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Le Torres et ses mille et un paysages, ça vaut la P(a/e)ine!

  • Ronan
  • 16 sept. 2016
  • 9 min de lecture


De retour au Chili, nous voici donc sur la route de Puerto Natales. Nous serons suivis ou suivrons cela

dépend de quel point de vue on se place par deux Allemands. On prendra tous un bus depuis Rio Grande jusqu'à Punta Arenas, puis de Punta Arenas à Puerto Natales, même histoire. On a pourtant changé de compagnie, ce doit être un signe ! Le courant passe tout de suite avec Josh et Robin avec qui nous voyagerons durant 10 jours depuis le Torres del Paine jusqu'au glacier Perito Moreno (Argentine) pour finir par les vues splendides du Fitz Roy à El Chalten.


Mais revenons-en au charmant village de Puerto Natales. Notre hostal San Agustin est parfait, nous sommes accueillis avec un grand sourire et un thé chaud, si c'est pas beau ça ?! Nous consacrons notre journée suivante à la préparation du Torres. Vous croyez quoi ? On ne part pas camper pendant trois jours sans un minimum de nourriture sur nous !!! Incroyable ce que l'on peut avoir faim depuis qu'on est en voyage d'ailleurs ! Les garçons louent leur matériel pour camper, nous on achète de quoi se sustenter (on a déjà le matos avec nous, ça aide), on passe acheter les billets de bus, on écoute le topo de l'agence Erratick Rock Patagonia sur le "W" - célèbre sentier du Torres - avec les campings gratuits, les postes de secours, les temps de trajet entre chaque stop, etc, etc. On se fait à manger pour un régiment et nous sommes fin prêts ! Oh la belle et longue nuit qui nous attend avant de partir pour trois jours de camping. Enfin, c'est ce qu'on pensait ! C'était sans compter sur l'apparition de mignonnes petites punaises de lit ! Coooool ! Étonnant dans cet hostal ultra propre et encore plus étonnant qu'elles ne squattent qu'un lit au milieu du dortoir... Bon par précaution, nos hôtes nous changent de chambre à minuit histoire qu'on arrête de se gratter (purement psychologique tout ça). Demain, l'aventure commence, nous partons tous les quatre pour le Torres.


Le bus décolle à 7h30 et pas une minute de plus ! On a de la chance, les prix sont encore ceux de la basse-saison. Dans trois semaines, le prix d'entrée double ! Ça a du bon parfois de voyager hors saison. Un nouveau topo sur les endroits où il est possible de camper, là où il est possible de cuisiner avec un réchaud. Non parce que, souvenez-vous, en 2011 un jeune homme avait causé un feu accidentel dans l'une des parties du parc les plus exposées au vent.

Résultat : ce jeune homme a changé le visage d'une du parc et pour très très longtemps. On comprend donc qu'ils insistent en ce qui concerne les consignes de sécurité ! De l'entrée du parc, nous embarquons dans un collectivo qui nous amène jusqu'au début du sentier où les choses sérieuses peuvent enfin commencer ! Le soleil est de la partie et on a de la chance, il nous suivra tout au long de notre périple. Le temps de se tromper de chemin pour commencer (je soupçonne Ronan d'avoir eu très envie de faire plus de bornes pour la mise en jambe) et nous commençons sur les chapeaux de roue avec une côte qui nous accueille à "degrés" ouverts ! Ça pique un peu côté mollets, les vivres sont en surnombre dans nos sacs aussi. Bah oui, la nourriture lyophilisée n'est pas monnaie courante dans les supermarchés et de toute façon, on avait rien pour cuisiner donc la question ne se posait pas. Nous ce sera régime pâtes et les pâtes cuites, bah ça pèse lourd... Les paysages sont superbes.






On avance, chacun à notre rythme, sourire aux lèvres et l'esprit vidé de tout. C'est bien pour ça les rando ! On ne pense à rien d'autre qu'à avancer et parfois ne penser à rien, c'est reposant ! Après seulement 3h30 de marche, nous arrivons déjà au camping Torres. Il est 14h, on est laaaarge. Le temps de monter le campement, de demander des couettes en laine (mmmmh, la bonne odeur) parce que la nuit est froide nous a dit un Anglais croisé en chemin. On le croit sur parole. Et verdict : bah il avait raison !



Après avoir allégé nos sacs en dégustant notre premier repas, nous faisons une micro sieste et décidons d'aller rendre visite au Torres. 45 minutes de marche plus tard, après avoir traversé un no man's land de cailloux/rochers, la neige fait son apparition et avec elle, le Torres et sa superbe lagune à demie gelée. ​​








Quel spectacle ! Les punaises de lit sont déjà un bien lointain souvenir... Nous restons là une petite heure à nous dire que le lever de soleil doit y être fabuleux. Après tout on est qu'à 45 min, non ? Allez les gars, on se motive, demain matin, lampes frontales en position, on y va ! 6h, le réveil sonne. 6h30, il sonne derechef ! Allez, cette fois-ci, on y va. Tête dans le pâté, yeux pas très ouverts mais le principal, c'est que les jambes fassent le boulot ! Le spectacle en haut est grandiose. La lagune est entièrement gelée, c'est dire le froid qu'il a fait cette nuit et le Torres se teinte de couleurs superbes.





Il a de la chance lui, le soleil est déjà à ses côtés ! Un moment magique, les bouches sont toutes bées mais le froid nous tenaille vraiment, à commencer par les pieds. Nous voulions attendre que le soleil atteigne la lagune mais ce sera trop dur. On aurait dû penser - comme nos voisins perchés sur le caillou d'à côté - à emmener notre duvet nous aussi ! L'attente aurait été plus agréable... Bon enfin le détour en valait vraiment la chandelle. Nous repartons avec mon Roro, sans pieds, sans doigts, mais avec des images plein la tête. Une longue journée nous attend aujourd'hui. Nous nous séparons de nos copains pour la journée car Roro veut absolument faire la vallée des Français ce soir. Ce qui signifie qu'il nous reste (sur le papier) 12 heures de marche. Autrement dit mission quasi-impossible sachant qu'il est déjà 10h30! Tout au long de la journée, nous longerons des étendues d'eau superbes aux couleurs magiques.


Le chemin est tantôt boueux, tantôt super boueux, tantôt de pierres, tantôt de pont suspendu. Mais

aussi tantôt super mal balisé, obligé de demander notre chemin aux bergers!

À la première bifurcation étrange, nous laisserons une carte à Robin et Josh qui sont derrière nous pour les aider à ne pas se perdre, c'est mieux ! Quant à la deuxième bifurcation, elle m'obligera à faire des acrobaties avec mon sac sur le dos, en jurant, bien sûr et en me rendant compte une minute après que j'étais observée par un groupe de gars qui a bien dû se marrer en me voyant, pardonnez l'expression, gueuler comme un putois !

Nous traversons le campement Los Cuernos - on y serait bien resté, ils ont la meilleure vue du parc - traversons la forêt, grimpons une côte courte mais intense, passons devant le campo francès et arrivons quelques minutes plus tard au campo italiano, où nous passerons la nuit. On a fait de notre mieux pour arriver dans les temps mais le monsieur du camping est intraitable : "vous ne pouvez pas faire la vallée des Français ce soir, c'est trop long (4h) et le sentier n'est pas recommandé de nuit." Bon, en revanche, il nous autorise à aller jusqu'au Mirador où nous nous rendons. Après tout, on est plus à 1h30 de marche près ! De là-haut, la vue sur la lagune et les montagnes au loin est tout simplement top...



Sans parler du glacier Francès qui nous fait vivre un spectacle magnifique : des avalanches chutant de plusieurs dizaines de mètres provoquant un écho détonnant. On se dit qu'on est vraiment tout petit face à cela. De retour au camping, nos deux acolytes sont en train d'installer leur campement. Exténués par notre journée, nous nous couchons tôt. La nuit sera presque trop chaude. Bah oui, après la nuit dernière, on s'est habillé en conséquence. Faute !! Il faisait bien 5 degrés de plus !



Le courageux de la bande - on vous laisse deviner qui ! - partira faire la vallée des Français le lendemain matin. Cinq heures aller/retour, il est 12h, Ronan ne devrait plus trop tarder... 13h, ce serait bien qu'il arrive car il nous reste 6h de route après ça... 14h, Roro apparaît enfin ! J'étais à ça de prévenir le monsieur du camping ! Bon en fait, le sentier n'était pas super bien balisé (je vous l'avais bien dit !) et Roro bah il s'est perdu ! Heureusement que les garçons sont partis plus tôt, car marcher à une allure plus que rapide aujourd'hui ne faisait vraiment pas partie de leurs plans. Ni une ni deux, pas le temps de se reposer pour Roro - mais de manger si, c'est important après tout ce qu'il a escaladé ce matin, sans parler de ses émotions à la vue de traces de puma. Imaginez-le, "perdu", seul dans la montagne, suivant les traces d'un gros chat, espérant ne pas tomber nez-à-nez avec lui mais obligé de suivre la même direction quand même. Il était comme qui dirait pas super rassuré !


Le temps donc d'avaler son plat de pâtes et nous voilà partis à vive allure en direction de Paine Grande. Nous entrons désormais dans la partie qui a été dévastée par l'incendie de 2011.

Il y a un vent incroyable, on comprend pourquoi les pompiers ont mis trois mois avant d'éteindre le feu... Ce gars a modifié le visage du parc à jamais. Autour de nous, les arbres sont morts, mais la nature reprend doucement ses droits au ras du sol. Le contraste avec les paysages de la veille est saisissant. Nous marchons dans ce cimetière d'arbres une heure durant avant d'arriver à Paine Grande, lieu de rendez-vous initial avec les garçons où nous découvrons le message codé de Robin : il a poursuivi son chemin en direction du glacier Grey.


Nous continuons donc notre route (on a rattrapé le temps perdu, plus la peine de nous presser, ouf !), découvrons la superbe lagune Los Patos et arrivons sur les hauteurs du sentier nous permettant de découvrir le glacier Grey en fond de toile. Wahouuu ! On ne s'attendait pas à un si grand glacier ! Il est gigantesque, bleu et blanc, entouré d'une lagune où émergent quelques îlots de glace. C'est grandiose.

Le monsieur de l'agence nous avait dit de ne pas faire Grey quitte à choisir... Bah on a bien fait de pas l'écouter, ça aurait été vraiment dommage de rater cela. Et le chemin n'est pas difficile pour y accéder (raison de plus !).






Quelques virages plus tard, nous retrouvons nos copains qui nous attendaient patiemment, à l'abri du vent. On se tâtait à faire du camping sauvage... Bon les deux premiers camping étaient gratuits, on peut se faire plaisir sur celui-ci ! En plus, on nous avait annoncé un 10 000 pesos par personne, ce sera finalement 10 000 pour deux, jackpot ! Ce soir-là, notre Josh national perdra de nouveau quelque chose. Oui parce qu'on a trouvé pire que Roro niveau perte de matériel ! En deux jours, notre ami perdra un gant, un bonnet et un iPhone ! L'iPhone, il le retrouvera le lendemain... Après avoir cherché deux heures la veille au soir dans la nature, armé de Robin et de deux lampes frontales. Ce qu'ils ne savaient pas à ce moment-là, c'est que c'était fortement déconseillé de se promener de nuit dans les environs, et pour cause : maman puma et bébés pumas ont visiblement craqué pour cet endroit de rêve et ont planté leur tente non loin de là ! Le retour se fera en "catamaran" depuis Paine Grande. Oui, on a décidé de faire nos fainéants, et le froid est plus froid que d'habitude, alors banco ! Cette petite escapade au chaud nous permettra de faire le bilan - le tout en ayant une vue imprenable sur "mes montagnes en chocolat" qui sont décidément trop belles ! - sur ces trois jours de randonnée. Des paysages magnifiques, un temps superbe, des compagnons de route au top, glaciers, montagnes, lagunes, tout ça pour nous. Bref, ça valait vraiment la P(a/e)ine de le faire ce Torres !




Côté pratique C'est tout à fait possible de faire le "W" hors saison touristique. Même si certains vous affirment que non, un sentier reste un sentier. En revanche, les bus pour y aller ne fonctionnent pas tous. Il faut bien se renseigner avant. Également, le Torres peut se faire d'est en ouest et inversement. Hors saison touristique, il est préférable de commencer par l'est du "W". Si vous êtes des adeptes du camping, on vous conseille 1ère nuit : camping Los Torres (gratuit) 2ème nuit : camping Italiano (gratuit) 3ème nuit : camping Grey (5 000 pesos chilenos par personne) Tous ces campings proposent un abri où faire à manger, mais aucun matériel à disposition, il faut donc tout emmener avec vous. Pour le retour depuis Paine Grande, à partir de la mi-septembre, il y a deux passages de catamaran : l'un à 11h30 et l'autre à 17h. Les bus se coordonnent donc pour vous ramener jusqu'à Puerto Natales. Pas besoin de guide pour faire le "W", le plan suffit (mais maps.me peut s'avérer utile de temps en temps) Côté transport Punta Arenas - Puerto Natales : Tarif : 6 000 pesos chilenos. Compagnie : Bus-Sur. Temps de trajet : 3h. Puerto Natales - Torres del Paine : départs tous les jours à 7h30 ou 13h depuis le terminal. Tarif : 15 000 pesos chilenos



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