non, nous n'allons pas dévoiler la recette ici ! Mais les ingrédients ne manquent pas, tous aussi bons les uns que les autres. Nous coupons, hachons, émiettons carottes, coriandre, menthe, émincés de poulet, soja, et j'en passe.



On vous l'a dit on ne vous donnera pas tous les ingrédients miracles. Puis, nous roulons le tout dans des feuilles de riz avant de les plonger dans l'huile. Le repas sera succulent. Les meilleurs nems qu'on ait jamais mangé ! Et avec une dizaine chacun, nous sommes aux anges ! Sans compter le canard au miel servi en plat de résistance... nous sommes comblés et nos estomacs aussi !

Il est temps de filer au dodo après une journée riche en émotion car demain, nous partons tôt. Le bus décolle à 6h45 en direction de la baie d'Ha Long maritime.



PRATIQUE


Côté hébergement

Chez Loan : 33 dollars pour une chambre deux lits doubles. Vélo à disposition et petit déjeuner à 3dollars mais vraiment très copieux. Possibilité d'y prendre des cours de cuisine avec Loan elle-même. 10 dollars le cours (et la dégustation ensuite cela va de soi !)


Côté pratique

Il y a beaucoup de choses à faire à Tam Coc, prévoir au moins deux jours sur place.

Parc aux oiseaux : 100000 dong l'entrée. C'est joli mais pas un indispensable

Balade en barque : possibilité de négocier depuis l'embarcadère situé à seulement deux kilomètres de chez Loan. Tarif : 150000 dong pour trois sans compter les tips...

De nombreuses pagodes et temples

Mua caves : cette balade offre une superbe vue sur la vallée. Nous n'avons malheureusement pas eu le temps de faire cette promenade, mais elle vaut visiblement le détour !


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