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  • Ronan

Aller sur Big Corn Island, c'est toute une aventure et surtout, ça se mérite !



Big Corn Island sera notre dernière étape au Nicaragua et pas des moindres. On vous prévient tout de suite, cet article risque d'être un peu long, mais un peu drôle aussi ! Si vous avez le goût de l'aventure, c'est par ici que ça se passe... Avant même de nous y rendre, nous avons longuement hésité ! Et pour cause : ça à l'air compliqué d'y aller, les informations ne sont jamais les mêmes sur les sites internet, on s'y perd et on est pas certains de pouvoir revenir à temps pour notre vol en direction de la Nouvelle-Zélande. Mais tout de même, l'idée de passer Noël sur une île des Caraïbes, c'est tentant ! Alors on est des fous, c'est parti ! Notre hôte à Masaya nous a gentiment aidé (et beaucoup en téléphonant à différentes personnes pour s'assurer de nous donner les bonnes informations, on vous l'a dit ils sont top chez Régis !) en nous assurant que nous allions trouver un bus au départ du terminal de Mayoreo à Managua partant pour El Rama le même jour. Parfait ! Et il a dit juste. Bon, pas de place dans le premier bus, pas grave, on attendra 1h30, on est pas à 90 minutes près sur ce type de trajet... Avec le recul, c'était long ! Que de bruit dans ce terminal. Comme tous les terminaux d'Amérique centrale en même temps ! Il est temps pour nos oreilles de trouver un peu de calme. On vous le dit tout de suite, ce n'est pas dans le bus que nous le trouverons ! Sept heures durant, nous roulons en direction d'El Rama avec quelques paires de fesses collées à mon épaule, voire assises sur mes genoux. Il faut dire que nous avons eu la chance d'acheter nos billets une heure et demie plus tôt. D'autres n'ont pas eu cette opportunité et voyageront donc debout pendant 7h. Un long après-midi passé à rouler, une dizaine de vendeurs de tortillas, une playlist écoutée en boucle, des paysages plutôt sympas, un vomito d'un gars vraiment pas bien à l'avant, bla-bla-bla plus tard, nous arrivons à El Rama. Il est 22h. Ne sachant pas si des bateaux partent le jour-même, nous cherchons le port - que nous ne tardons pas à trouver, El Rama n'est pas très grande ! - où on nous annonce que les premières pangas (petits bateaux à moteur) sont déjà pleines: "revenez demain à 6h" ! La nuit sera donc courte. On se trouve un petit hôtel sans prétention, puis on part casser une croûte (un délice, avec un changement dans le menu : gallo Pinto, maduro frito... Ah et porc au barbecue ! On fait des folies de temps en temps !)


5h : le réveil sonne. Ça pique, mais quand faut y aller. La femme au guichet est aimable comme une porte de prison, Fichtre, elle ne va nous mettre jamais nous laisser prendre une panga ! Pendant deux heures, elle refuse de nous laisser entrer acheter nos billets. On ne comprend vraiment pas comment ça fonctionne. Le bruit encore et toujours : Klaxons, vendeurs ambulants, alarmes de voitures... On commence presque à s'habituer (presque !). Trois heures que nous attendons et soudain, le miracle se produit : une file commence à se former au guichet ! Roro a eu l'œil et se jette au milieu de la queue.

Trop rapide ! Et, comme toujours en Amérique centrale, certains essayent de passer devant dans le file ce qui agace mon ptit cul au plus haut point, ainsi que la dame du guichet qui repousse les billets que la dame dernière Ronan est en train de tendre par dessus son épaule. Nan mais franchement ?! Une fois les billets achetés, on attendra encore une bonne heure et demie qu'un gars viennent supposément nous chercher en criant le numéro du bateau que nous prenons. Mouais, on a une confiance très limitée et on a raison ! Ils sont dépassés par les évènements. Aaaaaah quelle belle organisation. Mais avec le recul, elle ne sera pas si mauvaise comparée à ce qui nous attend. Nous grimpons enfin dans notre panga pleine à craquer. Le soleil est de la partie, on a de la chance ! Nous voici donc en direction de Bluefields car le bateau partant directement pour Big Corn Island est parti la veille (pas de chance), le prochain part dans deux jours (re pas de chance !). Ce n'est pas très grave, on prendra un bateau depuis Bluefields. Enfin, on espère !

Les rives entre El Rama et Bluefields sont vierges de toute population, mis à part quelques petits villages qui émergent de temps en temps. On y aperçoit d'ailleurs un village bondé - jour de marché - d'où part une barque et 10 vaches. Oui oui, vous avez bien lu ! 10 vaches vivantes sont attachées par le cou à une barque naviguant au milieu du fleuve... 5 de chaque côté ! On hallucine ! Pauvres bêtes. En même temps il n'y a pas vraiment de route dans le coin donc quand faut y aller faut y aller!

En arrivant à Bluefields, c'est une fois de plus le bordel. Certains nous assurent que le bateau pour Corn Island vient tout juste de partir, d'autres qu'un autre est sur le départ, d'autres qu'il n'y aura pas de bateau avant deux jours... Il règne ici une ambiance vraiment bizarre. On se demande un peu pourquoi on a voulu venir jusqu'ici à ce stade. Les gens sont tous soit bourrés, soit drogués, soit les deux. Ils parlent un anglais incompréhensible et pour cause : c'est du créole ! Un gars finit par nous dire que nous devons aller à Bluff, presqu'île située en face de Bluefields et y attendre la bateau pour Corn Island qui passera le lendemain matin à 2h. Il a un drôle d'air et notre confiance en lui en très limitée. D'autant qu'il nous emmène dans des rues un peu désertes où tu t'attends à tomber dans un traquenard à tout moment. Mais non... Tout ce qu'il dira s'avèrera être juste ! Nous prenons donc un bateau pour Bluff en espérant que le bateau passe vraiment demain matin. La traversée est rapide, nous sommes entourés de Rastamen, c'est ambiance Caraïbe quoi ! Nous arrivons à Bluff vers 13h. Le temps risque de nous sembler long car le bateau passe dans exactement 13h...

On file se renseigner pour savoir s'il passe effectivement demain. Apparemment oui. On y croit ! Les "hostal" ne courent pas les rues ici, donc on dormira au port. Le capitaine est d'accord donc c'est parfait ! Et puis, c'était pour dormir trois heures dans un taudis, on pouvait s'en passer bien volontiers. 13h... Dans ces conditions, on va prendre notre temps pour visiter Bluff. C'est pas bien grand... Rien de transcendant mais une plage qui vaut le coup d'œil tout de même ainsi qu'un superbe arbre de Noël planté au milieu d'une place que nous prenons pour la place principale.



On se demande à quoi ils consacrent leurs journées ici. À prendre l'apéro ça c'est certain. Ils sont tous sans exception sous l'emprise de l'alcool c'est impressionnant ! Mais ils sont assez gentils se dit-on. Jusqu'à ce que le drame arrive ! On vous l'avait dit, il y a du suspens ! Vers 19h, nous sommes assis sur un banc, attendant que les heures passent en regardant le soleil se coucher. Et tout à coup un groupe d'une vingtaine de personnes se masse autour d'une barque tout juste arrivée. Curieuse comme je suis, je me lève pour aller voir ce qui attire tant nos amis de Bluff et ce que je vois ne me plait pas du tout. Je reviens à côté de mon ptit cul en lui disant "vas voir !". Bah il est pas déçu du voyage. Un pêcheur a capturé une tortue de mer prête à pondre faisant au moins un mètre de diamètre, prenant d'ailleurs toute la largeur de la barque, alors que nous sommes en pleine période de ponte ! Mais vous savez que ça s'appelle du braconnage ce que vous êtes en train de faire commence à expliquer Roro... Mais c'est peine perdue !

Ici, les gens n'ont rien et cette tortue représente un pactole pour sa viande qui est un met très apprécié apparemment et pour sa carapace qui est vendue très chère sur le marché ! La tortue est sur le dos, agite ses nageoires de toute part et ces imbéciles qui s'amusent à lui marcher dessus. On est hors de nous et impuissants ce qui nous met encore plus en rogne ! Puis vient le moment où ils sortent la tortue du bateau pour la mettre sur le quai. La pauvre se débat encore plus. Avez-vous déjà eu l'occasion de voir une tortue de près ? C'est incroyable comme leurs yeux peuvent paraître humains... Désormais posée sur une chariote, elle sait qu'elle part au casse-pipe.





Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Alors même que nous tentons de dormir sur notre lit de fortune, un pêcheur vient réveiller Roro vers 1h du matin. Cette fois-ci, ils ont fait un carnage dans la famille des requins ! Une quinzaine de requins sont entassés dans une petite barque. Des requins marteaux en majorité dont le plus grand mesure 1m50. Des bébés en somme ! Une espèce sur liste rouge. Voilà voilà.

Nous tentons de nous rendormir bercés par le son des scies sur la peau des requins. C'est trop là, je n'aime pas l'ambiance qui règne ici. C'est ici qu'il faudra venir faire de la prévention contre le braconnage, pas dans les grandes villes ! Parce que leurs beaux messages "aimons la nature et nos animaux" dans les grandes villes ne sont pas vues par ces gens là qui s'en tamponneraient d'ailleurs royalement !

Puis arrivent une moto taxi qui rentre en trombe dans le port : un petit garçon s'est fait renverser par cette même moto taxi. Plus de peur que de mal mais il a quand même la bouche en sang et l'hôpital le plus proche est à 20 minutes en bateau tape -cul... Le trajet le plus long de sa vie sans doute ! Il s'en passe des choses ici ! Il est 1h30, le capitaine nous a dit que nous allions entendre le bateau d'ici. Mais bon, dans le doute on va s'approcher de l'autre port d'où part ce fameux bateau. Rien à l'horizon. 2h30. 3h. Toujours rien... Bon, on espère qu'il va venir, mais on a quand même un peu peur de rester bloquer là-bas si tempête il y a... 4h : il est là ! Notre bateau de pêche est enfin arrivé ! Pour y accéder, nous enjambons un autre bateau de pêche. Puis découvrons nos compagnons de route : des cochons... On file se mettre à l'étage, et c'est parti pour 4h de bateau. Enfin, c'est ce qu'on pensait ! Ce sera le trajet le plus long pour mon ptit cul qui s'accroche à ses tripes de toutes ses forces pendant quatre heures et... Qui s'accroche ensuite à la rambarde pendant deux bonne heures ! La mer est tellement agitée. Évidemment le banc faisant office de lit n'aide pas n'ont plus à dormir pour oublier tout ça... Banc en bois hier soir, banc en plastique ce matin, on commence à avoir mal à nos os. Nous avons un défilé de personnes malades à l'arrière du bateau c'est impressionnant, ils sont parfois quatre en même temps à passer par dessus bord ! Je résiste tant bien que mal et m'en sors indemne !

Après une vingtaine d'heure de trajet pour arriver enfin sur notre île, toutes ces émotions nous ont mis en appétit ! Un gallo Pinto s'impose puis une recherche de logement. Nous faisons le tour de l'île sous un soleil de plomb avant de trouver la perle : la Rotonda. Bon, ce n'est pas le grand luxe mais la propriétaire est top et c'est pas cher... Et elle cuisine même des langoustes.

Autant vous dire qu'on s'en donne à cœur joie pour le repas de notre petit Noël !


Nous passerons nos deux jours à nous promener sur l'île, essayant tant bien que mal d'éviter les averses. En vain ! L'île est magnifique même sous la pluie. Le sable est blanc et fin, la mer est turquoise et chaude. C'est un vrai petit coin de paradis !




La pluie nous fait tout de même le privilège de ne pas tomber le soir de noël, nous offrant un moment de répit en profitant de la vue sur la mer. Il est 17h et nous mangeons des langoustes extra. Oui, à 18h, il fait nuit !

C'est dommage de ne pas profiter de la vue, non ?


Le lendemain, malgré la météo incertaine, on ose une lessive. Quelle folie !!! Nos fringues puent encore plus l'humidité. Et cette bonne odeur nous suivra jusqu'en Nouvelle-Zélande ! On a quand même un peu peur du retour qui nous obsède ! Il pleut depuis ce matin et nous espérons partir ce soir. Une fois de plus rien n'est jamais sûr. Certains t'assurent qu'il y a toujours un bateau tel jour, d'autres qu'il ne partira jamais car c'est Noël, d'autres qu'il ne partira jamais car la tempête fait rage dehors... Et le temps se gâte dans les jours à venir, donc nous n'avons pas trop d'options. On tente notre chance ce soir ! Après tout, on est allez vérifier par nous-mêmes sur le port, on nous a dit départ pour El Rama ce soir, 21h. Armés de notre pantalon de pluie, kway, poncho, tout (!!) nous partons vers 18h30 histoire d'avoir de la place. On a tous eu la même idée dis donc ! Sauf que les locaux sont mieux organisés que nous : ils ont des hamacs ! Faute de place, nous nous retrouvons assis par terre entre les toilettes et la cuve à fuel du moteur ! Appréhension totale. On dirait un bateau d'immigrants.

L'image parlera mieux que les mots : on prend l'eau de tous les côtés, on est assis sur nos sacs en espérant arriver à bon port. Notre capitaine nous annonce que le fleuve a doublé de volume et que par conséquent, il nous déposera tous à Bluefields ! Douche froide ! Le voyage se passera finalement étonnamment bien ! On ne sentira que très peu les vagues. En arrivant, nous devons enjamber à quatre heures du matin trois ou quatre bateaux de pêche, le sol glisse tous comme les bords des bateaux. À tout moment, on risque de tomber entre deux bateaux et se faire très très mal !! Mais cela n'arrivera pas fort heureusement. On vous épargne l'attente interminable au guichet pour finalement devoir attendre à nouveau au guichet d'à côté. Le temps passe et nous avons un bus à prendre à El Rama... Encore une qui a très envie de nous passer devant au guichet. Le trajet en panga sera chaotique. On vous laisse imaginer la scène : 15 personnes dans une barque à moteur avec un bâche au-dessus de leur tête pour se protéger de la pluie qui tombe drue. La bâche claque. C'est long. C'est quand qu'on arrive ??? Enfin le quai ! Le trajet en bus se passera très bien. Nous sommes enfin à Managua après 20h de trajet et tentons en vain de faire une lessive. Entre noël et le jour de l'an c'était peine perdue ! Tant pis, on reste dans notre petit "hostal" bien sympa jusqu'au soir et nous voici déjà partis en direction de l'aéroport. Demain matin, nous décollons pour la Nouvelle-Zelande ! Nous avons passé six mois fabuleux en Amérique du Sud et en Amérique centrale, avons rencontré des gens super, partagé, échangé, rigolé, découvert... Une nouvelle page se tourne. Déjà six mois que nous sommes partis ! Et on doit l'admettre, après le bruit, les raclages de gorges, les crachats en tout genre... On est heureux de retrouver un peu de calme et de bonne bouffe en Nouvelle-Zélande.



Côté hébergement La Rotonda : 300 cordobas la chambre privative. Tomy propose d'excellents petits plats et cuisine très bien la langouste. Ne pas hésiter à négocier côté prix... Côté transport Au départ de Masaya Masaya - Tipitata - Terminal Mercado Mayoreo de Managua (passer par Tipitapa et y changer de bus, cela permet d'arriver au bon terminal et de s'éviter de prendre un taxi en ville. Il y a beaucoup de trafic à Managua, la note peut vite être salée !). Temps de trajet 1h +1h. Tarif : environ 20 cordobas par personne pour les deux trajets Terminal Mercado Mayoreo de Managua - El Rama : Tarif : 150 cordobas par personne. Temps de trajet : 7h. NB : il y a des départs réguliers, mais les places sont chères dans les "grands bus". Optez plutôt pour un ancien bus scolaire, c'est moins cher et vous vous assurez de ne pas avoir trois fesses collées à votre visage pendant 7h, c'est long ! Deux options : 1/En passant par Bluefields et Bluff : option la plus coûteuse, mais seule option quand le bateau ne part pas directement pour Big Corn Island El Rama - Bluefields : moyen de transport : panga ou bateau rapide. Temps de trajet : 1h30. Tarif : 250 cordobas. NB : quel que soit le niveau de l'eau, les pangas fonctionnent toujours vous diront les locaux. On a vécu une crue, elles fonctionnaient bel et bien VS le gros bateau. Vous rendre tôt au port et attendre devant le guichet. Les pangas ne partent qu'une fois que toutes les places sont assurées. Autrement dit : pas de voyageur, pas de départ ! Bluefields - Bluff : moyen de transport : barque à moteur. Temps de trajet : 20 minutes. Tarif : 40 cordobas par personne. Départs réguliers. Bluff - Big Corn Island : moyen de transport : gros bateau de pêcheur. Tarif : 250 cordobas par personne. Temps de trajet : 6h30 (dépend de la mer... Si vous avez le mal de mer, prenez des pilules pour dormir !!!) 2/En allant directement de El Rama à Big Corn Island. Bon à savoir : NON, il n'y a pas des bateaux directs tous les jours et quand ils sont prévus, ils ne sont pas assurés de partir. Le fleuve monte vite ici ! Tarif : 300 cordobas par personne. Temps de trajet : 13h de bateau Big Corn Island - Little Corn Island : 150 cordobas


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