Un titre à double sens... Pour bien comprendre, il vous faudra lire jusqu'au bout. Ouais, on est comme ça, on fait du suspens ! En arrivant à El Chalten, nous sommes tout de suite sous le charme de ce petit village aux allures de "vieux film de western". Tout est réuni pour que l'ambiance soit vraiment très particulière : balançoires qui grincent, vent à décorner les bœufs, caravanes transformées en magasins de fortune, panneaux de rues en matériaux recyclés ou encore carcasses de voitures... Le tout avec le Fitz Roy et ses montagnes voisines en fond de toile. Oh on va se plaire ici !
Notre ami Robin nous a trouvé un endroit super où dormir : l'hostal Kaiken où nous sommes comme à la maison. C'est cosy, c'est chauffé, c'est propre et la cuisine respire la propreté à la différence de notre cabaña à El Calafate ! Coooool, on va pouvoir se faire à manger sans avoir peur d'attraper une maladie ! Le temps de poser nos bagages et nous décollons avec des camarades supplémentaires Neil et Connor pour une petite balade de 18 kilomètres en direction de la laguna Torre. Le cadeau à l'arrivée est superbe : un glacier nous tend les bras. Que demander de plus ? Le silence ici est gratifiant, plaisant, apaisant, on s'y sent tellement bien... Et ce soleil qui nous réchauffe doucement. Nous sommes au paradis ? Si non, cela y ressemble (manque plus que le saucisson :))
Pendant que certains d'entre nous restent à recharger les batteries, d'autres (devenez qui) décident de pousser jusqu'au glacier (apparemment, c'était très sympa).
Nous passons notre dernière soirée avec Robin et Josh, nostalgie quand tu nous tiens... Le lendemain sera une journée consacrée à ne rien faire parce que les randonnées c'est bien mais on a besoin de vacances en vrai ! Journée repos ? Mouais, journée de trop en fait ! Faute de repos nous passerons en fait notre journée à tenter désespérément de retirer de l'argent... En vain ! Les deux distributeurs automatiques ne fonctionnent pas et la banque n'est ouverte que le mercredi de 8h à 13h. Bah oui, faut pas forcer ! Et comme nous sommes un vendredi, on risque d'attendre longtemps dans ce coin de paradis. Heureusement, nous pouvons nous sustenter : le supermarché prend la carte bancaire ! En revanche, pour l'hébergement, on repassera. Pas grave, la tente c'est super confort ! Ah et pour quitter la ville, la seule compagnie de bus qui repart en direction de notre futur stop ne prend que du cash. Pas grave on fera du stop ! Il n'y a pas de problème dans la vie, que des solutions ! C'est notre philosophie, et ça marche quand on y croit dur comme fer ! Du coup, nous faisons le plein de courses et partons pour deux jours de randonnées en empruntant le "Sendero al Fitz Roy". Pas compliqué mais très joli ce sentier. En chemin, nous croisons un monsieur qui écoute une musique "nature" allant parfaitement avec l'ambiance de cette forêt. Habituellement, nous avons beaucoup de mal à comprendre les gens qui écoutent de la musique en pleine nature, cela gâche l'instant. Mais là, c'est différent, cela embellit même le lieu et le rend encore plus magique. Je suivrais d'ailleurs ce monsieur pendant 5 bonnes minutes, m'adaptant à son rythme de marche rien que pour profiter de cet instant de poésie ! Ronan lui, il a filé loin devant trop impatient de voir la lagune. Bref, nous avons parcouru quatre petits kilomètres et décidons de déjeuner au bord de la laguna Capri, profitant ainsi d'une vue magnifique sur le Fitz Roy, qui se reflète lui-même dans la lagune. Un délice "ophtalmologique" mais pas auditif... On est samedi et les Argentins commencent à affluer en nombre et entre copains surtout ! Bon bah on va filer profiter du silence un peu plus loin.
En route pour le camping Poincenot - où nous passerons la nuit (il ne nous reste que 4 km pour y parvenir donc on ne va pas se presser non plus) -, nous faisons la rencontre d'un pivert tellement affairé à se taper le bec contre un tronc qu'il ne remarquera pas tout de suite la présence du paparazzi Roro qui s'approche à pas de loups pour mieux immortaliser la scène.
Nous prenons notre temps et profitons pleinement de ces paysages superbes : forêt, tourbe, montagnes, forêt de nouveau.
Ah ! Nous arrivons au camping et on ne sera pas tout seul, une autre tente est déjà plantée là. Le temps d'installer le campement et nous terminons la randonnée jusqu'au point final : la laguna de Los tres.
Deux couples croisés à deux moments différents nous dirons que le sentier est très difficile, qu'il faut escalader, etc. Loin de nous l'idée de vouloir faire nos stars de la rando mais bon, côté difficulté, on a vu bien plus intense ! Quoiqu'il en soit, la laguna de Los tres est vraiment très belle sous son manteau neigeux. Habituellement colorée d'un bleu turquoise, elle est en ce moment totalement gelée et d'un blanc intensément éclatant sous les rayons d'un soleil radieux.
Aaaaaah que c'est bon les randonnées qui se terminent en apothéose comme ça ! Le temps de profiter des derniers rayons de soleil et nous redescendons vers notre tente. Pas de réveil pour demain matin, de toute façon, on a pas d'horaire puisqu'on a pas de bus ! Nous plions donc bagage à 11h. On perd un peu de temps car on est inquiet pour notre voisin de tente : il n'est pas rentré cette nuit... Toutes ses affaires pour manger et dormir sont pourtant là. Étrange. Nous croisons un guide à qui l'on confie notre inquiétude et celui-ci nous rassure : "il a peut-être dormi sur la paroi du Fitz Roy cette nuit". En espérant qu'il ait un deuxième sac de couchage dans ce cas... Enfin bon, il prend la tente en photo. Si elle est toujours là dans deux jours, ils commenceront à s'inquiéter. Nous continuons donc notre chemin en suivant le Rio Blanco. Une bonne heure après, nous arrivons devant un panneau "danger, ne pas passer" d'où nous n'apercevons pas l'ombre du glacier Los Piedras. Bah non ! On est pas venu jusqu'ici pour regarder un panneau. Du coup, on franchit la barrière (ouuuuuh c'est mal) et on s'approche, doucement - moi réticente, Roro insistant "bon bah tu viens ???!" - mais "sûrement" (surtout pour Roro) jusqu'à arriver au pied du glacier. Un glacier suspendu dominant une lagune gelée fait face à nous.
Une fois de plus et au risque de nous répéter : on est vraiment peu de chose devant Dame Nature. J'ai eu beau pester en traversant les obstacles de rochers géants pour accéder à ce panorama, je ne regrette pas d'avoir suivi Roro, ç'eut été dommage de manquer un tel spectacle. Une vidéo drôle plus tard (le destinataire se reconnaîtra) et un bon fou rire en prime, on repartira vers la civilisation. C'est pas le tout mais il faut qu'on fasse du stop maintenant ! Le temps de prendre une douche dans notre ancien hostal, de récupérer nos affaires, de faire des courses et l'heure tourne. Il est déjà 19h. Notre hôte Jorge
comprend que le stop risque d'être compliqué à cette heure tardive, un dimanche soir. Il nous propose gentiment de revenir dormir si jamais on ne trouvait personne. Près d'1h30 de marche plus tard, 5km parcourus et seulement 4 pouces levés (très peu de passage décidément), on décide d'installer notre campement au bord de la route, près d'une bouche aidant le passage des animaux.
On a pas trop l'embarras du choix en même temps, avec ce vent, la tente risque de s'envoler. Nos piquets s'enlèvent d'ailleurs à plusieurs reprises, le sable n'aidant pas trop à retenir nos attaches. Demain est un autre jour, nous espérons avoir plus de succès et ce sera le cas !
Côté hébergement El Chalten Hostal Kaiken - tarif : 200 pesos argentins par personne. Perito Moreno Ville Camping municipal : tarif pour une tente et deux personnes : 40 pesos (imbattable, sauf en pleine nature !) Côté transport El Calafate - El Chaltén : Tarif : 390 pesos argentins. Compagnie : Taqsa. Temps de trajet : 3h30 Horaire des trajets entre El Calafate et El Chaltén : 8am, 1pm, 6:30pm Horaires des trajets entre El Chaltén et El Calafate : 7:30am, 1pm, 6pm Côté pratique Prévoyez assez d'argent pour payer votre hébergement et votre trajet de retour car les cajeros automaticos ne fonctionnent pas. La banque est ouverte le mercredi matin seulement. Un des supermarchés accepte la carte bancaire. Côté randonnées Les randonnées sont très bien balisées pour celles que nous avons empruntées et accessibles de tous. La laguna de Los Tres est déconseillée en cas de vent violent, de pluie ou de neige.