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Mui Né, la corruption, les voleurs, la forte présence russe et les dunes !

  • Ronan
  • 27 févr. 2017
  • 10 min de lecture


Aujourd'hui, nous commençons notre sérieuse remontée vers le nord. Mui Né, on arrive ! A nous les superbes plages, les dunes de sables rouge et blanc, la belle vie quoi ! C'est bien beau, mais avant toute chose, il faut réussir à monter dans le bus. Un parcours du combattant à suivre un gars en scooter pendant que nous courons derrière chargés comme des mulets, on arrive au bus. Et là, surprise : même le bus dans lequel nous montons est prometteur ! Waouh, mais on est sur de vrais sièges couchettes allongés, s'il vous plaît ! Grand luxe, on a hâte de pouvoir les tester de nuit du coup... Bref ! Les quatre heures de route se passeront sans encombre. L'arrivée en revanche sera plus mouvementée ! L'amabilité a été oubliée au terminal d'Ho Chi Minh visiblement. Nous sommes littéralement tous jetés comme des vieilles chaussettes au bord de la route à 4 kilomètres du début de la ville de Mui Né. Bien. Bah on va louer le scooter tout de suite comme ça ce sera fait ! Chargés comme des mulets, on monte en selle. Bon, par contre, au ne peut que faire du tout droit avec le gros sac de Roro sur le guidon du coup, on décide de ne pas aller à l'endroit que nous avions prévu initialement qui avait l'air top, dommage ! Mais sécurité avant tout ! Ayant lu quelques articles sur la corruption de la police et leur fort intérêt pour le portefeuille des touristes dans le coin, surtout pour les touristes à deux-roues, nous demandons deux choses essentielles à la jeune fille de l'agence à savoir : le scooter le moins puissant qu'elle ait en sa possession (bah oui, en France, quand tu as ton permis B, tu peux conduire une 125 mais ça c'est en France...) et les papiers du véhicule. Bon, ceux-là, elle ne les a pas mais elle nous assure que nous n'aurons aucun problème, il faut simplement rouler à 40 km/h. Elle nous donne tout de même sa carte à appeler si l'on croise la police. Bon. On est pas plus avancé mais on se dit que notre bonne étoile va nous suivre et qu'on ne croisera pas la police.


Cet après-midi là, à bord de notre scooter, nous partons donc à la recherche d'une guesthouse. On rentre dans la première à bas prix et plutôt pas trop mal. Ça fera tout à fait l'affaire ! Nous partons ensuite à l'assaut des alentours - après avoir cassé une croûte bien entendu - découvrant ainsi un petit port où l'on compte des dizaines et des dizaines de petites barques rondes au milieu d'une centaine de bateau de pêche. En bas, les derniers pêcheurs ramassent leur pêche du jour alors que d'autres attendent le chaland avec leurs langoustes géantes.



À deux doigts de nous laisser tenter par cette gigantesque langouste mais le prix touriste s'est abattu sur nos têtes. Tant pis pour lui, il ne vendra rien c'est dommage ! Nous continuons notre route, laissons le scooter au bord de la route un instant pour passer par des chemins de traverse, ça avait l'air joli là-haut. Et c'est pas mal en effet. Nous ne le saurons que le lendemain, mais en fait, nous étions déjà sur les "Red Dunes" à ce moment-là mais de l'autre côté !



La chaleur étant quand même plutôt intense, on file tester des limonades plutôt pas mal dans un restaurant tenu par des... Russes ??! Ce que nous avions lu était donc vrai. Ici, tous les menus sont traduites en anglais et en russe. Il y a une diaspora très importante de Russes qui est venue s'installer dans la région, c'est impressionnant! Petite limonade terminée, nous filons déguster un jus de fruits un peu plus loin. Entourés de poissons frais, d'anguilles et de crapauds qu'ils s'apprêtent à embrocher d'une seconde à l'autre. Je ne savais pas que ces petites bêtes émettaient un cri quasi-humain, déstabilisant. Comme une envie de devenir végétarien d'un coup...

La nuit commence à tomber,nous partons de ce restaurant pour se trouver un autre endroit. Tout se négocie ici, jusqu'à au prix des menus... Toujours bon à savoir !

Le lendemain, nous nous levons tôt car notre bus part à 13h et entre temps, nous avons les dunes à aller voir tout de même ! C'est quand même pour elles que nous sommes venus ici, ce serait dommage de ne pas aller les voir. 7h38 exactement, nous chevauchons le scooter en route pour les dunes rouge d'abord. Bon, on doit l'admettre, on est un peu déçu pour deux raisons. La première c'est qu'on s'attendait à un espace beaucoup plus grand et perdu en pleine nature. C'est tout au bord de la route et c'est pas un "désert". La deuxième, c'est parce que, bordel, ils ne peuvent pas s'empêcher de jeter des détritus partout les gens ! La Terre n'est pas une poubelle houhouuuu ! Quelqu'un nous entend ?! Pas un pays n'a été épargné depuis le début de notre voyage (le Chili éventuellement)...

Nous refusons poliment la luge en plastique (apparemment pour dévaler les dunes) que nous propose une dame et reprenons notre route vers les dunes de sable blanc. En route, nous passons devant un canyon superbe à la terre rouge qui n'est pas sans nous rappeler les paysages de Madagascar. La route est vraiment jolie, tantôt en bord de mer, tantôt à l'intérieur des terres. Nous roulons doucement - des fois que l'on croiserait la route de la police - ce qui n'est pas plus mal, on profite d'autant plus des paysages comme cela. 35 minutes plus tard, on les voit apparaître au loin, les fameuses dunes blanches.



Surplombant le lac du lotus, le paysage qui s'offre à nous est vraiment très poétique. On se dit d'ailleurs que c'est beaucoup plus joli de là où nous sommes alors nous profitons un peu du moment présent, debout face au lac et aux quelques fleurs de lotus qui pointent timidement le bout de leur nez. Puis, il est temps de rentrer. On commence à avoir une petite fringale avec tout ça ! Par contre, on a eu beau rouler lentement, le vent c'est pas ce qu'il y a de mieux pour la consommation... La veille, nous nous sommes arrêtés dans une petite échoppe pour prendre de l'essence où le prix était exorbitant mais bon, on a avait pas vraiment le choix à vrai dire, c'était l'une des seules en ville.




Nous avons de la chance aujourd'hui, une station essence est sur notre chemin. Un litre suffira largement pour faire 15 bornes. Les pompiste insiste "il vous faut deux litres, vous n'arriverez jamais jusqu'à Mui Né avec un litre". Et la marmotte tu sais ce qu'elle fait la marmotte ? On insiste pour n'avoir qu'un litre. Il finit par accepter mais par nous faire payer 2 000 dong de plus pour notre peine (ce n'est vraiment rien, mais pour le principe ça nous agace déjà). Là-dessus, il se met à nous taper la discute. Du coup, on se dit chouette, un gars sympa qui veut parler anglais... En fait, il était juste en train de nous distraire ! Pigeonnés les ptits culs !

En allumant le scooter, on se rend compte que la barre du fuel est toujours à un. Bizarre non, hier quand on a mis litre, il y avait trois barres... On se dit que la machine beug peut-être mais on soupçonne quand même le gars de n'avoir rien mis dans le réservoir. On reviendra là-dessus plus tard. Avec une amère impression de s'être faits entubés, nous continuons notre route très doucement pour le coup. Bah oui, il nous reste 15 kilomètres à faire et on est pas certains d'avoir assez d'essence puisqu'on ne sait pas si on a un litre en stock ou non... Et là, alors même qu'on se dit "ouf, on a pas croisé les flics", qui est-ce qui nous fait signe au loin de nous arrêter ? Bingo ! Quelques touristes sont déjà sur le bas-côté. Exactement le même scénario que celui que nous avions lu sur un blog en venant ici. Pas aimables pour un sou, les flics nous demandent d'où nous venons, puis nous demandent de nous asseoir, pardon, exigent plutôt... Et là, le sketch commencent. "Vous rouliez trop vite, je vous ai vu, vous rouliez à 43,5 km/h". Là on se dit, soit les flics Vietnamiens ont des yeux bioniques et sont capables de calculer votre vitesse au km/h près oui messieurs dames, soit il se fout de nous. Parce que, non, il n'y avait pas de radar. Et manque de bol pour lui, on roulait vraiment à 35 grâce à son gentil copain de la station essence (ils commencent vraiment à nous gonfler ces vietnamiens). Bon, là il voit que sa stratégie n'est pas la bonne. "Vous ne rouliez pas sur le bonne voie". Là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. TOUS les locaux qui passent roulent au milieu de la route, on roulait à droite, sur la bonne voie. En fait, selon lui, nous étions supposés rouler sur le bas-côté. Sauf que manque de chance pour lui, il y a du sable, et le sable bah ça glisse lui explique-t-on, et puis, regardez les locaux là, vous ne les arrêtez pas eux ? Ils sont pourtant 5 sur le scooter, ah non pardon 6, je n'avais pas compté l'enfant en bas âge dans les bras de la maman et sans casque, c'est normal ça ? "Vous n'allez pas m'apprendre à faire mon métier", c'est à peu près ce qu'il nous rétorque à ce moment-là. Troisième stratégie : le permis international. Bon ok, il est un peu déchiré mais ça marche quand même. Il décide de prendre le nom de Roro quand même. Nous pendant ce temps-là, nous restons très calmes. Quoiqu'ils commencent à sérieusement nous énerver, ce qui peut s'observer lorsque les narines de mon p'tit cul commencent à gonfler et que sa mâchoire se contracte! Mais on s'était dit qu'il ne fallait surtout pas rentrer dans leur jeu, sinon ils pourraient vraiment nous accuser d'un autre délit pour lequel nous n'avions pas été arrêté à la base...

Quatrième stratégie : les papiers du véhicule. Là on est presque embêté. Mais en fait non. On lui dit tout simplement, pour cela, il vous faut appeler l'agence de location. Voici leur numéro de téléphone. Il compose le numéro et nous tend le téléphone parce qu'apparemment il ne sait plus parler vietnamien. En attendant que l'agence ne décroche, il commence à nous dire que cela nous coûtera 800 000 dong - les mecs sont allés jusqu'à imprimer des fausses règles de conduite en Français, donc aussi en Anglais, en Russe, etc, avec les prix correspondant aux pseudos infractions). Le policier nous explique que nous allons aller ensemble à la banque (bien sûr, faisons comme ça, puis on va te donner notre RIB aussi si tu veux, ce sera plus simple !). La fille de l'agence décroche, dommage pour lui, il avait tout misé là-dessus. On lui explique notre soucis et elle nous demande où nous sommes exactement. Lorsque l'on demande à l'agent, il a comme encore perdu sa langue. On finit par lui tendre le téléphone qu'il prend peu volontiers. On ne sait pas ce qui se dit mais il a l'air emmerdé, donne même son téléphone à l'adjudant chef qui est à côté. Pendant ce temps, d'autres touristes se font arrêtés, avec qui nous discutons calmement. Là, bien sûr, on se fait réprimander... Bah oui, il ne faut pas qu'on échange, on est tous en infraction ! Brigands ! Comme si les touristes ne connaissaient pas leur magouille franchement. Plutôt drôle en plus quand on voit la file de touristes arrêtés sur le bas côté de la route... Et puis, le code de la route entre nous, on le respecte mille fois plus qu'eux. Mais là n'est pas la question. Il est ici question d'argent pas de règles ! Le chef adjudant raccroche et nous crie dessus avec son bâton et son air de sale con magouilleur, profiteur, voleur bref, de sa tête d'imbécile et finit en nous disant en vietnamien de nous barrer (c'est ce que cela voulait dire vu le ton employé). Cool ! On n'a pas versé un centime. On va pouvoir embrasser la fille de l'agence qui, on l'apprendra en rendant le scooter, s'avère être la fille d'un policier haut-placé visiblement : le simple fait d'avoir mentionné le nom de son papa et hop, le tour était joué. La menace ça fonctionne plutôt bien ! En tout cas, elle nous a bien aidé la miss, car sans elle, on y serait encore.


Avec toutes ces aventures, on commence à avoir faim et notre scooter aussi. Dans le doute, on remet de l'essence. Au prix correct de 18 000 dong cette fois-ci, donné avec le sourire et avec deux barres qui apparaissent comme par magie sur l'indicateur de fuel. Mais quel espèce de c** l'autre !! Pardonnez-nous, on est vulgaire dans cet article, mais avouez que c'est fort de café quand même ! On les a enchaîné les mauvais plans ce matin... Ils ne se rendent pas compte que ce n'est pas correct, mais ce n'est pas bon pour eux non plus car cela va finir par se savoir et autant dire que dans certaines régions, le tourisme est l'économie principale !!

Ces aventures, vous vous en doutez, ne nous laisserons pas un souvenir impérissable de Mui Né que l'on quitte avec plaisir à 13h pour filer vers Dalat.



PRATIQUE


Côté transport

Ho Chi Minh - Mui Né : temps de trajet : 4h30. Compagnie de bus : Tam Danh. Tarif pour couchette : 130 000 dông par personne.

Location de scooter : 125 000 dong par jour. Nous avons loué chez Pacific Océan et ne sommes vraiment pas déçus, la jeune femme nous a épargné une belle amende à la clé.

Petits conseils : lors de la location, discutez bien avec l'agence d'une éventuelle arrestation par la police. Ils savent que c'est monnaie courante dans la ville. Alors assurez-vous d'avoir le droit de conduire ledit véhicule, prenez les papiers du véhicule et s'ils ne les ont pas, prenez la carte de l'agence, prenez le moins d'argent possible sur vous et gardez votre calme. Ils sont corrompus jusqu'à la moelle de toute façon...

Mui Né - Dalat : temps de trajet : 4h. Tarif : 90 000 dong par personne (sommes passés par l'hôtel, le tarif était sans doute un peu plus cher...)


Côté pratique

Se rendre aux "Red Dunes" : 15/20 minutes en scooter depuis le centre de Mui Né

Se rendre aux "White Dunes" : 50 minutes en scooter depuis le centre de Mui Né (vous passez devant les Red Dunes en allant aux White Dunes, ainsi que devant le fishing market)

Ici, les jus de fruits sont bons marché : 15 000 dong le jus, ce serait dommage de s'en priver...


Côté hébergement

Bien Dua : tarif de la chambre double : 10 dollars.

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