Il(e) se "Pascua" sur l'île de Pâques (attention, jeu de mots en approche !)
- Ronan
- 2 sept. 2016
- 8 min de lecture

Nous faisons un passage éclair à Santiago, on y passera un peu de temps plus tard (peut-être). Pour l'heure, c'est uniquement une transition vers une destination plus my(s)tique : l'Île de Pâques. Hostal déjà réservé et quel Hostal ! On est tombé un jour de match de football aussi, quelle drôle idée ! Notre avion étant très tôt, nous quitterons notre auberge à l'heure où ces jeunes gens daigneront aller se coucher, une heure presque décente : 5h du matin. Allez bisous et bonne nuit, on a un taxi, un bus et un avion à prendre ! Parenthèse pratique sur les taxis. Possibilité de les réserver sur EasyTaxi application

utile car on peu commander un taxi sans frais supplémentaires. Et dans une ville que tu ne connais pas, à 5h du matin, quand tu n'es pas du tout certain de trouver âme qui vive dans ton quartier, c'est plutôt agréable. Bon en revanche, on est tombé sur le seul chauffeur de taxi qui ne sait pas où se prend le bus CentroPuerto qui se rend directement à l'aéroport. Il nous jettera dans la bonne rue, à quelques "cuadras" près quoi. Heureusement, on est large niveau timing. 5h55 pile poil, on démarre... Île de Pâques nous voilà ! Notre arrivée sur l'île de Pâques est pour le moins humide. Après avoir attendu 45 bonnes minutes avant de nous poser pour cause de fortes pluies (rassurant), nous finissons enfin par atterrir. Quelques centaines de Moais peuplent l'île, quasi autant de chevaux (sinon plus), un peu plus d'humains (quoique à l'année, on doit être au même taux de population !) et 0% d'œuf en chocolat, on a cherché mon p'tit Mathis, mais on a échoué dans notre tâche !
Nous arrivons donc et marchons en direction du camping Mihinoa et là... Enfer et damnation, qu'est-ce que c'est que cet accueil ??! Qu'est-ce que c'est que ces prix ?! On nous charrie avec les 10 000 pesos par personne pour camper avec notre propre matériel... Ah et 7 000 seulement si on reste plus de trois nuits, ah et en chambre c'est 13 000, bah à ce prix c'est mieux de dormir au chaud ! Il a beau pleuvoir, on part trouver autre chose un peu plus loin. Un des gars travaillant au camping nous indique gentiment un autre endroit : le camping Tipanie Moana. On va essayer, sur un malentendu, ça peut marcher. Entre temps, on demande quand même aux Hostal que l'on croise s'ils ne louent pas leurs emplacements verts, sans succès. On pense bien au camping sauvage, mais on a besoin de cuisiner, ne serait-ce qu'une fois. Tout est si cher ici, le restaurant n'est pas envisageable une seule seconde. Quoique, à bon entendeur : certains restaurants proposent des empanadas à 2000 pesos l'unité, ce qui reste abordable. Pour nous, ce sera pâte pendant quatre jours. C'est pas grave, on les cuisine à meeeerveille !
Le camping Tipanie Moana fera notre bonheur. D'une part parce qu'il est très calme - ce n'est pas l'usine à gaz du camping Mihinoa où les tentes sont les unes sur les autres -, et d'autre part parce que Benjamin, le gérant, nous accueille très chaleureusement dans son camping... En plus d'offrir des prix décents, il nous arrange même un partage de voiture avec trois Français super sympas présents au camping : Gauthier, Arnaud et Sonia, qui acceptent gentiment. C'était un peu brutal comme entrée en matière avec un Benjamin qui ne nous a pas (à nous cinq) laissé le temps de penser et qui a tout simplement demandé à notre place... Hyper sympa de sa part et de la part de nos compagnons de route d'avoir accepté car, sans cela, on ne prenait pas de voiture et avec le temps que nous avions sur l'île, on risquait de courir un peu partout pour tout voir ! Bien installés, nous pouvons enfin commencer la découverte de l'île. On doit vous avouer qu'on est hyper excité à l'idée de voir notre premier Moai ! Quel spectacle, quels mystères... Cette île renferme tellement de secrets et tellement d'histoire.

On traverse Hanga Roa, la "capitale" de l'île - seule ville de l'île en réalité - pour aller nous perdre sur la côte ouest. La mer est d'un bleu et d'une transparence, on s'y baignerait presque si la pluie n'avait pas décidé de faire partie du décor.

Malgré (ou grâce au ?) le temps, la magie opère à la vue de notre premier regroupement de géants de tuf (certains sont en basalte aussi oui oui). Mais comment ont-ils fait pour transporter ces tonnes de roche jusqu'ici ?? Ils sont cinq, un manque à l'appel
sur son "Ahu" - socle où sont installés les Moais - ils en imposent ces ancêtres ! On a l'air minuscules à côté (celui sur la photo ci-dessus est un faux sculpté par les habitants actuels et donc plus petit mais accessible pour le bisou!).




On essaye également d'imiter la posture des Moais avec un peu d'imagination mais sans succès :


On les regarde, émerveillés, nous disant que nous allons bientôt nous réveiller et que tout ceci n'était qu'un rêve. Mais le lendemain matin, le réveil sonne. Et on est toujours sur l'île de Pâques ! Ouf ! On embarque tous les cinq avec nos amis Français dans la voiture - un 4x4 prévu pour quatre personnes, pas grave, on aime le contact ! - en direction de Tongariki. Le lever de soleil y est grandiose paraît-il... Contrôle des tickets à l'entrée, petit moment de stress. Ils sont où déjà ??! Là on se dit qu'on est vraiment des boulets si on ne les a pas, mais parfois la chance est avec nous ! Un moment d'illumination au moment de les acheter, un endroit idéal où les mettre... Bref on le voit notre lever de soleil. Et autant vous dire que c'est effectivement magique. Ils sont là, tous les quinze, alignés, imposants de respect et tournant le dos à la mer comme pour dire : "hey, on débarque sur ce paradis et on est pas prêt d'en partir !" Pour la petite histoire, un tsunami a dévasté l'île le siècle dernier et tous, ou presque tous, les Moais se sont retrouvés par terre, déshabillés de leur "Pukao" (ou chapeau) et éjectés jusqu'à 100m de la côte pour certains. Quand on sait qu'ils pèsent quelques tonnes, ça fait réfléchir ! Cet alignement a donc été recréé par une compagnie japonaise par la suite.











Après avoir contemplé le lever de soleil et ses rayons rouge-oranger caressant l'un après l'autre nos 15 Moais, nous sommes partis à quelques kilomètres de là, en direction de la carrière Rano Raraku. Un des plus beaux souvenirs de notre passage sur cette île. Ici, on se rend vraiment compte de l'immensité de ces statues. Certaines sont terminées prêtes à être déplacées, d'autres sont encore inachevées mais on devine déjà les traits sur le visage, un nez faisant un mètre de long ou une oreille de deux mètres (ils avaient des lobes géants à l'époque ?! Peut-être un hommage rendu aux Incas qui auraient, selon l'Histoire, débarqués dans les années 1400 quelque chose et beaucoup influencé et partagé avec les Pascuans concernant le taillage de pierre.


Certains Moais laissent seulement apparaître leur buste et on devine le reste du corps enterré quelques mètres sous terre. Tantôt en biais, tantôt droits comme des piquets, tantôt allongés, ils sont nombreux (près de 400) à avoir attendu ainsi d'être déplacés sur un autre endroit de l'île. En vain ! Après nous être promenés dans cette carrière, nous faisons une petite marche jusqu'au sommet du volcan Poike (410m de hauteur wahouuu !) sur la côte est de l'île. La vue est magnifique, surtout sur le cratère Rano Raraku (au centre de la carrière des Moais que nous venons de visiter).

Puis, nous rejoignons la plage Anakena où Roro fera un plouf dans l'océan Pacifique. "Elle est pas si froide !"... Mouais, mais le rhume guette et prendra ses aises quelques jours durant, étonnant ! Mais bon, on ne se baigne pas au beau milieu du Pacifique, sur l'île la plus isolée du monde, tous les quatre matins. Alors, on lui pardonne cette folie.


De retour dans notre carrosse, nous partons pour notre ultime découverte du jour. Et ce ne sera pas la plus déplaisante ! La superbe plage Ovahe au sable rose, aux eaux d'un bleu turquoise unique et aux falaises volcaniques tantôt noires, tantôt roses. C'est superbe ! Il fallait la trouver celle-là !




La plupart des touristes s'arrêtent à la vue du sable rose... Nous, on a continué et on ne l'a pas regretté. La mer est déchaînée de l'autre côté de la colline. Les vagues de près de trois mètres de hauteur viennent s'écraser si fort sur les roches qu'elles provoquent des sortes de geysers à travers les fentes de ces mini-îles. Tout simplement spectaculaire. Le lendemain, nous partons, avec nos nouveaux compagnons de route - trois chiens en manque de promenade et d'amour visiblement - en direction du village d'Orongo surplombant le volcan Rano Kau. Son cratère est tout simplement magnifique et renferme une végétation endémique de l'île. C'est d'ailleurs le seul endroit où l'homme ne se rend absolument jamais. Tout y est naturel, rien d'artificiel à l'horizon. Un peu plus loin, près du cratère, se trouve le village d'Orongo.


C'est ici que le mythe de l'homme-oiseau ou maké-maké est né. Attention, histoire avec un grand "H" en approche ! Le mythe de l'homme-oiseau fut inspiré par les oiseaux migrateurs. Chaque année, début Septembre, les oiseaux migrateurs revenaient pondre leurs œufs sur la petite île située à deux kilomètres de l'île de Pâques. Cela annonçait le début d'une course épique qui pouvait s'avérer mortelle pour certains Pascuans. Le but de cette course : aller à la nage jusqu'à l'île d'en face, voler le premier œuf - pour cela, grimper une falaise à pic de 180 mètres, facile ! - et revenir sur l'île de Pâques avec cet œuf intact bien sûr - la solution pour ne pas le casser et faciliter la nage dans un océan super agité : fixer l'œuf avec un bandeau sur sa tête. Normal ! Le premier arrivé devenait roi de la communauté pendant un an. Pendant la compétition, la population attendait (depuis Orongo), le vainqueur et veillait au respect des règles. Le site d’Orongo était situé sur la crête du volcan qui surplombe les hautes falaises noires où se trouve un village avec des maisons en forme de pirogue faites de pierres que l'on peut encore voir aujourd'hui. Cette tradition aura lieu jusqu’à la fin du 19ème siècle et finira par disparaître du fait d'un nombre de moins en moins important de Pascuans d'origine. Flashback historique terminé, nous voici de retour en septembre 2016 ! Cet après-midi là, nous ferons la découverte d'un autre genre de lieu : rendez-vous à Ana Kakenga, cave naturelle donnant un accès direct depuis l'intérieur des terres sur les falaises de l'île. Après avoir passé quelques minutes, à quelques mètres sous terre, dans un noir absolu, nous tombons nez à nez avec le vide... Et l'océan à perte de vue ! On se croirait un peu dans la scène finale du film Arsène Lupin. Il y a peut-être un trésor caché quelque part... Qui sait ?! Nous laisserons le mystère planer... Cette île nous laissera un souvenir indélébile, c'est certain ! Une étape que nous sommes vraiment heureux (et chanceux !) d'avoir effectué. Adieux Île de Pâques et merci !
Côté hébergement Camping Tipanie Moana : AV. Tu'u Koihu s/n Isla de Pascua.
Prix : 5 500 pesos chilenos par personne et par nuit. Email : tipaniemoana@hotmail.cl Tel : +56 (0) 6 78 61 695

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