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  • Ronan

Chaiten, son volcan et son verdoyant parc Pumalin



Deux heures. C'est le temps qu'il nous faudra pour trouver une auberge 1.avec de la place et 2.pas chère. Incroyable les prix que proposent les auberges dans un village aussi perdu. Nous serons aidés dans notre tâche par la propriétaire de l'hôtel "Mi Casa" qui surplombe la ville. On a dû lui faire de la peine, c'est certain. Car en voyant nos têtes déconfites à l'annonce de son prix, elle nous a dit "attendez, je vais appeler quelqu'un qui pourra vous proposer quelque chose dans votre budget !". En attendant, nous prenons notre petit-déjeuner depuis les marches de l'hôtel d'où nous avons une vue superbe sur le volcan Corcovado.


Trop gentille, la dame de l'hôtel nous invite à prendre un café jusqu'à ce qu'Alex - notre futur hôte - ne passe nous chercher ! Ils sont vraiment sympas ces Chiliens !! Nous échangeons quelques mots en Français puisqu'elle a visiblement très envie de parler dans notre langue et nous en apprenons plus sur l'histoire de Chaiten qui a été ville-fantôme pendant deux ans - entre 2008 et 2010 - juste après l'explosion du volcan portant le même nom que la ville qui avait alors fait des ravages. Enfin, ce n'est pas tant le volcan sinon la rivière qui a causé des dégâts considérables dans la ville. Quelques irréductibles sont restés habiter dans leur ville durant ces deux années mais les conditions étaient compliquées : le gouvernement avaient alors coupé eau et électricité.


Retour en 2016. Alex arrive à bord de son pick-up rouge (ils ont tous des 4x4 ici, avec cette route, on comprend pourquoi!) et nous emmène vers sa maison transformée en hostal : le TrekanPanguy. On y sera très bien ! Nous organisons déjà nos deux jours suivant : demain, c'est grimpette du volcan Chaiten, puis une randonnée de 10 heures pour aller voir un glacier. Rendez-vous est pris avec le chauffeur du bus pour demain : 9h30 pétantes à ce croisement ! Étant donné que nous ne pouvons pas utiliser la cuisine (sinon, il faut payer plus cher) et que les sandwiches commencent à nous (faire) gonfler (!!), on opte pour un ptit restaurant : le Volcan. Adresse à conseiller si vous passez dans le coin, par hasard, un vendredi soir, sur un coup de tête, sait-on jamais !


Après une bonne nuit passée, nous retrouvons notre joyeux chauffeur de bus.

1976 : c'est l'année à laquelle il est arrivé à Chaiten, nous raconte-t-il ! À l'époque, le seul moyen de rejoindre la ville était par bateau - un bateau qui passait une fois tous les 15 jours, fallait pas se rater sur les dates ! Il nous raconte plein d'anecdotes sur le chemin jusqu'à l'entrée du sentier du volcan et s'inquiète pour nous : "Il commence à pleuvoir et cela ne vas pas s'arrêter tout de suite. Si vous en avez marre, je repasse d'ici deux heures en direction de Chaiten !". On a failli l'écouter tant la pluie tombe drue. On ne voit rien d'un paysage qui a l'air magnifique, on est agressé par des moucherons qui se collent malgré eux à notre visage tellement nous sommes trempés, on regarde nos pieds et on avance.

Note aux gardiens du parc : ne pas hésiter à faire quelques abris sur le chemin du sommet, ce serait vraiment sympa de votre part !! On espère en trouver un au sommet. Malgré la couche nuageuse ultra basse, nous apercevons les arbres morts, couchés au sol, illustrant la violence de l'éruption volcanique survenue 8 ans plus tôt. On précise au passage qu'avant cette éruption, la "belle au bois dormant" n'avait pas fait parler de lui depuis plus de 8 000 ans






Le sentier est plutôt rapide et nous atteignons le sommet en 1h30. Le spectacle est superbe : certains

arbres tiennent toujours debout au bord du cratère, d'autres sont couchés laissant apparaître des racines gigantesques. Dans le cratère, une montagne fumante se dresse - nous pensions à notre arrivée que cette fumée était le fruit du mauvais temps... Mais non, c'est bien la preuve que le volcan est bien actif ! Windguru, super site pour regarder la météo, nous a dit que le temps devait se dégager aux alentours de 13h. On le croit sur parole, quoique arrivés au sommet, on commence à douter. Nous attendons deux heures durant, trempés, à l'abri d'un tronc couché - car non, il n'y a pas d'abri au sommet comme nous l'espérions ! Et soudain, le miracle se produit : contre toute attente, le ciel bouché

se dégage nous laissant voir à cent mètres puis bien plus loin ! On voit la mer !! Heureusement que Roro a insisté pour que l'on reste. Il n'y aurait eu que moi, je serais redescendue depuis bien longtemps. Le temps de prendre quelques photos et nous décidons de partir. Quand.... "Oh regarde mon ptit cul, des touristes ??!". Nous discutons une petite heure au sommet du cratère avec Rebekah et Scott, deux Australiens hyper sympas qui nous proposerons même de nous déposer au camping, nous évitant de parcourir 10km à pieds. On ne dit pas non !


Avec le recul, on aurait peut-être dû vérifier la direction avant de monter dans leur van. C'était pas le bon camping, mais ça, on s'en rendra compte le lendemain ! Oups ! Pas le bon camping, mais un camping qui vaut le détour tout de même !

Pour nous y rendre, nous traverserons un chemin étant comme enchanté ! La végétation est très dense, le sol recouvert de mousse et les bambous tombent de toute part laissant un passage très étroit aux visiteurs... Serions-nous dans une forêt enchantée ? Si non, c'est tout comme !

Au bout de ce chemin : un lac et un promontoire sur lequel nous installerons notre campement. Une première d'ailleurs, car nous monterons notre tente sans piquet, à l'aide de notre corde que nous passerons entre les lattes du plancher. Ça n'a pas l'air comme ça, mais on a un peu galéré pour l'installer ! Tout est bien qui finit bien, les bambous nous aiderons à fixer les derniers coins de tente et nous aurons les meilleurs emplacements de camping que l'on pouvait rêver !

On en a de la chance... 1.parce que nous sommes aux premières loges pour le superbe coucher de soleil sur le Lago Rio Negro, 2. parce que des trombes d'eau sont tombées cette nuit-là, on était bien content avec notre toit en bois au-dessus de notre tête et 3. parce que le concert donné par les centaines de crapauds peuplant les bords du lac était... bruyant, mais très enthousiaste !




Le lendemain, nous prenons la route en direction du Sentier Michinmahuida menant tout droit à un superbe glacier. Comme il nous reste quelques kilomètres à parcourir à pieds, nous décidons de faire du stop dès que nous apercevons une voiture (c'est-à-dire 45 bonnes minutes après avoir commencé de marcher). Très gentil, le monsieur nous dit que nous nous sommes complètement planté de route ! Oui car il y a le " Mirador Michinmahuida", celui vers lequel nous nous dirigeons et le sentier "Michinmahuida" qui lui est tout près du Sentier Volcan Chaiten que nous avons fait hier... Nous sommes donc à plus de 10 kilomètres de notre destination. Bien bien bien. Il y a trois jolies randonnées à faire - dont celui menant au Mirador - du coup, bah on change notre programme. On a pas trop le choix en même temps ! Nous sommes sous le charme des gigantesques "Alerce" ou "Lahuen" - arbres protégés car espèce fortement menacée d'extinction - âgés pour certains de 3000 ans ! Ce sentier Alerce nous mettra en jambe pour le prochain, qui lui, ne sera pas une mince affaire pour les cuisseaux. Ce sentier même qui nous avait induit en erreur dans notre direction prise ce matin - le Sentier Michinmahuida - mène à plusieurs mirador. Et un mirador... Bah forcément c'est en hauteur ! Des centaines (beaucoup de centaines) de marches plus tard, nous arrivons au premier mirador d'où nous voyons... Des cimes d'arbres ! Wahouuu !! On est supposé voir le glacier d'ici apparemment, on n'aura pas cette chance, pas de bol ! Nous continuons jusqu'au mirador du lac, passons devant le "camping" - qui est tout sauf confortable surtout si la tente craint l'humidité - et arrivons au lac où la tranquillité du lieu est tout simplement magique. Le reflet des arbres fait rêver Roro...




La montée était assez intense... Mais alors la descente ! Oui, parce que les marches sont en bois. C'est super joli, pas de doute là-dessus. Mais c'est aussi super dangereux. On manque de tomber pas mal de fois mais comme on est des champions, on s'en sortira sans égratignures ! Une randonnée qui nous aura occupée pendant 3h30 quand même ! Un sandwich plus tard pris au bord d'une superbe cascade, nous reprenons la route pour notre troisième et dernier sentier : celui des "cascades altas y bajas". Tout aussi beau et glissant que les deux premiers, nous nous dépêchons un peu plus dans celui-ci - au péril de nos chevilles - car le bus passe à 15h... Ah non 16h en fait !

Sur la route de Chaiten, nous apercevons le sentier manqué en chemin qui était en effet de l'autre côté!

A notre prochaine visite dans le parc Pumalin, on le fait c'est promis ! Oui, parce que cette région est un gros coup de cœur pour nous. Et nous sommes tellement frustrés de ne pas avoir de voiture pour pouvoir nous déplacer comme bon nous semble - et nous arrêter comme bon nous semble aussi. Ça c'est surtout pour mon ptit cul qui se tortille sur son fauteuil de bus en pestant "mais c'est trop beau ici, je suis tellement frustré de ne pas pouvoir sortir, t'imagine la belle photo là ???!". Et moi de répondre "Bah oui mon ptit cul...Mais tu sais, certaines images où certains moment ne peuvent pas être capturées. Mais ce sont des moments qui resteront ancrés dans nos mémoires". Le lendemain, nous quittons Chaiten pour Puerto Montt, ville étape dont nous ne parlerons que très brièvement. Et pour cause : c'est moche. Nous dormons près du terminal, histoire d'être à côté pour demain matin car nous partons pour Pucon à 9h pétantes. La seule chose que l'on retiendra de Puerto Montt : c'est la première grande ville que nous voyons depuis trèèèèès longtemps. Alors quand nous apercevons un pont gigantesque sur lequel passe... des voitures ! ça fait tout drôle... Côté hébergement Hostal TrekanPanguy : calle Piloto Pardo. Tarif : 10 000 pesos chilenos par personne (ajouter 5 000 pour utilisation de la cuisine). Camping possible : 5 000 pesos par personne. Côté pratique Pour se rendre dans les multiples sentiers qu'offrent le parc Pumalin, vous pouvez soit passer par agence (pas d'intérêt pour les sentiers que nous avons fait), soit prendre le bus de ville qui part à 9h30 tous les matins. NB : pour revenir de vos randonnées, le bus (celui que vous avez emprunté le matin en partant en direction du nord, vers Puerto Montt) repasse vers 11h puis vers 14h30. Vous en aurez un autre en provenance de Puerto Montt vers 15h-16h. Sinon, tentez le stop ou prenez une tente. Il y a de nombreux campings en bord de lac, protégés par des abris car on vous le rappelle, il pleut beaucoup dans la région. Côté transport Chaiten - Puerto Montt : le bus part à 11h depuis le terminal (en face de la Copec). Tarif : 10 000 pesos chilenos. Temps de trajet : 9h30. Sinon, vous avez la possibilité de prendre le bateau (tarif 16 000 pesos chilenos). Bon à savoir : si vous vous souhaitez absolument naviguer et que c'est un de vos arguments pour choisir entre le bateau et le bus. Sachez que le trajet en bus comprend 4 heures de navigation en tout (3 passages fluviaux dont un de 3h). Côté Restaurant El Volcan propose des prix raisonnables et un accueil chaleureux


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