La région de Hsipaw : le viaduc de Gokteik et la découverte des Shan
- Ronan
- 1 févr. 2017
- 7 min de lecture


Nous quittons Pyin Oo Lwin de bonne heure. 7h sonnent : Roro et moi sommes déjà dans la rue en direction de la gare où nous sommes rejoints par Claude et Ginette vers 7h20. Ils tombent à pic, on avait besoin des passeports de chacun pour acheter les billets de train. Huit heures de trajet et 1 000 kyats de différence (75 centimes) ente la classe normal et la "upper" class. On décide de se faire "plaisir". Enfin, c'était sans compter sur le monsieur du guichet qui a gentiment encaissé pour la "upper class" et nous a filé des billets pour l'autre classe. Tu me diras, il a dû sentir que l'on passerait les trois-quarts du trajet dans la classe des locaux ! Et de toute manière, ils ne sont pas aussi regardant que la SNCF, on ne verra aucun contrôle à bord bizarrement ! Bref.
Petite dégustation de fraises locales (trop bon), puis à 8h30, l'aventure commence. Roro a de la chance, sa voisine Nurit, une Mexicaine, est très sympa. La mienne ne veut pas trop causer. Pas grave, je m'incruste avec mon ptit cul pour parler espagnol et ça fait du bien! Arrêts réguliers dans des petits villages, possibilité de manger à chaque stop grâce aux petits marchands de noodles, cacahuètes ou autres plats épicés (hein Claude ?!).

Le côté spectaculaire du trajet réside dans le fameux pont de GokTei qui, je l'avoue, m'a donné le vertige. Il faut dire que le pont fait pile poil la largeur des rails et donc du train, ni plus ni moins.



Les paysages s'enchaînent, nous offrant un superbe aperçu de la vie dans la campagne birmane : quelques cahutes de temps à autre trônent au milieu des champs. Bercés par les wagons (on arrive parfois même à ne plus voir la porte du wagon de derrière tellement le train tangue), nous finissons par nous endormir. Au fait, on ne vous a pas dit mais on est parti en classe "ordinaire". Bah oui, c'est quand même mieux de voyager à la "locale" !





En arrivant à bon port, on est recruté par un hôtel. Enfin, ils ont envoyé un ptit gars à la gare pour ramener les gens à l'hôtel. Sont organisés et proposent des prix vraiment abordables alors banco, on signe où ? Après quelques centaines de mètres effectués à l'arrière d'un pickup, les valises sont à peine posées et nous nous renseignons déjà pour les trekkings à faire dans la région. Ils en organisent à l'hôtel, parfait ! Nous optons pour un "2 jours / 1 nuit", départ demain matin à 8h devant l'hôtel. Allez, on ne perd pas de temps, on file visiter Hsipaw. Rien de spécial mais la ville est sympa (surtout les boutiques de souvenirs... Oups la fièvre acheteuse nous aurait-elle rattrapé à nouveau ?) On fait une halte dîner - un peu déçu par ce repas d'ailleurs - puis rentrons faire nos sacs.

On partira léger (ce qui n'est pas sans nous déplaire) car ils ont visiblement tout ce qu'il nous faut dans la famille chez qui nous allons loger. On laisse nos gros sacs à Claude et Ginette qui vaqueront à leurs occupations pendant notre absence. Après une nuit à se cailler les miches - décidément on ne pensait vraiment pas avoir aussi froid en Birmanie ! -, on se lève tant bien que mal pour aller déguster un super petit déjeuner. 8h30 (non parce qu'en fait le départ c'était pas 8h), on nous invite dans une voiture pour aller vers un autre Hotel : celui de Monsieur Charles. Dommage, visiblement il est de mèche avec la junte militaire et on voulait l'éviter ! Next Time ! Là-bas, nous attendons une bonne heure, apprenons qu'il y avait la possibilité de choisir entre cascade et sources thermales. Ah bah non, pour les "hot springs" le groupe est déjà parti... La prochaine fois, n'hésitez pas à ne pas nous le proposer du coup ! Rien de grave dans tout cela, cela nous permet de nous retrouver dans un groupe très sympa composé de deux chiliens, un australien, une hollandaise et deux chinoises. Autant dire que les discussions seront multilingues autour de la table ! Bon, c'est bien beau tout ça mais on a pris du retard nous. Du coup, on commence la rando en pickup jusqu'au chemin de terre d'où nous continuerons à pied. Nous passons de maison en maison (ou de village en village, au choix, car ici, les villages sont parfois constitués d'une maison seulement !).






Puis, nous croisons notre premier barrage composé d'hommes armés. On commençait presque à se dire qu'il était tout à fait possible de faire des randonnées tout seul dans la région... Eh bien non !
Les paysages sont beaux, mais certainement pas autant que lorsque les rizières sont vertes et pleines d'eau... Pas grave, on profite quand même. Le temps de déguster un premier encas (non ce n'était pas le déjeuner... Deux petites assiettes de tomates, on se disait aussi que ça faisait un peu léger pour huit personnes) et nous continuons notre chemin vers le village Shan où nous sommes très bien accueillis.




Ici, on ne parle pas birman mais un autre dialecte. Dommage, on commençait presque à maîtriser la langue officielle du pays (presque !). Les repas sont extra, la famille très accueillante quoique nous

sommes un peu frustrés avec mon ptit cul car notre guide ne les intègre pas beaucoup (sinon pas du tout) à notre table. Nous avons la possibilité de nous promener seuls dans le village (mais pas au-delà, pour notre sécurité visiblement). "Komsa" et "Rockmy" sont les deux mots que nous avons appris en cinq minutes. On s'en sert à tour de bras et cela nous aide à décrocher pas mal de sourires en échanges, surtout lorsque l'on croise un petit groupe d'enfants avec qui l'on jouera un certain temps. Incroyable la faculté qu'ils ont à répéter les sons au passage. Nous parlions français entre nous et tout à coup, écho, la petite en face de nous se met à répéter mot pour mot avec un accent impeccable la phrase que je venais juste de prononcer. Incroyable !




Bref, après avoir erré deux petites heures dans le village, observer les jeunes monks jouer au football


local et joué avec quelques enfants, nous rentrons au bercail pour profiter d'un excellent diner, puis observer les étoiles au coin du feu - après avoir pris une bonne douche de pieds dans le bac à eau (royal !). Après quelques blagues échangées (et traduites, ce qui valait quelques vides de temps en temps mais c'était plutôt drôle du coup), nous dormirons bien dans notre dortoir aménagé.
Le lendemain, réveil à 7h pour le petit déjeuner (bon on aurait pu pousser à 8h, notre jeune guide dort comme un bébé dans la salle à manger), puis départ pour Hsipaw. Seulement deux descentes et une montée nous attendent, pas trop dur quoi ! Les paysages changent du tout au tout. On passe de montagnes sèches à une forêt quasi tropicale. Déroutant. Pour revenir aux champs arides (ce doit être le plus commun dans le coin à cette saison).
Nous amis dégusteront une glace en route, arrivée de nulle part grâce à une "moto-réfrigérateur mobile", l'appellerons-nous. Tous malades avant la dégustation, on se dit que de tester une glace artisanale au beau milieu de la montagne birmane n'est peut-être pas la meilleure option qu'ils aient choisie mais qu'à cela ne tienne, c'est pas nos oignons après tout !
Nous arrivons ensuite, après avoir descendu toute la colline, à notre terminus. Déjà ?! Le temps d'avaler notre déjeuner, de faire une partie de foot local et d'aller voir la jolie cascade un peu plus haut et nous voici déjà en route pour Hsipaw. Ce fut bref, mais intense ! Nous aurons rencontré des gens très sympas mais regrettons tout de même le manque de partage avec la famille. La barrière de la langue peut-être ? Mais quoiqu'il en soit, ça valait vraiment le coup de le faire ce trekking !








A Hsipaw, nous faisons un rapide tour de la ville, retrouvons Claude et Ginette - trop heureux de leur journée d'hier passée en campagne - avant de réserver notre bus pour le lendemain. Nous partons donc pour Pindaya. Ah bah non, finalement on ira directement au lac Inle. C'est pas vraiment nous qui l'avons voulu. Le monsieur de l'hôtel avait oublié de nous dire qu'on payait pour aller jusqu'à Inle mais que pour aller à Pindaya, nous devions payer en plus (alors que le bus nous arrêtait en plein milieu du parcours initial... Mouais, pas très fair-play tout ça. Du coup, on a décidé de continuer notre chemin !)

Ce n'est pas très grave, cela nous fait gagner du temps sur notre périple ! Avec tout ce que nous avons prévu, on en aura besoin. A Nyaung Shwe (lac Inle), il est temps de trouver un hôtel - certainement pas le "Golden Dream" au risque de perturber la gentille jeune femme devant nous dans le bus qui a mis un coup de coude à son copain lorsque celui-ci a eu le malheur de nous donner le nom de son hôtel. Sérieusement ?? Bref. Après avoir traversé une arrière-cour un peu glauque - il faut dire ce qui est - on arrive à Joy Hôtel qui fera notre bonheur durant notre séjour ici. Un accueil chaleureux et un sens du service ! Ils sont vraiment au top ici ! Ce soir-là, nous dégustons une salade de fruits devant un film intéressant retraçant la vie d'un monk au bord du lac Inle, long-métrage réalisé par le patron français qui tient ce même restaurant "la french touch". Ça a l'air plutôt très bon, on reviendra demain ! Côté hébergement Yee Shin Hotel. Tarif : chambre double pour 5 dollars par personne. Petit déjeuner inclus Côté pratique - trekking 2jours/1nuit : 25 000 kyats par personne, tout compris (logement, repas et guide). Possibilité de partir uniquement pour la journée ou de partir pour au moins trois jours. Voir avec l'hôtel. Côté transport Pyin Oo Lwin - Hsipaw : 8h de train. Tarif en upper class : 2 750 kyats par personne. En ordinary : 1 750 kyats par personne.
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