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  • Ronan

En route pour le bout du monde : Ushuaia (Argentine) nous voilà !


Aujourd'hui, nous tentons de prendre la route pour le sud de l'Argentine. Tentons parce que le petit sacripant qui travaille à l'agence s'est trompé de date. Nous devions visiblement voyager hier... La journée commence bien ! Et la jeune femme qui nous dit "il faudra attendre le chef qui arrive dans deux heures, avant je ne peux rien faire pour vous. Il y a un autre bus dans deux jours." C'est à ce moment-là que Roro est sorti de ses gonds pendant que je restais fort calme à côté (le monde à l'envers !). Elle a (halleluiah) fini par appeler sa boss - non, parce qu'il restait de la place dans le bus on le savait bien, c'est pour ça qu'on s'est permis d'insister - et nous avons pu monter dans le bus. Ça nous apprendra à faire confiance. La prochaine fois, on regardera mieux les billets !


Bref, revenons-en à nos moutons. Nous prenons la route pour la ville la plus au sud du continent argentin : Ushuaia (prononcer Ussuaya, sinon les Argentins ne vous comprendront pas !!). Oui comme les gels douche ! M'enfin il n'y a de similaire que le nom, les vahinés qui se shampouinent sous les cascades ne courent pas les rues dans la région ! Quoiqu'il y a quelques centaines d'années, les aborigènes de l'une des quatre tribus qui peuplait la région vivaient nus, ça peut-être inspiré les publicités des grandes marques à qui il suffisait d'ajouter quelques 30 degrés... Bref !

Quand on passe la frontière c'est un no man's land pendant 20 bonnes minutes de bus entre les deux postes frontières, c'est assez fou ! Heureusement, les animaux eux ils s'en foutent un peu des frontières. Du coup, les guanacos, canquén (canard/oie du coin) et moutons s'en donnent à cœur joie et gambadent dans la Patagonie le cœur léger. D'ailleurs, à propos de frontière et de terrain, on apprendra plus tard que seuls les natifs d'Argentine peuvent acheter un terrain à côté de la frontière (côté argentin) et idem pour le Chili mais avec des natifs chiliens. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ainsi, chaque pays s'assure de ne pas perdre de territoire et de revendications du genre : "il est argentin donc son terrain est argentin". Pour que ce ne soit plus juridiquement possible, c'est que certains l'ont déjà fait !

En route pour Ushuaia, nous vivrons un moment de toute beauté. Nous sommes en direct de notre bus moins 3 étoiles qui date des années 70 et qui sent le pipi (datant lui aussi très certainement des années 70). Nous traversons la terre de feu depuis maintenant quelques heures et ce que la nature nous offre est grandiose. Nous passons de plaines étendues vers l'infini à des montagnes enneigées entourant le lac Fagnano. Il est 19h, vous nous voyez venir ! Imaginez un peu une montagne enneigée à son sommet, noire à la base, le soleil venant se poser lentement au sommet de celle-ci. Les nuages autour de teintent

alors d'un arc-en-ciel pastel absolument magnifique. C'est l'un des plus beaux coucher de soleil que nous ayons pu voir jusqu'alors. Et encore, on était pas dans des conditions optimales ! Je n'imagine même pas ce que cela aurait été accompagné d'un (voire plus) saucisson ardéchois, d'un saint-nectaire (ou comté) et d'un verre de vin rouge !! Malheureusement, les fenêtres n'ont pas été lavées depuis la construction du bus, nous sommes donc dans l'incapacité de vous offrir une photo potable, mais le texte était bien, non ?!

On profite de cet intermède pour vous faire part d'un secret ! On en parle pas depuis le début mais on est en manque de saucisson. J'ai surpris Roro en train de sentir son sac de chaussettes sales. Et en vrai, ça sentait le saucisson on était à ça de saliver devant un tas de chaussettes, c'est grave, non ?


Re-revenons en à nos moutons, décidément on s'égare dans nos récits ! En arrivant, on se rend compte que les banques argentines, bah elles vont nous casser les pieds ! Elles cassent même les pieds aux locaux qui n'hésitent pas à baisser drastiquement leurs prix quand on les paye en cash, c'est dire ! Après avoir tourné deux heures en ville pour trouver une banque qui ne nous prenne pas 6€ par retrait de 20€ (oui oui vous avez bien lu), on se dirige vers notre auberge où les hôtes sont très sympathiques. Demain, les randonnées commencent mais pour l'heure au dodo ! Le ciel est dégagé, nous décidons de nous faire une petite mise en jambe avec le Cerro del Medio. On ne s'attendait pas à marcher dans la neige ou même à faire de la luge aujourd'hui mais ce sera notre programme durant quelques heures pourtant ! Nous démarrons par un sentier en pleine forêt où les arbres sont tellement rapprochés qu'on ne verrait pas quelqu'un à dix mètres... On peut même se faire un où est Charlie sans même se cacher c'est dingue ! "Ronaaaaaan?! T'es où ?" Toujours à gambader 12 mètres devant, c'était deux mètres de trop par rapport aux consignes de sécurité je l'avais perdu ! Plus on grimpe, plus la terre se transforme en boue puis devient gelée avant de laisser apparaître les premiers pas dans la neige. Au sommet, Roro aura de la neige jusqu'aux genoux !



Moi pendant ce temps là, je l'attends sur mon caillou ne sachant pas qu'il fait le fou là-haut : luge sur les fesses, sauts de rocher en Rocher pour admirer la vue sur la baie d'Ushuaia. Une belle randonnée, un peu humide, mais qui valait la peine d'être faite !

Le lendemain, direction le parc national de la Tierra del Fuego. Si c'est pas la classe ça comme nom ! Étant hors période touristique, le parc est donc gratuit jusqu'à début octobre, mais certaines randonnées sont toujours fermées pour des raisons de sentier en mauvais état ou gelé. Le sentier Guanaco l'était pour des raisons de neige par exemple. Le "senda de la cordera" l'était aussi. Celui-là on l'a emprunté malgré tout et on a pas regretté. Le parc est gratuit... Par contre ils se font plaisir côté prix sur les bus dans le quartier : 300 pesos argentins aller/retour pour aller jusqu'au parc, soit 20€ (une vingtaine de kilomètres du centre ville aller), faut pas pousser quand même, on a fait l'équivalent de 1000 km au Pérou à ce prix là ! Du coup, on se dit qu'on va tenter notre chance avec le stop. Après tout, c'est un pays où cette pratique est très utilisée. Euh, on doit pas utiliser la bonne technique, peut-être qu'il faut faire du stop avec un autre doigt que le pouce ici ?! 15 kilomètres à pied ça use, ça use, 15 kilomètres à pied ça u.. Oh regarde ! Une voiture ! Allez on retente notre chance ! Arrête toi, lève le pouce et fais un grand sourire... Victoire !! Une jeune femme travaillant dans le coin nous avance gentiment jusqu'à l'entrée du parc. Et nous serons chanceux deux voitures plus tard avec un très sympathique couple d'une soixantaine d'années venant de Buenos Aires qui nous amènera jusqu'à Bahia Lapadaia, endroit où devait nous déposer le bus normalement. Parfait ! Nos gentils covoitureurs nous proposerons même de nous ramener si jamais nous avions un problème en chemin. Trop gentils ces deux-là décidément !


Nous commençons ainsi nos deux jours dans le parc. Rythmés tantôt par une lagune noire aux bords parsemés de tourbe colorée comme en Écosse, par une autre lagune peuplée de canquén, animal endémique ou tout au moins emblématique du coin - qui se déplace toujours en couple composé d'un canquén coloré et un blanc -, une rencontre avec un renard qui posera pour le photographe, un coucher de soleil fantastique (et frigorifique) sur la laguna Roga, un spectacle de danse aquatique donné spécialement pour one par une loutre de mer, un dodo au frais dans la tente plantée dans les bosquets.





Le tout en passant une tête au Chili. "Quoi ?! Mais le parc n'est-il pas en Argentine ?!" Ça c'est une question que vous êtes en train de vous poser, non ? Oui ! Vous suivez bien, mais le parc est limitrophe avec les voisins chiliens, on a donc fait la balade de quelques kilomètres qui mène jusqu'à la frontière que l'on peut passer sans aucun contrôle. Cela change des autres frontières Argentine/Chili, ils nous ont habitué à plus de vigilance les coquins !



Enfin, du coup, on poussera un peu plus côté Chili, Ronan un peu plus que moi (message subliminal) d'ailleurs. Puis on reviendra sur nos traces pour aller emprunter un sentier fermé (aucune raison apparente, la jeune femme de l'auberge nous l'avait bien dit : tous les locaux empruntent ce sentier !). Après réflexion, on aurait peut-être dû faire le sentier Guanaco qui était lui aussi fermé. Mais bon manque de temps durant cette journée, on a fait le choix du sentier et c'était pas plus mal ! Durant 3 heures, nous passerons d'une forêt-tronc-sans-feuille (on a pas trouvé mieux comme description) à une vue superbe sur le canal de Beagle. Ce parc est décidément grandiose, c'est la première fois que nous voyons montagnes enneigées, mer et forêt en même temps ! Si, si regardez mieux les photos !





Étant en basse saison, nous croiserons peu de personnes dans le parc mais arriverons malgré tout à nous faire ramener en centre-ville par un autre couple de Buenos Aires, au bout de la 3eme voiture seulement ! Et heureusement car cela nous permet de nous organiser pour repartir d'Ushuaia !

Y venir est plutôt facile mais en repartir, c'est une autre affaire ! Apparemment, les agences côté Chili fonctionnent mal et ne font pas bien leur travail... Mouais, c'est étrange que ça fonctionne bien dans un sens mais pas dans l'autre. On est obligé d'appeler l'agence Pacheco pour réserver un bus de Rio Grande à Punta Arenas et après acheter notre billet Ushuaia - Rio Grande. Et la jeune femme de la compagnie Montiel a oublié son sourire et son sens du service quelque part loin, très loin. Bon, bah on va arrêter de tergiverser, on verra à Rio Grande ! Et entre nous on a bien fait, c'était moins cher de prendre deux billets séparés, allez comprendre ! Un restaurant plus tard (on ose parfois oui oui), nous rentrons dans notre nouvel hostel miteux mais pas cher et juste à côté du terminal. Oui, on pense à tout, surtout quand on sait que le réveil à 5h risque d'être dur ! Demain, on retourne au Chili en direction de Puerto Natales, point de départ pour le fameux Torres del Paine.






Côté transport Punta Arenas - Ushuaia : avec la compagnie Bus Pacheco. Tarif : 35 000 pesos chilenos. Temps de trajet : 12h avec passage de la frontière et changement de bus à Rio Grande. Ushuaia - Punta Arenas : prendre un aller avec la compagnie Montiel jusqu'à Rio Grande. Départ 6h du matin. Temps de trajet : 3h15. Tarif : 350 pesos argentins. De là, prendre un bus Pacheco jusqu'à Punta Arenas. Tarif : 24 000 pesos chilenos. Horaire de départ 10h. Temps de trajet : 7h, passage de la frontière compris. Hors saison, ce trajet se fait uniquement de jour (c'est peut-être la même chose en saison). Repartir d'Ushuaia peut paraître compliqué, certaines agences ne proposant pas de voyage avant le mois d'Octobre. Côté hébergement Backpackers refugio del Mochilero 231 avenida 25 de Mayo. Tarif : entre 270 et 300 pesos argentins par personne (petit déjeuner compris) Haush hostel : croisement Gobernador Delauqui et 25 de Mayo. Tarif : entre 250 et 225 pesos argentins par personne Dans le parc national, il y a des aires gratuites de camping et le camping sauvage n'est pas autorisé. On aura quand même boudé l'air de camping gratuite pour se trouver un coin vraiment isolé au bord de la laguna Roga... Le parc est tellement grand que personne pourra vous trouver si vous faite du camping sauvage et le couché du soleil est splendide !


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