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  • Ronan

La quiétude de Ben Thanh, le mythique Mékong, ses méandres et ses marchés flottants



Après avoir déambulé dans les rues d'Ho Chi Minh, nous décidons qu'il est temps pour nous de filer vers le sud. S'ensuit donc une courte réflexion : "doit-on prendre le bus ou la moto ?" Étant donné le temps de réponse un peu lent des compagnies de bus, on décide d'opter pour le "deux roues". Rien que nous, indépendants et libres comme l'air. Après avoir traîné un peu dans les échoppes, nous finissons par trouver la moto de nos rêves ! C'est parti pour l'aventure pendant 3 jours. Ils vérifient même les plaquettes de frein, qu'ils nous changent pour être sûrs ! On a même un câble USB pour le téléphone et le GPS et ça c'est vraiment trop ! Décidément on fait bien de passer par cette agence, ils sont sérieux, bon marché et ils ont de belles motos !


On enfourche notre engin, on laisse nos grands sacs à l'hôtel, n'emmenant avec nous que le strict nécessaire, puis on file d'abord en direction de My Tho, plus précisément à Ben Thanh dans le Homestay de Monsieur Thaï. Deux voyageurs nous avaient prévenus : attention à ne pas passer par l'autoroute. Bah oui, sauf que Maps.me nous a embarqué sur cette route. C'est pas de bol car nous voici à doubler des dizaines de camions, à bouffer de la poussière et des nids de poules, et à manquer les jolis paysages de la campagne. Au moins, nous arriverons plus vite que prévu chez Monsieur Thaï. Et heureusement car nous avons quelques soucis pour trouver l'entrée du chemin. Notre GPS est perdu et ne sait plus comment il s'appelle. Les villageois sont adorables et nous orientent vers un tout petit chemin (avec une pancarte à l'entrée il est vrai). Après un court labyrinthe menant vers des habitations complètement perdues dans les méandres du Mékong, quelques nouvelles indications demandées aux habitants et nous arrivons dans un petit coin de paradis. Accueillis à bras ouverts par Monsieur Thaï, ce dernier nous dit être désolé car il n'avait plus que la petite cabane au fond du jardin à nous proposer lors de notre réservation. Mais quel dommage ! C'est la cabane la plus mignonne du coin ! Franchement, on est heureux qu'il nous propose cette cabane, c'est tout simplement parfait et complètement inattendu. Entourant un petit plan d'eau où notre hôte pêche le "poisson-shampoo manque beaucoup d'oxygène", spécialité du coin qui finira dans nos assiettes. Bah oui, gros BÉMOL : les eaux de la douche finissent dans ce joli plan d'eau. Dommage. Si on l'avait su avant de prendre la douche, on se serait lavé à l'eau, en toute simplicité.

Toujours est-il que le diner du soir, compris dans la réservation, est un vrai délice que nous dégustons le cœur léger. "Ah ce qu'on est bien...". Ajoutez à cela le fait qu'on ne voit aucun moustique. A croire que tout le monde s'est donné le mot pour que l'on passe un super moment. Après une belle nuit passée au calme de la campagne, nous engloutissons notre petit-déjeuner et partons faire une promenade très (trop) rapide sur les méandres du Mékong. On avoue que sur ce coup-là, notre ami n'a pas gagné des points. La dame de la barque et son petit garçon étaient adorables, mais la balade - aussi agréable soit-elle car nous serons vraiment au calme, ne croisant aucun touriste à une heure aussi matinale - sera de beaucoup trop courte durée. 45 minutes grand maximum alors que nous pensions naviguer deux heures durant. À ce prix, la balade était quelque peu chère. Mais bon, on était plutôt très très tranquille et ça c'est le principal, non ?















De retour chez Monsieur Thaï, nous décidons d'enfourcher les vélos et de partir nous perdre dans les alentours. De nombreuses petites allées partent depuis la route pour aller on ne sait trop où. Allez, on tente l'aventure. Nous nous perdrons quatre heures durant au détour des petites allées, passant dans des petits coins de paradis entourés de bananiers, de cocotiers, d'arbres fleuris, traversant un pont de ci de là, et arrivant dans un orphelinat où on nous prend pour deux parents adoptifs. Ils se sont dit tiens un jeune couple, il y a du potentiel, sait-on jamais ! Très étrange situation dans laquelle nous nous retrouvons malgré nous : Roro et moi debout devant une dizaine de nourrissons attendant de trouver une famille d'accueil. "Prenez-les dans vos bras", me dit-on. Nous refusons poliment, super gênés de cette situation, jetons un œil (sur leur demande) au temple mi-hindouiste mi-bouddhiste (Shiva et Bouddha sont représentés dans la même maison, bizarre) et reprenons ensuite notre route. Plus loin, nous goûtons des galettes de coco absolument divines faites sous nos yeux, au bord de la route, au feu de bois. Nous croiserons également le salon de coiffure du coin, toujours aussi typique (la photo ci-dessous parle d'elle-même)!
























Puis, nous continuons tranquillement notre chemin, dégustons un banh-mi et rentrons chez Monsieur Thaï car il va être temps de prendre la route en direction de Can Tho. Le déjeuner est servi nous annonce notre hôte. Ah ça aussi c'était inclus ?! Décidément, cet endroit est de plus en plus magique ! Nous disons au revoir à Monsieur Thaï, le remercions pour sa gentillesse et son accueil super chaleureux (car ce qu'on ne dit pas c'est qu'il a partagé nos repas, discutant avec nous de sa vie, de la nôtre, un vrai homestay en somme, un échange comme on les aime ! Un self-made-man qui a tout compris au tourisme et à la notion de service ! Bref, on a adoré ce monsieur et c'était si bien qu' on a oublié de le prendre en photo...

Et c'est parti pour 2h de moto. Partant du mauvais pied au début - encore l'autoroute - nous arrivons à nous en dépêtrer très vite cette fois-ci, prenant ainsi les petits chemins. La campagne est tout simplement superbe ! Cela nous offre un bel aperçu de la vie ici : chacun s'affaire dans les champs, les enfants jouent au cerf-volant (sport national ici visiblement), on croise des dizaines de marchés, on aime les odeurs de paille et d'herbe fraîchement coupée qui nous rappelle notre campagne française (aaaah petite nostalgie, douce enfance...), certains paysans s'activent sur le brûlis ou brûlent seulement les mauvaises herbes de leurs terrasses.





C'est également la première fois que nous apercevons des sépultures dans les rizières. Surprenant... Mais bon, ils restent en famille de cette manière ! On apprend tout de même que si les champs sont vendus, les sépultures partent avec les anciens propriétaires. Après deux heures de pur bonheur visuel et olfactif, nous reprenons la "grand route" pour emprunter un immense pont. Juste à temps pour le coucher de soleil et pour voir les lumières s'allumer sur Can Tho. Contre toute attente, cette ville est immense, on dirait presque Las Vegas tant c'est illuminé ! Incroyable. Nous faisons une longue pause ici, le temps d'offrir à mon ptit cul la possibilité de faire quelques photos artistiques, allongé au sol, au bord d'une route passante, sur un pont, très bonne idée. Bref.


Les photos sont belles et Roro va bien. Nous arrivons ensuite dans la ville. Au loin, nous apercevons le pont que nous venons de traverser qui est illuminé de toute part. Même le pont de Normandie n'est pas aussi beau de nuit ! Quant aux rues ici, c'est simple, on se croirait à Noël ou au Nouvel An Chinois. Toutes les rues sont illuminées (pardon, on a que ce mot à la bouche, mais on ne peut pas faire autrement...) donnant à la ville une ambiance très festive. Maps.me est de nouveau perdu et nous emmène dans une rue très glauque où nous demandons notre chemin en vain. On finira par trouver notre hôtel, réservé deux jours plus tôt. De là, on avoue ne pas se casser la tête trop longtemps : on réserve un tour avec l'hôtel directement pour une visite de 6 heures le lendemain nous faisant profiter des marchés flottants (le touristique et le moins touristique), des canaux du Mékong et des alentours.





Pour l'heure, nous filons au night market déguster quelques spécialités... japonaises (oui on sait c'est bizarre), des galettes un peu trop grasses et surtout des crêpes glacées. Alors ça, c'est LA découverte. Sur un "billig givré", un monsieur armé de ses spatules découpe les fruits de notre choix (pour nous c'était fraise et banane) et verse ensuite la pâte à crêpe. Puis, il s'active à une vitesse hallucinante pour hâcher le tout, l'étaler ensuite et nous offrir une glace absolument divine ! On comprend mieux pourquoi il y avait la queue devant ce stand...

En pleine dégustation, nous nous faisons aborder par une dame qui nous propose un prix dérisoire pour aller voir les marchés flottants le lendemain matin. Raaaah, dommage on a déjà réservé avec notre hôtel... Mais bon, aucun regret, notre guide était gentille et il faut bien qu'elle gagne sa vie !

4h30, le réveil sonne. Ouch, il est très très tôt là ! Notre guide nous attend à 4h45 pétantes avec un chauffeur de taxi et nous filons directement vers le port pour embarquer dans notre pirogue privée, s'il vous plaît ! La brise est fraîche alors que nous accélérons un peu la cadence en direction du marché flottant. De nombreux bateaux nous doublent, tous comptant une dizaine de personnes minimum. On se dit qu'on est bien dans notre petite barque. Quand nous arrivons, le marché bat son plein et fourmille de vie. Toutefois, la vente se fait essentiellement auprès des grossistes ici, d'où la quantité astronomique de fruits et légumes comme les ananas, les courgettes, les pastèques, etc. Chaque bateau vend son produit phare, qui est d'ailleurs haut perché sur un bâton afin que l'on puisse le voir de loin.



Nous amarrons tout de même auprès d'une petite barque afin de déguster un café vietnamien (extra, vraiment!). Le jeune homme est donc barman ambulant. De l'autre côté, nous sommes abordés par une cuisinière cette fois-ci qui prépare ses petits plats sur le Mékong. Génial ce concept de marché flottant décidément ! On adhère !

Bon, en revanche, ayant englouti les deux cafés (Roro l'est pas fan), je n'ai pas une faim de loup pour le pho matinal (il est 6h) super copieux... en attendant que nous ayons fini nos assiettes, le chauffeur nous fait faire un petit tour entre les grands bateaux des marchands, nous permettant d'observer quelques transactions. Après quoi, nous filons en direction d'un autre marché flottant, beaucoup moins touristique et plus petit aussi que le premier arrêt de la journée. La navigation est longue - 1h. Bien que notre guide tente de nous garder éveillés les vingt premières minutes, nous montrant l'usine de riz notamment ainsi que les stations essences flottantes (du jamais vu non plus !), puis quelques maisons flottantes elles aussi, elle comprend que le bercement du bateau est trop doux pour nous tous. C'est l'heure de s'octroyer une pause sieste. Quand nos yeux s'ouvrent à nouveau, nous arrivons justement au marché. Une dizaine de femmes vendent leurs fruits et légumes à bord de leur barque. On ne verra aucun homme ici et pour cause, ils s'activent dans les champs pendant que les femmes partent le matin très tôt pour vendre les produits et revenir ensuite au champ pour aider les hommes. L'ambiance est bon enfant ici et les femmes rient à gorge déployée, cela donne vraiment le sourire.














Nous dégustons ici un ananas coupé à la vietnamienne. Quel régal ! Ensuite, nous partons nous perdre dans les canaux du Mékong, admirant ainsi le paysage.


Puis, nous faisons une halte dans un village où notre guide nous montre des tonnes d'arbres fruitiers, de légumes. Elle nous apprend également qu'une bonne partie des plantes ici est utilisée de manière médicinale, souvent pour les mots de ventre d'ailleurs. Nous passons donc au cœur d'un village construit tout en longueur, observant ainsi la vie locale. Curiosité sanitaire : ici, les toilettes se jettent directement dans une mare. C'est sympa et presque convivial. D'une part, l'occupant peut faire coucou aux voisins et d'autre part, mieux vaut ne pas passer à côté quand les toilettes sont occupées, la vague risquerait de ne pas être appréciée... classe !


Nous remontons ensuite à bord de notre barque pour continuer notre promenade. Dommage, habituellement cette balade inclut aussi une visite de la fabrique de nouilles de riz, mais ce n'est pas le moment des récoltes et donc pas du tout le moment de la fabrication de nouilles. Ç'eut été intéressant à voir... Au lieu de cela, nous rentrons doucement vers Can Tho où notre guide d'un jour nous emmène dans un restaurant sympa : place à l'atelier "je fais moi-même mes rouleaux de printemps". On se régale, on lutte un peu mais le résultat est plus que satisfaisant : feuilles de riz, feuille de salade verte, carottes, concombres, nouilles de riz aplaties, menthe, coriandre, viande à l'origine indéfinie mais très bonne, soja et bonne dégustation !

Après cet atelier cuisine, nous nous séparons de notre guide pour continuer notre visite de Can Tho qui se terminera inévitablement le soir-même chez le "crêpier-glacier" du night market.

Le lendemain matin, nous reprenons la route très tôt en direction de Ho Chi Minh. La jeune fille de la location a été claire : 12h dernier délais ! Du coup, à 7h30, nous sommes déjà sur la moto, cheveux au vent, espérant que le ciel ne nous tombe pas sur la tête, car c'est drôlement couvert... Une longue route nous attend. 4h pour être précis. Voire même plus car nous souhaitons passer par les routes de campagne. Mais comme de bien entendu, la météo va s'en mêler. Chanceux jusqu'alors, nous avions réussi à passer entre les gouttes, mais ça, c'était avant! Une bonne saucée plus tard et un chemin nous embarquant sur des toutes petites routes que nous ne sommes même pas certains de pouvoir traverser en moto (on a tapé route pour bicyclette sur notre GPS, c'est le meilleur moyen qu'on ait trouvé pour ne pas passer par la grande route polluée... Mais bicyclette versus vélo, c'est pas la même histoire en vrai), on préfère assurer le coup et ne pas arriver trop en retard à Ho Chi Minh. Nous reprenons à notre plus grand damne la "nationale ou autoroute on ne sait pas trop". Une fois n'est pas coutume, le traffic est dense et les Vietnamiens conduisent n'importe comment. On se demande vraiment si l'obtention d'un permis de conduire est obligatoire ici. Ils arrivent quand même à vous engueuler quand vous roulez sur la bonne voie, que vous êtes dans le bon sens, que vous roulez tranquillement et qu'un fou furieux arrive en face, qu'il n'est pas sur la bonne voie, complètement en sens contraire et qu'il vous klaxonne et vous grogne dessus parce que vous ne vous êtes pas poussé assez vite ?! Autrement dit, quand tu es sur la route, c'est chacun sa merde !


À cette folie routière (ou "inconscience que la mort t'attend au prochain virage si tu continues à rouler aussi mal") s'ajoute une densité incroyable de motocyclettes (sans doute lié au prix exorbitant des voitures : nous apprenons que les propriétaires de voitures devraient payer près de 13 000 dollars pour une automobile en raison des coûts de production élevés et une taxe de consommation spéciale. "Par conséquent, près de 95% des véhicules immatriculés sont des motos ou des scooters", peut-on lire dans un article traitant de ce sujet et du nombre d'accidents mortels au Vietnam. Car ce pays est le deuxième pays où il y a le plus d'accidents mortels par an... On est pas vraiment surpris par cette information, on ne va pas vous le cacher.

Et nous pendant ce temps-là, on roule, tranquillement, sur notre deux roues, quand soudain : "Hiiiiiiiiiiiiiii" (bruit de freins qui chauffent beaucoup trop sans raison apparente), "Booom" (bruits de Roro et Panpan qui rentrent dans le cul de la moto de devant qui vient de freiner sans aucune raison apparente), "le con, mais trouduc va !!" (Ça c'est ce que nous crions en cœur avec mon ptit cul après le gars). Heureusement que nous étions quasi à l'arrêt sinon cela aurait fait beaucoup plus de dégâts ! "Seulement" le phare est enfoncé, on s'en sort pas trop mal. On s'arrête un peu plus loin histoire de tenter de le remettre droit. Et là, un Vietnamien arrive (en scooter forcément) à côté de nous, s'arrête et sort sa caisse à out's (de nulle part !) pour nous aider à remettre le phare en place. Cela prendra tout de même 30 bonnes minutes... Et le phare sera de nouveau opérationnel ! Parfait ! Trop gentil ce monsieur ! On se sert les mains et en route mauvaise troupe car l'heure tourne.

12h15, nous arrivons à Ho Chi Minh les narines noires de poussières, les cheveux châtain clair, hyper bronzé (sympa la crasse), une ptite douche s'impose quoi ! On avait peur de se faire réprimander - on a quinze minutes de retard -, mais que nenni, il n'y a personne à l'agence, ils sont tous partis casser la croûte. On a bien fait de se dépêcher...

Après avoir rendu la moto en un morceau, on récupère notre passeport - pas le moment de l'oublier celui-là ! -, on fait un tour du marché situé à côté de la Guesthouse - coucou petit crocodile près à être englouti ! -, on achète notre billet de bus pour Mui Né et on se prend de nouveau une méchante averse sur le coin du nez. Il était temps de rentrer dis donc, car cela durera une bonne heure !

PRATIQUES


Côté pratique

Faire les marchés flottants sans passer par une agence, c'est possible mais il faut avoir un peu de temps. Pour cela, il vous suffit d'aller errer sur les quais près du night market. Après une dizaine de minutes grand maximum, vous aurez déjà votre bateau pour le lendemain.


Côté transport

Ho Chi Minh centre - My Tho : temps de trajet : 2h en moto via l'autoroute. Compter 3h par les petits chemins

My Tho - Can Tho : temps de trajet : 2h en moto via l'autoroute. Compter 3h par les petits chemins

Côté transport

Ho Chi Minh - Mui Né : temps de trajet : 4h30. Compagnie de bus : Tam Danh. Tarif pour couchette : 130 000 dông par personne


Côté hébergement

My Tho : Hong Thaï Homestay : perdu au milieu de nulle part, ce petit coin de paradis est à découvrir sans plus attendre pour la gentillesse de l'hôte et la magie de l'endroit. Diner, petit-déjeuner et déjeuner inclus dans le prix de la nuitée. Tarif : 26 dollars pour la chambre double. Bon à savoir : on ne peut s'y rendre qu'en deux roues car c'est perdu plus loin que là grand route. Sinon, en taxi il ne vous reste que 500m à parcourir à pied.


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