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À Riobamba : on patauge sérieusement dans la mélasse

  • Ronan
  • 3 août 2016
  • 7 min de lecture

Nous arrivons à Riobamba dans l'après-midi. Pas de wifi, pas de carte de la ville. On ne sait pas trop où se diriger. Du coup, on demande le centre-ville et roulez jeunesse ! L'office du tourisme nous aidera peut-être. Et indirectement, elle nous aidera ! La jeune femme nous indiquera une auberge où aller dormir. Mais en route, nous demandons notre chemin à Teresa : "vous avez déjà payé votre chambre ? Parce que sinon je vous propose de venir chez moi !", nous dit-elle. Dormir chez l'habitant ? Ah ça oui, on signe ! Bon enfin, j'avoue être un peu plus sceptique que Ronan, mais ces doutes disparaîtront rapidement. Nous serons accueillis comme des rois chez Teresa et son mari. On pourra même se faire une lessive ! Ouiiiiii ! Non parce que côté odeur, ça commençait à être compliqué là ! Passée notre joie de pouvoir enfin mettre des habits propres, nous organisons notre expédition dans le parc Sangay, et c'est pas gagné ! On ne trouve que très peu d'informations sur internet... Mais bon, ce parc est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, on se dit que c'est bien pour quelque chose. On hésite quand même, le volcan Chimborazo, plus haut volcan de l'Equateur (plus de 6000m quand même) est à deux pas de Riobamba. Mais l'ascension demande au moins 4 jours et on ne les a pas en stock. Du coup, notre choix se porte sur la Laguna Amarilla, dans le parc Sangay, à une bonne heure de route d'ici. Teresa nous fera un excellent dîner et nous proposera de nous emmener jusqu'au terminal le soir même pour connaître les horaires du lendemain. 6h30 ce sera ! Après notre bonne nuit et un petit-déjeuner qui tient bien au corps (Teresa nous mettra un déjeuner et un dîner de côté "pour ne pas que vous ayez trop faim", une vraie nounou), Teresa et son mari nous accompagneront jusqu'au terminal pour nous souhaiter bonne chance dans notre marche à venir. Ils sont inquiets : 8h de marche, c'est beaucoup trop long à leur goût ! Une heure, un dodo dans le bus et quelques points de couture réalisés par Ronan plus tard (oui, oui, il fait de la couture), nous arrivons à l'hacienda Releche, point de départ de la randonnée.


Sur la pancarte, il est écrit 8 heures pour 11km. Bizarre, bizarre : soit ça monte vraiment très dur, soit... Bah on ne comprend pas pourquoi ça prend autant de temps. Non parce que sur internet, on n'a tellement pas trouvé d'informations sur ce trek, qu'on a été intrigué par tant de mystères. Il fallait qu'on voit tout ça par nous-même. À l'hacienda Releche, un jeune homme vient à notre rencontre, nous donne les clés du refuge où nous serons tout seul cette nuit (pas rassurant comme endroit d'ailleurs, on y reviendra plus tard) et nous supplie presque d'emmener des bottes avec nous. La dernière fois qu'on nous a parlé de bottes c'était en Colombie et honnêtement c'était vraiment pas la peine d'en prendre (on n'en avait d'ailleurs pas pris). En revanche, là, il a vraiment l'air d'insister. Allez ! Pour 2$, on loue des bottes, ça a l'air de lui tenir à cœur. Mais hors de question de les mettre de suite. 100 mètres plus loin...

Ah bah en fait si, on va les mettre tout de suite ! Mais

qu'est-ce que c'est que ce chemin ?? Espérons que ce ne soit pas comme ça pendant 11 kilomètres sinon on comprend pourquoi il faut 8h pour atteindre le refuge et ses 3900m. Nous voici donc embarqués dans une randonnée ayant pour sentier un champ de bouillasse dans laquelle on s'enfonce jusqu'à la cheville... Ah jusqu'aux genoux ici, c'est intéressant !Cette randonnée-là est difficilement descriptible tant c'est une blague ! Sommes-nous en train de rêver ? Il n'y a pas de pancarte en route, seulement les indications données avant de partir par le jeune homme : à la première "pancarte poubelle", tournez à gauche ; au "y", prenez à droite ; au champ, allez tout droit. Bon, on croise les doigts et on espère qu'il n'y avait pas un piège auquel il n'aurait pas pensé... Parce qu'en cas d'urgence, c'est dehors qu'on dort. On aurait peut-être dû garder la tente avec nous plutôt que de la laisser en pension. Croisons les doigts. Bref. Quelques bruits vaseux


de bottes plus tard, les premiers jurons commencent à sortir de nos bouches malgré nous. Mais ce sera toujours chacun notre tour. Bah oui, quand il y en a un de nous deux qui s'énerve, l'autre fait une blague et hop on retrouve le sourire. Sans ce superbe stratagème, on jetait l'éponge au bout d'une heure ! "Put*** de m**** ça me saoule !!! Viens, on passe par un autre chemin !". C'est Roro qui s'énerve (!) et qui nous trouvera un chemin à travers les broussailles pour tenter de fuir le chemin boueux. On se prend des branches dans le visage, on escalade des troncs d'arbres, mais vraiment, c'est mieux que la boue... Tout sauf la boue ! Puis de nouveau la boue... Pas d'autre issue alors on continue. À chaque virage, on espère voir apparaître le refuge. À chaque virage, on est dépité... Mais il est où ce put*** de refuge !!? Vous l'aurez compris, le chemin est horrible... Quant au paysage, il est, comment dire, on aimerait pouvoir vous dire si c'est beau ou pas mais le brouillard est tel qu'on y voit pas grand chose ! On en profite pour faire quelques vidéos, ça nous détend et ça fera bien rire les copains... Quelle journée, mais pourquoi, pourquoi a-t-on décidé de venir ici déjà ?! Oh regarde !! Un bout de montagne, ça doit être superbe avec un ciel bleu... ". Finalement, le brouillard finit par se lever un peu, comme par enchantement, comme pour dire... Vous y êtes presque, courage ! Et on y est ! Regarde là-bas, au loin... On n'a jamais été aussi heureux de voir un toit ! Des toits même !













On court presque, on tente toutes les serrures de toutes les maisons et sésame ouvre-toi !

La propreté laisse à désirer, mais au moins on ne dormira pas dehors ce soir (on avait vu une petite grotte sympa en chemin, mais bon ici c'est mieux en fait). On tente tant bien que mal de faire du feu dans la cheminée, mais tout est si humide, c'est peine perdue. Du coup, Roro part en éclaireur pour demain. Bah oui, un long programme nous attend dès l'aube : on doit repartir dans l'autre sens (boue, boue, boue), mais avant cela, on doit surtout aller voir la laguna Amarilla, c'est quand même pour ça qu'on est venu jusqu'ici ! Pendant ce temps-là, je nous installe dans la chambre qui pue le moins (!), au bout du couloir. Plusieurs icônes veillent sur nous. Que cet endroit est glauque. Un dîner à la bougie plus tard, il est 19h, il pleut... Au dodo car demain, le réveil sonne à 4h30. Quand est-ce qu'on dort déjà ?!

4h30. 5h. 5h30. Faut vraiment qu'on se lève, la pression du timing pour le bus de ce soir... On enfile nos lampes frontales et nos bottes humides. C'est parti pour 3h30 de randonnée. On est passé de la boue à une "végétation mousse" très molle dans laquelle on s'enfonce sans y être préparé. Ne trouvant pas le chemin, on coupe à travers les broussailles qui sont tellement humides que nous sommes trempés en moins de deux. À cela s'ajoutent le vent et la pluie, tant qu'à faire. On grimpe dur, on saute au-dessus de ruisseaux et oh un chemin !! On a eu de la chance de tomber dessus, fallait le voir celui-là... En effet, c'était plus simple de passer par ici. Une pancarte/flèche aurait été la bienvenue. Arrivés en haut, la vue est magnifique, nous sommes entourés de neige et d'une lagune que je qualifie de moche (ça ce sont les nerfs, elle est superbe cette lagune en vrai...). La fatigue n'aide pas, je craque au sommet. "J'EN AI MARRE !!! J'AI FROID, JE VEUX DORMIR, JE VEUX AVOIR CHAUD !!". Un petit pétage de plomb à 4100m, ça fait toujours du bien. Roro sera patient avec moi... Et puis dans le chemin allant du refuge à l'hacienda, c'est moi qui le soutiendrai moralement ! J'avoue que de le voir au loin taper de son bâton de berger sur la boue (oui, avec la boue, on était obligé d'avoir des bâtons), c'était plutôt drôle... Malgré tout, le retour sera plus rapide (5h30 versus 7h la veille). Le soleil fera même son apparition vers 11h30, quel luxe ! C'est gentil de nous éclairer sur notre chemin. D'autant que comme ça, on se rend bien compte de la beauté du paysage. C'est magnifique.


La boue a un peu séché sous ce soleil de plomb, on en voit le bout... Enfin !

Quelle aventure. Et avec ça, on a failli manquer notre bus. On ne nous a pas prévenu, mais c'est la fête à la Candelaria (village situé à 30min à pied de là où nous sommes), et que le bus, bah il faut le prendre là-bas.

Il est 16h45 (nous sommes arrivés depuis une bonne heure) quand nous apprenons cela. Le dernier bus part pour Riobamba à 17h !!! On avait besoin de ça tient ! On fait les sacs en vitesse et c'est parti pour le sprint final. Deux kilomètres à pied, ça use, ça use... Surtout en courant, avec des sacs sur le dos, dans une côte en plein soleil et après 20 kilomètres effectués dans la journée. On se croirait dans Pékin Express. On l'aura notre bus, en sueur, mais on l'aura. En arrivant à Riobamba, le soleil se couche derrière la cime du volcan Riobamba, c'est superbe. Nous retrouvons Teresa qui s'inquiétait pour nous. Il est 19h. Elle nous propose de nous faire un petit dîner et même de nous emmener au bus pour Guayaquil "mais vers minuit parce qu'avant, vous devez absolument vous reposer !". Minuit, nous partons prendre notre bus avec Teresa et son mari, et perdons notre porte-monnaie au passage. Teresa nous le ramènera avant même qu'on ne se rende compte de quoi que ce soit. Il était tombé par terre devant leur voiture. On a eu de la chance, décidément ! Pour l'heure, nous sommes bien en possession de porte-monnaie (et il va bien), de notre bonne humeur et partons en direction de la côte ouest pour trouver soleil, chaleur et repos... aaaaaah du repos !











Côté hébergement Testez donc chez l'habitant Klimer Sanchez etTeresa Carrion Email : sekg1974@yahoo.es Adresse :29-31 Cordobez y carabobo, Riobamba Tel : 09 88 88 56 05 Côté transport Terminal del Oriental : départ à 6h30 (deuxième départ à 10h). Temps de trajet : 1h15. Prix : 1,50$. Demander au chauffeur de s'arrêter à la hacienda Releche (juste après La Candelaria) Côté pratique - la laguna Amarilla Un homme à l'entrée vous donnera des indications. Écoutez-le très attentivement. Bon à savoir si vous comptez vous y rendre en août : Prenez des bottes, ils en louent à la hacienda Releche. Non ce n'est pas pour le folklore, vous aurez de la boue jusqu'aux genoux par endroit. Prévoyez des vêtements de pluie et des vêtements chauds, les nuits sont fraîches. Temps de trek : 2 jours Aller : 8h. 11km entre l'hacienda Releche et le refuge, 1100m de dénivelé. + 4h aller/retour pour faire le trajet refuge - lagune avec 200 à 300m de dénivelé

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