Santa Marta, Taganga et le Parc Tayrona
- Ronan
- 5 juil. 2016
- 8 min de lecture

Après avoir échappé de peu à la catastrophe à l'aéroport de Bogota avec l'oubli de notre couteau dans ma polaire... Avec des bagages déjà enregistrés. Aie ! Panique à bord, ce couteau c'est la clé de tout campeur qui se respecte. On ne peut définitivement pas le laisser là. Heureusement que le personnel est hyper réactif ! On récupère notre sac auprès de la oficina del equipaje en deux temps trois mouvements, on remet notre couteau au bon endroit et on ré-enregistre le bagage, le tout en l'espace de 20 minutes. Trop sympas ces Colombiens décidément ! Nous voici donc à Santa Marta où on se prend une vraie claque en sortant de l'avion. Quelle chaleur ! On a plus l'habitude ! On en fait tomber les pulls... Et les écouteurs de Ronan qui n'auront fait qu'un tout petit bout de chemin avec nous. On aura fait un heureux, ils étaient vachement bien ces écouteurs !
Pour aller dans le centre de Santa Marta, on se prend un taxi (pour 15 000 COP ça vaut le coup, et de toute manière on est bien obligés on n'a pas le plan de la ville sur le téléphone, j'ai comme qui dirait omis de télécharger la carte de la Colombie du nord sur Maps.me). On se rend donc dans un café-internet pour pouvoir trouver un lieu où dormir. On a chaud, on est fatigués, on est dans un quartier mal famé... Du coup on se dépêche et on opte pour l'hôtel Maria de la Luna qu'on ne recommande pas forcément et pour cause : la chaleur est vraiment insoutenable dans la chambre. Mangera/mangera pas ce soir ? C'est décidé, on teste ce restaurant là, mais demain ! Pour l'heure, on va tenter de s'endormir !

Ce restaurant là c'est Lulo, à ne manquer sous aucun prétexte ! Situé dans le centre historique de la ville, on y mangera un "yoghurt parfait" vraiment parfait ou encore un jugo à la maracuya, un vrai délice !
Après ce festin de roi, nous errons un peu dans cette ville qui ne nous fait pas plus rêver que cela, mais j'avoue la préférer de jour que de nuit, certains quartiers ont l'air vraiment "craignos" une fois la nuit tombée.

On croisera donc la cathédrale de Santa Marta, plus vieille cathédrale d'Amérique du sud nous dira-t-on et beaucoup beaucoup de vendeurs de fruits et légumes, des cireurs de chaussures en nombre... Rien ne nous retient en ville, on file donc directement pour Taganga dans le but d'entamer notre petit voyage au pays de Tayrona et de la Guajira. On prendra un bus azul.... Ah les bus en Colombie. Après le système hyper organisé de Bogota, nous voici sur un tout autre concept de bus : le bus qui s'attrape en plein milieu de nulle part. Il suffit à peine de lever la main pour que le bus s'arrête, habile ! Les chauffeurs contrairement à la France sont sûrement payés au nombre de personnes qu'ils prennent, vu leur regard affûté pour repérer les moindres mouvements ! Faut quand même savoir à peu près par où il passe quoi...

Direction Taganga à 6 km d'ici pour la Casa de Felipe, charmante guesthouse située au bout de la ville qui offre d'excellents jugos et de bons repas dans le restaurant tenu par un couple de Français très accueillants et très généreux sur les doses de jus de fruits (on les trouve au restaurant de La Casa Felipe le soir et à Santa Marta le midi dans leur propre restaurant).
Une fois installés dans notre auberge, on y organise notre programme pour les jours à venir, on "chill" et hop on file se promener dans les "rues de Taganga". Ce village de pêcheurs vaut le détour ne serait-ce que pour y être témoin du quotidien de ses habitants : jeux de carte dans la rue, musique diffusée à 150 décibels à l'arrière d'une voiture ou depuis une habitation

, chemins de terre défoncés, beaucoup de poussière, siestes dans les hamacs... Et la plage. Voyant le monde sur la plage, on tente de s'excentrer... et on tombe sur une plage moins bondée, pas la plus belle qu'il nous ait été donnée de voir, vraiment pas, mais bon l'eau est rafraîchissante, on y assiste à la "tirée du filet" et on y fait la rencontre de deux francs-comtois fort sympathiques. C'est ensemble que nous irons au parc Tayrona le lendemain.

Côté transport
Pour rejoindre le nord du pays : vous pouvez prendre le bus avec un aller pour 130 000 COP par personne et 20h de trajet. Sinon regardez sur les sites viva colombia (attention, il est possible que vous rencontriez des problèmes en achetant vos billets) ou advancia. S'y prendre à l'avance, vous pourrez trouver des vols Bogota-Santa Marta pour une trentaine d'euros.
Santa-Marta à Taganga : 1 400 COP
Côté hébergement
Casa de Felipe : 75 000 COP pour deux personnes (chambre lit double)
Diyumba : 70 000 COP pour deux personnes (dortoir de trois personnes)
Le parc Tayrona : faut-il y aller ?
Ah le fameux parc Tayrona ! Ses plages de sable blanc, ses balades à cheval, ce petit village peuplé d'une tribu indigène que l'on peut côtoyer, cette nature... Tayrona c'est tout ça à la fois... Mais ça, c'est pour le côté un peu "carte postale".
Après une première journée passée dans ce parc, on ne sait pas trop quoi en penser... Le lieu est bondé, le sentier est bien trop balisé à notre goût (trajet El Zaino jusqu'à Cabo San Juan), c'est en fait une bonne station balnéaire pour de nombreux colombiens (pas mal de jeunes notamment) avec une ambiance qui ne nous plaît pas plus que cela. Et en plus, toujours aussi gâtés par le temps, les plages bleu turquoise qu'on nous a annoncées le sont un peu moins (ça c'est franchement pas grave, les plages sont quand même très belles). Quant aux chevaux... Leur maigreur fait peur à voir. D'ailleurs, on se demande si certaines personnes oseront monter dessus (on a plus envie de les porter tellement ils sont mal en point). Ça donne envie d'aller à Tayrona? Pas encore mais ça va venir...

Notre première promenade jusqu'à Cabo San Juan prendra deux petites heures. Balade franchement pas physique, mais la chaleur la rend un peu plus poussive. On s'arrêtera à "la piscina" pour faire un plouf. On y déjeunera notre menu spécial rando de trois/quatre jours d'affilés : des fajitas avec tomate, avocat et chips (Ça fait office de sel, c'est pas mal). Pour les fruits, on improvise en chemin, les manguiers sont en nombres dans cette région !
Revenons-en à notre programme de la journée : pas fatigués pour un sou, on décide de quitter notre couple de Français qui rentre à Taganga en bateau et d'entamer une marche vers Pueblito. Il est indiqué "ne pas partir après 13h, il est 16h, on est laaaarge"! À notre grande surprise, l'ambiance change du tout au tout une fois la barrière franchie. On croisera une dizaine de singes bien bruyants, écureuils, fourmis en pleine action, indigènes

, et des gens qui nous prendront pour des fous parce qu'on part un peu tard pour se rendre à Pueblito ! Bon en vrai, on fera demi tour par ma faute (on aurait pu le faire mais on est supposé passer par là demain alors gardons un peu de suspens et laissons les 30% non parcourus dans l'inconnu pour demain). Pour l'heure, on retourne à Cabo San Juan où on passe devant le camping blindé et trop cher à notre goût, devant les hamacs serrés comme des sardines sous une même cahute et non, définitivement, on ne dormira pas là ! Aucun plaisir à camper ici, on se cherche une autre solution : Mac gyver alias roro se change une fois n'est pas coutume en nouvel explorateur pour nous trouver un endroit digne de ce nom où dormir : la forêt en bord de mer. Pour cela, on traverse Cabo San Juan, puis une plage, deux plages, trois plages, on s'éloigne de toute présence humaine pour se trouver le coin parfait ! Ici personne ne viendra nous embêter ! On monte vite la tente avant que la nuit ne tombe, et au dodo car demain, le réveil sonne à 5h...

Note pour plus tard : si jamais on vous propose une tente avec ventilateur intégré, emmenez-la avec vous au parc Tayrona !!! Une chaleur dans les tentes à ne pas pouvoir dormir...la preuve : à la question moustiques + bestioles nocturnes potentielles type araignées et autres + air un peu frais (25 degrés) OU avoir très très chaud dans la tente et transpirer les 4 litres bus dans la journée, on a ouvert la tente sans aucune hésitation !
De Cabo San Juan à Calabazo en passant par Pueblito
Après une fabuleuse nuit passée à chercher désespérément de l'air frais, nous voici partis pour Pueblito. Le temps de recharger les bouteilles en eau au robinet du camping, eau que l'on peut bien sûr boire grâce à notre système magique de filtre à eau que nous ont offert nos copains (Merci Bibi et Titia). La randonnée prend tout de suite une autre allure que celle de la veille. On apprécie la tranquillité qui y règne, les odeurs, les bruits de la nature - on y entendra d'ailleurs un des cousins de King Kong qui appellera ses femelles pendant une bonne heure en faisant des cris caverneux à faire s'hérisser les poils -, les grandes pierres à gravir, les 45 min perdues à suivre un mauvais chemin, et l'arrivée à Pueblito petit village jadis peuplé de 3 000 habitants. On y croise encore quelques indigènes, mais la plupart vivent dans des cahutes non visibles des touristes.


Un peu en retard sur notre emploi du temps (on nous a annoncé un seul bus pour Tayrona à 9h), on décide de filer en direction de Calabazo où on croisera en l'espace de 2h une dizaine de touristes tout au plus. Beaucoup plus sauvage que la veille, on se dit que, vraiment, on a bien fait de continuer ce chemin, ç'eut été dommage de passer à côté ! Et ce petit jus d'oranges pressées en chemin sera un vrai délice pour nos papilles!
Alors, faut-il aller à Tayrona ? Oui, bien sûr qu'il faut y aller ! Ne serait-ce que pour admirer les magnifiques rochers qui sont comme posés par enchantement sur la plage, rochers que l'on pourrait regarder des heures sans jamais se lasser. Ou encore regarder les impressionnantes vagues s'écraser sur le bord des plages. A noter tout de même : on vous recommande de faire la randonnée dans le sens inverse du nôtre (et de celui que tout le monde fait accessoirement). Ainsi, vous rencontrerez beaucoup moins de personnes, la balade sera bien plus agréable et la récompense de voir la mer en bout de parcours bien plus appréciée. Quoiqu'il en soit, le lieu vaut vraiment le détour !
Entrée Parc Tayrona
Partir de Santa Marta vous coûtera moins cher que depuis Taganga :
Taganga - El Zaino : 20 000 COP
Taganga - Santa Marta - El Zaino : 1 400 COP + 7 000/8 000 COP
Notez que pour faire le parcours dans le sens le plus intéressant, il faut demander au chauffeur de vous laisser à Calabazo. Vous ferez à pied Calabazo - Pueblito - Cabo San Juan - Arrecifes - Cañaveral - El Zaino.
@ Petits budgets, nous avons entendu dire qu'en commençant par Calabazo entre 12h et 14h, pendant la pause déjeuner des gardiens, il était possible de ne pas payer l'entrée. A bon entendeur (sinon, soyez étudiants, ça vous fera économiser).
La partie El Zaino - Cañaveral n'est pas intéressante, vous pouvez opter pour un tour en voiture, cela coûte entre 3 000 et 5 000 COP
Cabo San Juan - Taganga en bateau : 45 000 COP par personne, 45 min de trajet, dernier départ à 17h. Attention, ça secoue un peu en mer, accrochez vous bien.
Où dormir dans le parc ?
Deux campings sont annoncés à l'entrée du parc : Arrecifes et Cabo San Juan (tout le monde choisit celui-ci). Nous en avons croisé un entre Pueblito et Calabazo (aucune idée du prix, il n'est pas indiqué sur les cartes).
Nous on a décidé de dormir perdus dans la jungle!

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